Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis de déterminer que la différenciation des chromosomes sexuels des mammifères, X et Y, remonterait à il y a 180 millions d'années.

Si «la reproduction sexuée a environ un milliard d’années», les chromosomes X et Y «n’ont pas toujours été dissemblables comme aujourd’hui». Au cours de l'évolution, «le chromosome Y, présent uniquement chez les mâles, s’est progressivement raccourci». Ainsi, «chez les humains, le chromosome Y contient une vingtaine de gènes, contre plus de mille pour le chromosome X bien plus grand».

Afin de parvenir à estimer cette date de 180 millions d’années, la trace des chromosomes Y de quinze espèces différentes, issues des placentaires, des marsupiaux et des monotrèmes, les trois familles de mammifères, a été observée.

Il a été alors mis en évidence, «par comparaison des tissus mâles et femelles», que «le gène SRY, région du chromosome Y qui détermine le sexe, est apparu chez un ancêtre commun des placentaires et des marsupiaux il y a environ 180 millions d’années», tandis que «pour les monotrèmes c’est le gène AMHY, pour hormone de régression müllérienne du chromosome Y», qui en émergeant il y a 175 millions d’années, est responsable de cette différence. Ces apparitions proches dans le temps, sont, en fait, indépendantes.

Si «la manière dont les mammifères étaient sexuellement différenciés auparavant reste inconnue», l'étude évoque deux pistes: soit les gènes qui déterminent le sexe ont été présents sur d’autres chromosomes, soit la température a «joué un rôle dans l’attribution des sexes, comme c’est encore le cas aujourd’hui chez les crocodiles».