• Océanographie: une modification des courants marins dans le Pacifique Nord aurait favorisé la première migration humaine vers l'Amérique du Nord! ____¤202012

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Overturning circulation, nutrient limitation, and warming in the Glacial North Pacific» ont été publiés dans la revue Science Advances, laisse penser qu'une modification importante des courants marins dans le Pacifique Nord aurait favorisé la première migration humaine de l'Asie vers l'Amérique du Nord, à la fin de la dernière période glaciaire.

     

    Relevons tout d'abord que le Pacifique, qui totalise «près de la moitié de l'eau des océans», constitue «un vaste réservoir de chaleur et de CO2». Pourtant, aujourd'hui, «la circulation lente du Pacifique Nord» freine «les échanges thermiques avec les autres régions et modère l'impact climatique de cet océan aux hautes latitudes».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée a «pu reconstituer la circulation et le climat du Pacifique Nord au cours du dernier maximum glaciaire, il y a environ 20 000 ans», grâce «à des carottes de sédiments marins prélevées au fond de l'océan». Il est ainsi apparu que «la circulation était radicalement différente de celle d'aujourd'hui: de puissants courants réchauffaient alors la région entourant la mer de Béring actuelle». La mise en évidence «de ce réchauffement, créant des conditions favorables à des implantations humaines, contribue à résoudre le mystère du premier peuplement de cette zone».

     

    Concrètement, «selon les études génétiques, les premiers habitants des Amériques ont vécu sans échanges avec d'autres humains, pendant plusieurs milliers d'années, au plus fort de la dernière période glaciaire, avant de migrer sur le continent américain», une hypothèse appelée 'Beringian Standstill' qui «soulève une question importante: où vivait cette population après sa séparation avec ses cousins asiatiques et avant sa migration à travers l'Amérique (permise par la déglaciation)?».

     

    Alors que «les nouvelles recherches suggèrent que ces premiers Américains ont pu vivre dans un refuge relativement chaud, au sud de la Béringie, sur les terres désormais submergées par la mer de Béring», les courants chauds révélés par les données de cette étude suggèrent qu'ils «ont pu créer un climat beaucoup plus agréable» que ce qu'on croyait jusqu'ici, de sorte que, dans les régions côtières du Pacifique Nord, «ce climat plus doux a pu favoriser des écosystèmes plus tempérés et permettre aux hommes de survivre à une période glaciaire très hostile».

     

    En outre, les simulations numériques effectuées dans le cadre de cette étude «montrent que les changements de la circulation océanique au cours de la période glaciaire auraient augmenté la capacité de l'océan à piéger le CO2  en profondeur, contribuant à la baisse du CO2  atmosphérique observée au cours de la période glaciaire». Au bout du compte, ce travail prouve «à quel point le système climatique de la Terre est dynamique» et peut, par les changements de circulation de l'océan et de l'atmosphère qu'il engendre «avoir des impacts majeurs sur l'habitabilité d'une région».

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :