• Neurologie: une nouvelle approche d’imagerie cérébrale a permis d'établir que les comportements malsains déclenchent des jugements moraux proches du dégoût! ____¤202010

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Does inappropriate behavior hurt or stink? The interplay between neural representations of somatic experiences and moral decisions» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis, en développant une nouvelle approche d’imagerie cérébrale, d'établir que les comportements malsains déclenchent des jugements moraux proches du dégoût.

     

    Relevons tout d'abord que «le dégoût est une émotion de base liée à notre capacité de survie», car, comme «l'odeur renseigne sur l’état de fraicheur d’une denrée alimentaire, le dégoût nous permet de réagir pour éviter une éventuelle source d’intoxication». D'autre part, la douleur, suivant le même principe, «nous permet de faire face à d’éventuelles lésions en actionnant nos réflexes de retrait».

     

    Dans la littérature scientifique actuelle de tels réflexes de survie sont proposés pour être les émotions de base proches des jugements moraux déclenchés par les comportements malsains d’autrui. Dans ce contexte, en vue de trancher entre ces postulats contradictoires, l'étude ici présentée a développé «un paradigme expérimental et des techniques d’imagerie à résonance magnétique (IRM) sur mesure».

     

    Concrètement, des personnes volontaires ont d’abord été soumises à de mauvaises odeurs ou à des douleurs provoquées par la chaleur», l'objectif consistant «à évoquer un degré d’inconfort similaire avec les deux techniques afin de pouvoir travailler sur les mêmes niveaux». Ce travail de calibration achevé, «les participant-es à l’étude ont été soumis à des lectures évoquant des jugements de valeur».

     

    En l'occurrence, «le dilemme du train où cinq personnes sont bloquées sur une voie de chemin de fer alors qu’un train arrive» a été utilisé. Comme «la seule possibilité pour les sauver est de pousser une personne du haut d’un pont pour qu’elle entraine l’aiguillage pendant sa chute», il faut «tuer une personne pour en sauver cinq, une situation hautement immorale».

     

    Au bout du compte, «cette lecture désagréable a influencé les odeurs ressenties et provoqué du dégoût, mais n’a pas influencé la douleur, un résultat confirmé par l’activité électrodermale des participant-es», qui est «une mesure physiologique de la conductance électrique de la peau» reflétant «le taux de sudation et l’activité du système nerveux responsable des comportements involontaires».

     

    L'étude s’est ensuite intéressée à la réponse cérébrale. Comme «il est difficile de déduire la douleur et le dégoût de l’activité neuronale, car ces deux expériences impliquent souvent les mêmes zones du cerveau», afin de les dissocier, elle a «dû mesurer l’activité neuronale globale par IRM» plutôt que se focaliser sur des régions spécifiques.

     

    Grâce à «une technique capable de prédire les traces du dégoût et de la douleur (tels des biomarqueurs spécifiques), de l’activité cérébrale globale», elle «a pu prouver que la réponse cérébrale au dégoût est influencée par un jugement moral antérieur». En outre, ce travail a été «l’occasion de développer un prototype de biomarqueur pour le dégoût olfactif».

     

     


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