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Neurologie: diverses voies pathologiques de la maladie de Parkinson induites par l'injection de petits et gros agrégats ont été identifiées chez les primates non humains! ____¤202005
Une étude, dont les résultats intitulés «Identification of distinct pathological signatures induced by patient-derived α-synuclein structures in nonhuman primates» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis d’identifier diverses voies pathologiques de la maladie de Parkinson induites après l’injection de petits et gros agrégats, menant toutes à la mort des neurones dopaminergiques, chez les primates non humains.
Rappelons d'abord que «la maladie de Parkinson est caractérisée par la perte de neurones situés dans une partie du cerveau appelée substantia nigra pars compacta». Bien que «le nombre de ces neurones, qui produisent de la dopamine, diminue progressivement au cours du vieillissement», dans le contexte pathologique de la maladie de Parkinson, «ces neurones dopaminergiques meurent prématurément, donnant lieu aux symptômes caractéristiques de la maladie».
Alors que «la raison pour laquelle ces cellules dégénèrent n'est pas claire», l'étude ici présentée «montre que l’injection d’alpha-synucléine, protéine jouant un rôle central dans le développement de la maladie de Parkinson, induit la dégénérescence des neurones dopaminergiques, chez les primates non humains» que cela soit «sous une forme de petits ou de gros agrégats», alors que «les expériences sur des rongeurs, utilisées dans 85% des études, montrent que les petits agrégats d'alpha-synucléine n'induisent pas de neurodégénérescence».
Autrement dit, «de façon surprenante, alors que ces petits agrégats d'alpha-synucléine n’induisent pas de mort cellulaire chez la souris, l'injection de petits agrégats chez le primate non humain, induit la neurodégénérescence des neurones dopaminergiques, similaire à celle induite par les larges agrégats»: donc, cette observation est précieuse «à l’heure de choisir le modèle animal pour étudier les mécanismes d’action de l’alpha-synucléine, et renforce le besoin d’utiliser les primates non humains pour la recherche préclinique».
Soulignons en outre que pour «mieux comprendre comment l’agrégation d’alpha-synucléine est capable d’activer des processus pathologiques, les chercheurs ont eu recours au Machine Learning». Un algorithme, appelé “Multiple Layer Perceptron”, «capable de dévoiler des patterns à partir d’une grande quantité de données biologiques» a été développé et «a permis d’identifier diverses voies pathologiques induites après l’injection de petits et gros agrégats, menant toutes à la mort des neurones dopaminergiques», ce qui veut dire «que selon le type d’agrégats d’alpha-synucléine, les mécanismes pathologiques conduisant à la mort des neurones sont distincts».
Au bout du compte, cette étude a, en particulier, «permis de confirmer la nature multifactorielle des synucléinopathies» et laisse penser que «l'utilisation du Machine Learning est peut-être la prochaine étape pour expliquer les mécanismes de dégénérescence neuronale ainsi que la progression des symptômes».
Tags : Neurologie, 2020, Science Advances, Parkinson, agrégats, neurones, primates, dopamine, synucléinopathies, machine learning, alpha-synucléine, rongeurs
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