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Médecine: la transformation chez la souris de cellules cancéreuses du sein en cellules de graisse amène à proposer une nouvelle stratégie de lutte contre le cancer!____¤201901
Une étude, dont les résultats intitulés «Gain Fat—Lose Metastasis: Converting Invasive Breast Cancer Cells into Adipocytes Inhibits Cancer Metastasis» ont été publiés dans la revue Cancer Cell, a permis, en transformant chez la souris des cellules cancéreuses du sein en cellules de graisse, par un processus de 'transdifférenciation', d'empêcher les métastases et d'amener à proposer une nouvelle stratégie de lutte contre le cancer.
Notons tout d'abord que «dans un épithélium, comme celui qui se trouve dans la glande mammaire, les cellules sont associées les unes aux autres par des jonctions qui permettent la cohésion du tissu». Cependant, «il arrive qu'un cancer se développe dans un tel épithélium» provoquant des métastases.
En fait, pour des cellules cancéreuses puissent quitter le sein, elles doivent auparavant «perdre leurs caractéristiques de cellules épithéliales et se dédifférencier pour donner des cellules plus immatures», un processus qui «passe par une étape qui s'appelle la 'transition épithélium-mésenchyme (*)', abrégée en TEM».
Dans le cas pathologique des tumeurs, la TEM (qui est «un phénomène tout à fait normal lors du développement embryonnaire» puisqu'il «permet à des cellules épithéliales de donner des cellules capables de migrer sur un autre site») favorise «la colonisation d'autres organes par les cellules cancéreuses, et donc les métastases».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée a été réalisée pour «agir sur les cellules cancéreuses, lorsqu'elles ont passé cette étape de TEM» en les forçant «à devenir des cellules de graisse» afin qu'une fois «transformées en adipocytes inoffensifs», les cellules cancéreuses ne puissent plus provoquer de métastases.
Concrètement, des cellules de cancer du sein humaines ont été injectées «dans la graisse mammaire de souris femelles» en vue «de créer un modèle murin de cancer métastatique». Ensuite, ces souris «ont reçu deux molécules : l'une inhibait le cancer (un inhibiteur de MEK (**) appelé PD98059), et l'autre était un médicament contre le diabète (la rosiglitazone (***))».
Dans cette expérience, ont été ciblées «les cellules particulièrement agressives qui ont subi une transition de type TEM, et ont tendance à quitter la tumeur initiale pour envahir l'organisme». Il est alors apparu que ces cellules tumorales invasives se sont «transformées en cellules de graisse; les molécules utilisées ont empêché les métastases» et, en outre, le traitement a «arrêté la croissance de la tumeur initiale».
Au bout du compte, grâce à cette méthode, «les cellules cancéreuses transformées en cellules adipeuses restent des cellules adipeuses et ne redeviennent pas des cellules cancéreuses du sein».
Liens externes complémentaires (source Wikipedia)
(**) Butanone (MEK)
(***) Rosiglitazone
Tags : Médecine, 2019, Cancer Cell, cancers, tumeurs, épithélium, sein, métastases, adipocytes, graisse, transdifférenciation, TEM, MEK, PD98059, rosiglitazone
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