• Climatologie: la quantification du soutien mécanique exercé par les plateformes antarctiques sur leurs glaciers émissaires révèle les zones qui seront affectées dans un futur proche!____¤201602

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «The safety band of Antarctic ice shelves» ont été publiés dans la revue Nature Climate Change, a permis de quantifier, grâce à un modèle numérique d’écoulement des glaces, pour la première fois, le soutien mécanique exercé par les plateformes antarctiques sur leurs glaciers émissaires et pointer les régions les plus susceptibles d’être affectées dans les années qui viennent par une perte d’étendue de ces plateformes.

     

    Rappelons tout d'abord, qu'au «cours des 20 dernières années, de nombreuses plateformes de glace en Antarctique» se sont réduites et même certaines d’entre elles ont totalement disparues. Par conséquent, «l’écoulement de nombreux glaciers émissaires s’est accéléré, ce qui a augmenté la décharge de glace vers l’océan et ainsi contribué à élever le niveau des mers».

     

    En vue de «comprendre jusqu’à quel point le front d’une plateforme peut reculer avant que celle-ci ne perde sa capacité à limiter l’écoulement de son glacier émissaire, l'étude ici présentée «s’est intéressée à cette capacité des plateformes de glace à retenir l’écoulement des glaciers» en réalisant des simulations grâce au «modèle d’écoulement de calotte polaire Elmer/Ice développé depuis plusieurs années par le LGGE en collaboration avec le Center for science computing (CSC) de Finlande», alimenté par «les données satellitaires de l’ESA pour préciser la vitesse d’écoulement des glaciers, ainsi que les mesures aéroportées d’épaisseur de glace».



    Il est ainsi apparu «que 13 % seulement de la superficie des plateformes était mécaniquement passive». Autrement dit, «si cette partie des plateformes venait à être perdue par vêlage d’icebergs, cela n’aurait vraisemblablement aucun effet immédiat sur l’écoulement des glaciers émissaires».


    De plus, cette quantification met «en évidence des différences régionales frappantes»: ainsi, «si les régions situées le long de la côte de la Terre de la Reine Maud (secteur Atlantique-Indien de l’Antarctique), dont les plateformes ont de larges portions dynamiquement passives, peuvent être considérées comme stables pour l’instant», il n'en est pas de même pour d’autres régions, en particulier, «les zones dynamiquement passives des plateformes situées dans le secteur des mers de Bellingshausen et d’Amundsen, à l’ouest de l’Antarctique», qui sont quasiment inexistantes.

     

    Pour ces dernières zones, on peut prévoir qu'un retrait supplémentaire du front de ces plateformes aura «un effet immédiat sur l’écoulement de leurs glaciers émissaires, augmentant de fait leur décharge de glace à l’océan». Cette conclusion est d’autant plus préoccupante «que cette région connait déjà depuis 20 ans les taux d’amincissement des plateformes, et donc des glaciers, les plus importants de l’Antarctique».

     

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :