• Paléontologie: les cernes de croissance d'anciens coquillages ont permis de déterminer la durée des journées à l'époque du Crétacé supérieur, il y a 70 millions d'années!____¤202003

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Subdaily‐Scale Chemical Variability in a Torreites Sanchezi Rudist Shell: Implications for Rudist Paleobiology and the Cretaceous Day‐Night Cycle» ont été publiés dans la revue Paleoceanography and Paleoclimatology, a permis de déterminer la durée des journées à l'époque du Crétacé supérieur, il y a 70 millions d'années, grâce aux cernes de croissance d'anciens coquillages qui sont de véritables horloges biologiques et climatiques bien plus précises que les mesures géologiques: il est ainsi apparu que «les jours comptaient à l'époque 23,5 heures, ce qui signifie que la Terre tournait plus rapidement, au rythme de 372 jours par an contre 365 jours aujourd'hui».

     

    Relevons tout d'abord qu'on «sait depuis longtemps que la rotation de la Terre ralentit, en raison notamment des forces de marée exercées par la Lune, mais aussi des mers et des océans» de sorte que les journées gagnent «en moyenne deux millièmes de seconde par siècle». Ce qui remarquable dans l'étude ici présentée, c'est la «précision des nouvelles mesures effectuées»: Avec «4 à 5 points de données par jour», on a «un niveau de détail jamais atteint dans l'histoire géologique».

     

    Concrètement, «les coquillages analysés, de l'espèce Torreites sanchezi, proviennent de la formation de Samhan en Oman, datant de 70 millions d'années». Cet ancien mollusque bivalve de l'ordre des rudistes, «extrêmement abondant à l'époque», qui ressemble à une palourde, «vivait dans des sortes de récifs et remplissait la même niche écologique que les coraux actuels».

     

    Sa «vitesse de croissance impressionnante» («jusqu'à 40 micromètres par jour») avait «une sensibilité particulière au cycle jour-nuit»: la mesure précise de la largeur et du nombre d'anneaux quotidiens («plutôt que de compter les cernes à l'œil nu, ce qui peut donner des différences d'estimation allant jusqu'à 10 jours», un laser «faisant des trous de 10 micromètres de diamètre, soit environ la taille d'un globule rouge» a été utilisé), montre que «la coquille grandissait beaucoup plus vite le jour que la nuit». En fait, «cette sensibilité au cycle lumineux suggère la présence d'une forme de vie symbiotique, probablement avec une algue photosynthétique, comme c'est le cas des palourdes géantes actuelles».

     

    De plus, une analyse de la composition chimique de la coquille a «permis de mesurer la température de l'océan à l'époque», qui «était alors beaucoup plus chaud qu'aujourd'hui: environ 40 °C l'été et 30 °C l'hiver, à la limite de ce que peuvent supporter les bivalves».

     

    Au bout du compte, cette démarche va «pouvoir fournir de nouvelles indications sur la formation de la Lune», qui, «pour compenser le ralentissement de la rotation de la Terre», s'éloigne «de 3,8 cm par an en moyenne». Cependant, «à ce rythme, la Lune aurait dû se trouver à l'intérieur de la Terre il y a environ 1,4 milliard d'années, ce qui est évidemment impossible puisqu'elle s'est formée environ à la même période que la Terre, il y a 4,5 milliards d'années».

     

    Ainsi, l'application de cette méthode de datation à des fossiles plus anciens, pourrait permettre de «reconstituer l'histoire du système Terre-Lune grâce à la durée des jours», mais comme les rudistes sont «apparus au Jurassique supérieur (145 millions d'années), il sera difficile de remonter bien loin dans le temps».

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :