• Zoologie: Henneguya salminicola, un parasite du saumon, a totalement perdu la capacité de respiration cellulaire aérobie, une caractéristique de la vie multicellulaire! ____¤202003

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «A cnidarian parasite of salmon (Myxozoa: Henneguya) lacks a mitochondrial genome» ont été publiés dans la revue PNAS, révèle que Henneguya salminicola, un parasite du saumon, a totalement perdu son génome mitochondrial et donc la capacité de respiration cellulaire aérobie, qui est pourtant l'une des caractéristiques fondamentales de la vie multicellulaire.

     

    Relevons tout d'abord que, jusqu'ici, il était admis que tous les organismes multicellulaires «avaient besoin d'oxygène pour se développer». Ainsi, toutes nos cellules contiennent «des mitochondries, des organelles dotées de leur propre génome» qui «transforment l'oxygène en ATP, le carburant de l'organisme». Pourtant, l'étude ici présentée a trouvé que le cnidaire Henneguya salminicola, a non seulement perdu son génome mitochondrial «mais aussi presque tous les gènes nucléaires impliqués dans la transcription et la réplication de ce dernier».

     

    Plus précisément, un specimen de Henneguya salminicola a été prélevé sur un saumon royal dont il est le parasite qui provoque chez ce poisson «des kystes blancs contenant des milliers de spores (il n'est pas cependant dangereux pour l'Homme)». Il a été ensuite procédé à un séquençage profond de l'ADN de ce cousin des méduses ainsi qu'à son analyse par microscopie fluorescente. Comme il est apparu que ce parasite «a perdu toute capacité à exploiter l'oxygène», les observations effectuées ont été comparées «avec celles d'un autre parasite proche, Myxobolus squamalis» et il a été «constaté que ce dernier possédait, lui, de vrais gènes respiratoires».

     

    En réalité, «il existe d'autres organismes anaérobies capables de survivre sans oxygène, mais ce sont des bactéries unicellulaires». Cependant, «chez un animal complexe comme le cnidaire, c'est une grande première». Un enseignement de cette découverte est que «l'évolution ne rime pas forcément avec complexification».

     

    Selon l'étude, H.salminicola «n'est pas né sans ADN mitochondrial, puisqu'il subsiste des 'traces' de structures mitochondriales, mais a perdu les gènes de sa fabrication au fil du temps». Cette perte de gènes superflus «confère probablement un avantage évolutif, car le coût bioénergétique d'un gène est plus élevé dans les génomes de taille réduite» comme ceux des myxozoaires, dont H.salminicola est un membre, qui «ont un des génomes les plus petits du règne animal, bien plus court que celui des méduses et des anémones dont ils sont issus».

     

    De plus, «cette simplification à outrance permet au parasite de se reproduire très rapidement», d'autant plus que, «par rapport à leurs ancêtres», ces parasites ont «également perdu leurs cellules nerveuses et leurs muscles». Néanmoins, il n'y a pas de certitude sur la technique employée par cet animal pour vivre sans oxygène. L'étude suggère que, à l'instar de certains autres parasites qui, «possèdent des protéines capables d'importer de l'ATP des cellules de leur hôte», H.salminicola pourrait utiliser le même procédé.

     

     


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