• Médecine: la protéine GP38 a été identifiée comme le chef d’orchestre de l’assemblage des particules virales du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo!____¤202010

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «The interplays between Crimean-Congo hemorrhagic fever virus (CCHFV) M segment-encoded accessory proteins and structural proteins promote virus assembly and infectivity» ont été publiés dans la revue PLOS Pathogens, a permis d'identifier la protéine GP38 comme le chef d’orchestre de l’assemblage des particules virales du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, ce qui en fait une cible de choix pour de futurs traitements.

     

    Relevons tout d'abord que le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHFV) est un virus émergent qui «provoque le décès des personnes infectées dans près de 30% des cas» et qu'il n’existe «ni vaccin ni traitement pour s’en prémunir». Ce virus est «transmis par les tiques du genre Hyalomma, présentes dans de nombreuses régions du monde dont l’Europe du Sud».

     

    Notons qu'actuellement, les tiques (TBD) sont «les principaux arthropodes vecteurs de maladies humaines et animales dans les pays développés» en raison de «l'intensification du commerce, de la mobilité et de l'agriculture dans une Europe plus chaude, plus âgée, plus peuplée, multiethnique et socialement inégale». Ainsi, la tique Hyalomma marginatum, principal vecteur et réservoir du CCHFV, dotée d'une «aire de répartition déjà très étendue», a une distribution géographique qui continue à progresser vers le Nord.

     

    Dans ce contexte, «la présence du CCHFV en dehors des zones endémiques a été récemment mise en évidence chez les tiques retrouvées sur des cerfs sauvages en Espagne ainsi que chez les humains en Grèce, au Portugal et en Espagne». De plus, «des preuves sérologiques de la circulation du CCHFV en Corse ont été rapportées, principalement chez les bovins».

     

    Le CCHFV, qui appartient au genre Orthonairovirus comprenant «des virus à ARN segmenté transmis par certaines tiques», est «actuellement l'orthonairovirus le plus important en termes de maladie humaine (classé comme agent de niveau de biosécurité 4), causant des formes graves de fièvre hémorragique, mortelle dans jusqu'à 30 % des cas, avec un nombre croissant de cas sporadiques et d'épidémies au fil des ans».

     

    Dans l'étude ici présentée, sont décrits «des mécanismes inédits utilisés par le virus pour former de nouvelles particules virales suite à l’infection d’une cellule cible». En général, «l’assemblage des virus fait intervenir à la fois des protéines virales et cellulaires dans un processus hautement régulé»: concrètement, «après la synthèse des protéines formant la structure du virus, des protéines virales interagissent entre elles et avec des protéines cellulaires afin de permettre la formation de nouvelles particules virales infectieuses».

     

    Jusqu'ici, les mécanismes d’assemblage du virus de la fièvre hémorragique étaient «peu connus, à la fois en raison de la nature hautement pathogène du virus, mais aussi de la complexité du segment codant les protéines structurales», car «le segment M du CCHFV est considéré comme le plus complexe des nairovirus», en raison du fait qu'il code «au moins six protéines, dont les deux glycoprotéines d’enveloppe Gn et Gc».

     

    Pour sa part, cette étude a pu mettre en évidence «le rôle des protéines non-structurales NSm et MLD-GP38 dans la formation de nouvelles particules virales infectieuses». Si la protéine NSm «n’apparaît pas essentielle pour la formation de nouvelle particules virales infectieuses» dans les analyses du CCFHV in vitro, elle «induit le remodelage de l’appareil de sécrétion cellulaire au profit de la production de particules virales infectieuses».

     

    D'autre part, la protéine GP38, qui «joue un véritable rôle de chorégraphe de l’assemblage en permettant à la fois la maturation de la protéine Gc ainsi que sa localisation et sa concentration dans le site d’assemblage du virus», possède «l’étonnante propriété d’être sécrétée dans le milieu extérieur, ce qui suggère une activité extracellulaire de cette protéine aux multiples facettes».

     

    Au bout su compte, cette étude, qui met «en lumière les relations particulièrement complexes entre les différentes protéines du segment M au cours de la morphogenèse des Nairovirus», permet «également d’identifier avec ces protéines structurales des cibles de choix pour de futurs traitements dirigés contre le CCHFV».

     

     


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