• Océanographie: la matière organique préservée dans les sédiments profonds de la mer Morte, révèle une stratégie de survie originale pour les micro-organismes qui la colonisent!____¤201904

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Recycling of archaeal biomass as a new strategy for extreme life in Dead Sea deep sediments» ont été publiés dans la revue Geology, a permis, grâce à l'analyse de la composition de la matière organique préservée dans les sédiments profonds de la mer Morte, d’illustrer une stratégie de survie originale pour les micro-organismes qui la colonisent.

     

    Relevons tout d'abord que «la mer Morte n’est pas complètement morte», puisque, dans «le lac le plus salé sur Terre (plus de 10 fois la salinité de l’eau de mer)», on sait que «quelques microbes du domaine des Archées (halophiles extrêmes)» peuvent survivre. Dans ce contexte, «en raison de leur salinité exceptionnelle, les sous-sols de la mer Morte forment un environnement unique pour étudier les limites de la vie ainsi que ses adaptations en milieu extrême».

     

    Concrètement, «il existe une vaste communauté microbienne vivant sous la surface de la Terre, sans oxygène, sans lumière et sans apports de nourriture fraiche», une «biosphère souterraine (appelée biosphère profonde)», qui «joue un rôle extrêmement important dans les cycles biogéochimiques globaux» et qui fait «l’objet de nombreuses études scientifiques qui tentent de mieux appréhender son étendue et son fonctionnement».

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée «a permis de mettre en évidence une nouvelle stratégie utilisée par certains micro-organismes, pour survivre dans l’environnement hypersalin et très pauvre en ressources carbonées et en eau que forment les sédiments profonds de la mer Morte».

     

    Plus précisément, l'analyse de «la composition moléculaire et isotopique de la matière organique (fossiles moléculaires) préservée le long d’une carotte couvrant plus de 200 000 ans d’histoire sédimentaire», a conduit à l'identification, «dans les niveaux sédimentaires les plus salins du lac», de «lipides particuliers connus pour servir de constituants cellulaires de réserve».

     

    En fin de compte, «la structure chimique de ces composés démontre sans ambiguïté qu’ils ont été formés à partir des produits de dégradation de lipides membranaires d’archées hyperhalophiles». Il en résulte que «ce recyclage de la biomasse morte (nécromasse) d’Archaea extrêmophiles, par d’autres populations microbiennes (vraisemblablement des bactéries censées pourtant être moins bien adaptées aux rudes conditions locales), permet de constituer des réserves de carbone dans un environnement très pauvre en nourriture».

     

    En outre, cette nécromasse permet «de créer des molécules d’eau (formées lors de réactions d’estérification) pouvant faciliter la survie dans des conditions de très haute salinité qui génèrent un important stress osmotique». Autrement dit, ce processus permettrait globalement «à d’autres micro-organismes de constituer des réserves en carbone et en eau dans cet environnement très pauvre en nourriture et engendrant un important stress osmotique».

     

    En conséquence, cette étude met en lumière «une nouvelle stratégie de survie pour la biosphère souterraine qui, en plus d’améliorer notre connaissance des mécanismes d’adaptation des organismes vivants en milieu extrême, lève un peu plus le voile sur la biosphère profonde que l’on commence tout juste à appréhender».

     

     


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