• Géologie: paradoxalement, de grandes éruptions volcaniques, qui sont en mesure de provoquer des crises biologiques majeures, auraient plutôt favorisé les dinosaures au Trias!____¤201706

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Mercury evidence for pulsed volcanism during the end-Triassic mass extinction» ont été publiés dans la revue PNAS, indique que les grandes éruptions volcaniques, qui ont accompagné la grande crise biologique du Trias, ont favorisé le développement des dinosaures, alors qu'on attribue leur disparition à la fin du Crétacé (crise KT) à l'action conjointe «des éruptions volcaniques du Deccan en Inde et de l'impact d'un petit corps céleste d'une dizaine de kilomètres au Yucatan».

     

    Rappelons tout d'abord que, lors de la grande crise biologique qui s'est produite il y a environ 200 millions d'années, à la fin du Trias, la moitié des espèces animales ou végétales se sont «éteintes en peu de temps, laissant vacantes de nombreuses niches écologiques que ne vont pas tarder à occuper en masse les dinosaures».

     

    On a cherché à relier cette extinction à la géodynamique de la Terre, car, à cette époque, la Pangée était «en train de commencer à se disloquer»: en effet, alors que «l'Europe, les Amériques et le nord de l'Afrique étaient soudés», quatre épisodes volcaniques majeurs vont «accompagner le début du rifting à l'origine de la naissance de l'Atlantique nord» formant «la province magmatique centre-atlantique (ou Camp, pour Central Atlantic Magmatic Province), c'est-à-dire l'amas de roches ignées formé par plus de dix millions de kilomètres cubes de laves émises en moins de 600.000 ans» (essentiellement du basalte «que l'on trouve encore de nos jours aux États-Unis et au Canada, mais aussi dans le sud de la France, en Espagne ou au Maroc»).

     

    L'amélioration des méthodes de datation a permis, il y a quelques années, de consolider cette hypothèse d'une «relation étroite entre la mise en place des Camp et ce que les paléontologues considèrent comme la quatrième grande crise biologique de l'histoire de la biosphère», que l'étude ici présentée renforce à son tour.

     

    Plus précisément l'examen de la composition de roches sédimentaires qui se sont déposées durant l'extinction du Trias montre qu'il «est plus que jamais crédible que cette extinction ait bien été causée par des émissions répétées d'importantes quantités de gaz carbonique, lesquelles peuvent changer le climat et acidifier les océans, créant ainsi des conditions peu favorables aux espèces vivantes».

     

    Les échantillons analysés ont été prélevés «sur des sites en Argentine, Autriche, Canada, Maroc et Groenland» en vue de détecter «la présence d'anomalies dans le contenu en mercure de ces sédiments», car «des éruptions volcaniques conduisent effectivement à la libération de cet élément dans les gaz émis».

     

    Au bout du compte, «non seulement il a été possible de mettre en évidence des pics dans la quantité de mercure incorporée dans ces sédiments mais ceux-ci coïncidaient également avec la chronologie des émissions de CO2 dans l'atmosphère, ce qui consolide fortement la thèse qu'il s'agissait bien d'émissions d'origine volcanique». Ainsi, paradoxalement, de grandes éruptions volcaniques, qui sont «en mesure de provoquer des crises biologiques majeures», auraient plutôt favorisé les dinosaures au Trias.

     

     


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