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Zoologie: des analyses génétiques montrent que les éléphantidés ont eu, dans le passé, une biologie très brouillonne dont on ne savait rien jusqu'ici!____¤201803
Une étude, dont les résultats intitulés «A comprehensive genomic history of extinct and living elephants» ont été publiés dans la revue PNAS, montre, à partir d'analyses génétiques, que les éléphantidés (*) ont eu une biologie très brouillonne dans le passé et que les trois espèces modernes d’éléphants ont un profil génétique distinct.
Pour parvenir à ces conclusions, «le code génétique de 14 espèces vivantes et disparues d’éléphants d’Afrique et d’Asie, de deux mastodontes (**) américains, d’un éléphant à défenses droites vieux de 120 000 ans, et d’un mammouth de Colomb» a été analysé.
Rappelons ici que «les mammouths ont existé en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique du Nord il y a plusieurs millions d’années, pendant le Pléistocène» et qu'ils «sont disparus il y a environ 11 000 ans», tandis que «les mastodontes sont apparus il y a environ 20 millions d’années, mais ils sont disparus approximativement en même temps que leurs cousins, probablement en raison de la chasse et des changements climatiques».
La comparaison des différents génomes a permis à l'étude ici présentée de mettre en relief la complexité des croisements qui ont eu lieu dans le passé dont les scientifiques «ne savaient rien jusque-là». Par exemple, l’analyse du génome de l’éléphant à défenses droites, «aussi appelé palaeoloxodon» (***), a «démontré qu’il était un hybride dont le code génétique provenait en partie d’un ancien éléphant africain, du mammouth laineux et des éléphants de forêt modernes».
Pour ce qui concerne les éléphants d'aujourd'hui, «étonnamment, les chercheurs n’ont trouvé aucun signe de croisements entre deux des trois espèces actuelles, les éléphants de la savane et les plus petits éléphants de forêt, ce qui permet de croire qu’ils vivent relativement isolés depuis au moins 500 000 ans, même si leurs habitats se côtoient».
Comme ces deux espèces sont isolées depuis très longtemps, chacune mérite «d’être considérée de manière indépendante à des fins de conservation». A ce propos, on peut noter qu'il y avait «de trois à cinq millions d’éléphants en Afrique au début du 20e siècle, aussi bien dans la savane que dans les forêts» et que le WWF «estime qu’il n’y en a plus qu’environ 415 000 au total, surtout en raison du trafic de l’ivoire et de la perte d’habitat».
De son côté, «la population d’éléphants d’Asie s’est effondrée depuis trois générations et continue de fondre» et, au bout du compte, «il n’en resterait plus qu’environ 40 000 ou 50 000 en liberté». Finalement, du point de vue de la conservation des éléphants, le fait qu'il y ait trois espèces distinctes doit «mettre en garde contre des croisements volontaires pour gonfler les populations».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Elephantidae (Éléphantidés)
(**) Mastodonte
(***) Palaeoloxodon
Tags : Zoologie, phylogénie, génétique, 2018, PNAS, Pléistocène, éléphantidés, éléphants, croisements, mammouths, mastodontes, Palaeoloxodon, savane, génome
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