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Paléontologie: pour la première fois, une grande variété de motifs colorés chez des coquillages fossiles âgés d'environ 160 millions d'années a été mise en évidence!____¤201506
Une étude, dont les résultats intitulés «UV Light Reveals the Diversity of Jurassic Shell Colour Patterns: Examples from the Cordebugle Lagerstätte (Calvados, France)» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis, pour la première fois, de mettre en évidence une grande variété de motifs colorés chez des coquillages fossiles âgés d'environ 160 millions d'années (ère secondaire, époque du Jurassique : -200 à -145 Ma), révélant une diversification très ancienne des motifs colorés des coquillages.
Les coquillages analysés provenaient du riche gisement de Cordebugle (Normandie), «connu depuis un siècle pour la qualité exceptionnelle de ses coquilles du Jurassique», car, bien que ce gisement a aujourd'hui disparu, «le Muséum national d’Histoire naturelle, ainsi que l’Université de Paris VI (UPMC) conservent des collections de ce précieux matériel».
Dans le cadre de l'étude ici présentée, ils ont été réétudiés «en utilisant une méthode non destructive qui consiste à exposer les coquilles sous lumière UV (ultraviolet)», car, sous UV, «les parties de la coquille, autrefois colorées et que l’on ne voit plus en lumière naturelle», prennent des teintes jaunes-pâles ou rouges en devenant fluorescentes et dessinent de la sorte des motifs jusqu'alors ignorés.
Ainsi, «sur 46 espèces étudiées sous lumière UV, 25 ont montré des motifs colorés». Les observations des motifs de ces espèces qui «sont des gastéropodes et des bivalves marins (deux classes de mollusques) ayant vécu en milieu peu profond», ont conduit à «distinguer neuf types de motifs différents dont six chez les gastéropodes et trois chez les bivalves».
Ceci prouve l'existence d'une phase de diversification des motifs colorés «nettement antérieure à celle de l’ère tertiaire (-65 à -2,6 Ma)» et met en évidence «qu’à l’instar de la faune actuelle, les motifs colorés des gastéropodes du Jurassique sont déjà plus variés que ceux des bivalves».
Il faut également souligner que «l’existence de deux types distincts de fluorescences chez les gastéropodes» trahit «une différence majeure dans la composition chimique des pigments impliqués dans la formation de leurs motifs colorés», ce qui est «d’une grande importance pour la classification des gastéropodes car elle permet de distinguer les membres de différents grands clades»: plus précisément, «les Vetigastropoda émettent une fluorescence rouge, tandis que les Caenogastropoda et les Heterobranchia émettent une fluorescence jaune-vert».
Pour terminer, indiquons que, comme jusqu'ici, les plus anciens motifs colorés préservés et observés sous lumière UV dataient du début de l’ère tertiaire et avaient environ 55 millions d’années, leur «révélation chez des espèces âgées d’environ 160 millions d’années» met en lumière que l'analyse «de ces motifs colorés peut s’étendre à des périodes très anciennes», ce qui aboutira à «mieux comprendre leur évolution au cours du temps».
Tags : Paléontologie, 2015, PLOS ONE, Jurassique, coquillages, motifs, gastéropodes, bivalves, Vetigastropoda, Caenogastropoda, Heterobranchia, classification
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