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Neurologie: l'hydre d’eau douce, privée de système nerveux, survit grâce à la fabrication par les cellules épithéliales de protéines impliquées dans des fonctions neuronales!____¤201512
Une étude, dont les résultats intitulés «Loss of neurogenesis in Hydra leads to compensatory regulation of neurogenic and neurotransmission genes in epithelial cells» ont été publiés dans la revue Philosophical Transactions B of the Royal Society, a permis de mettre en lumière que l'hydre d’eau douce, privée artificiellement de système nerveux, survit grâce à la fabrication par les cellules épithéliales de plusieurs types de protéines impliquées dans des fonctions neuronales.
L’hydre d’eau douce, qui «est capable de se régénérer à partir de n’importe quelle partie de son corps» et «ne montre aucun signe de vieillissement», a la capacité de rester en vie «même sans système nerveux». Plus précisément, «lorsqu'elle est privée de neurones, l’hydre transforme certaines de ses cellules pour diversifier leur activité».
Pour le démontrer, le système nerveux d'hydres d'eau douce est détruit «par des traitements chimiques et thermiques, anéantissant jusqu’aux cellules souches qui, en temps normal, engendrent des neurones en continu» et il est alors observé, à la suite de ce traitement radical, que «les animaux restent alors quasi immobiles et ne mangent plus spontanément, mais ils ne meurent pas si on les nourrit». En outre, ils restent «même capables de grandir et de se reproduire par bourgeonnement».
En vue de découvrir «les secrets de cette résistance exceptionnelle», l'étude ici présentée «a analysé les molécules produites par les hydres privées de système nerveux». Il est alors apparu «que les cellules dites épithéliales, situées dans l'épiderme (où elles forment l'équivalent de la peau) et le tube digestif, modifient l’expression de leurs gènes et prennent en partie le relais des neurones».
Plus précisément, ces cellules se mettent «à fabriquer plusieurs types de protéines impliquées dans des fonctions neuronales: molécules assurant la transmission d’information entre neurones, canaux ioniques impliqués dans l’émission d’influx nerveux, récepteurs membranaires sensibles à certains composés chimiques, etc».
Même s'il «reste à préciser les fonctions que cette modification de la lecture du programme génétique permet», on peut avancer l'hypothèse que «ces cellules épithéliales adaptables et multifonctionnelles» pourraient ressembler aux ancêtres des neurones. De plus, ces observations peuvent fournir une piste, dans un cadre médical «pour le traitement des maladies neurodégénératives, car quand les neurones meurent, d’autres types de cellules pourraient sans doute être transformées pour assurer des fonctions perceptives ou de sécrétion».
Tags : Neurologie, 2015, Philosophical Transactions B, cellules épithéliales, gènes, expression, protéines, neurones, influx nerveux, Hydres d'eau douce
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