• Zoologie: la modulation de la formation des bandes blanches du poisson-clown est liée à une différence des taux d'hormones thyroïdiennes! ____¤202106

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Thyroid hormones regulate the formation and environmental plasticity of white bars in clownfishes» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis d'observer, dans la baie de Kimbe en Papouasie Nouvelle-Guinée, que les bandes blanches du poisson-clown se formaient plus ou moins vite selon l’espèce d’anémone dans laquelle vivent ces poissons et il est, plus particulièrement, apparu que cette modulation est liée à une différence des taux d’hormones thyroïdiennes.

     

    Relevons tout d'abord que la plasticité phénotypique «est la capacité d’un organisme à exprimer différents phénotypes en fonction de son environnement » et que «la façon dont cette plasticité est orchestrée reste une énigme». Pour leur part, "les juvéniles de poisson-clown peuvent retarder la formation de leurs bandes blanches selon les anémones dans lesquelles ils vivent : anémones dites tapis (Stichodactyla gigantea) ou anémones magnifiques (Heteractis magnifica)".

     

    En réalité, le poisson-clown "vit en symbiose avec les anémones de mer, mais ces poissons colorés ne le sont pas au début de leur vie : les petites larves sont jaunes voire transparentes" et, en fait, ce "n’est qu’au moment de leur métamorphose qu’elles commencent à changer de couleur et que leurs bandes blanches apparaissent, d’abord sur la tête et le corps, puis au niveau de la queue".

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée s'est focalisée «sur le rôle des hormones thyroïdiennes, connues comme jouant un rôle clé dans la métamorphose, processus très important pour le poisson-clown, puisque c’est au cours de cette transition développementale qu’il change son apparence et qu’il change d’environnement en s’installant dans son anémone de mer».

     

    En vue de "comprendre le rôle de ces fameuses hormones thyroïdiennes", de jeunes larves de poissons-clowns ont été exposées à différentes doses de ces hormones. Il est ainsi apparu "que plus la dose était forte, plus vite les bandes blanches se formaient", tandis qu'en "traitant de la même manière ces jeunes larves, mais cette fois avec une molécule bloquant la synthèse des hormones thyroïdiennes, l’apparition des bandes était retardée".

     

    Ensuite, en retournant dans la baie de Kimbe, il a été constaté que le dosage "des hormones thyroïdiennes chez des juvéniles du même âge et taille, prélevés dans des anémones de mer S. gigantea ou H. magnifica" indiquait "que les taux d’hormones thyroïdiennes étaient bien plus importants chez les juvéniles prélevés chez S. gigantea que chez ceux prélevés chez H. magnifica, permettant ainsi une formation plus rapide des bandes blanches chez ces individus".

     

    En analysant "de plus près les deux populations de poissons", "un gène appelé duox, responsable de cette augmentation du taux d’hormones thyroïdiennes", a été identifié, gène qui "est également important chez l’homme pour la formation de ses hormones".

     

    Au bout du compte, cette étude suggère que "ces mêmes types de mécanismes se mettent en route lorsque les organismes doivent s’adapter à d’autres changements environnementaux comme le réchauffement climatique, la pollution chimique ou l’acidification des océans", une plasticité "à la base des capacités évolutives et d’adaptation des organismes vivants".

     

     


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