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Zoologie: les tardigrades résistent à la dessiccation totale de leur corps parce qu'ils synthétisent des protéines très particulières, qui protègent l'intérieur de leurs cellules!____¤201703
Une étude, dont les résultats intitulés «Tardigrades Use Intrinsically Disordered Proteins to Survive Desiccation» ont été publiés dans la revue Molecular Cell, a permis d'établir que les tardigrades * résistent à la dessiccation totale de leur corps, parce qu'ils synthétisent des protéines très particulières, qui protègent l'intérieur de leurs cellules.
Rappelons tout d'abord que les tardigrades *, petits animaux voisins des arthropodes, fascinent par leurs capacités de résistance «au froid, à la chaleur, aux rayonnements, au vide spatial et à la dessiccation». Les tardigrades, qui comptent un millier d'espèces environ, «vivent souvent dans des endroits susceptibles de se dessécher complètement (des mousses par exemple)», ce qui explique qu'ils se soit adaptés à cette catastrophe.
Plus précisément, en situation de sécheresse, «le tardigrade se dessèche, réduisant son volume» tandis que «ses pattes et sa tête se replient sous la cuticule entourant le corps». Son «métabolisme semble s'arrêter» et l'animal se trouve «réduit à un minuscule bourgeon tout sec et collé à son support».
Comme «dans ces conditions, les protéines et l'ADN devraient être détruits rapidement», jusqu'ici la capacité de résistance à la dessiccation des tardigrades «demeurait un grand mystère», car ses cellules n'étaient «pas protégées par une forte concentration de tréhalose, un sucre dont se servent d'autres animaux pour résister à la dessiccation, comme par exemple les artémies ** ou certaines grenouilles».
L'étude ici présentée montrent qu'en fait, «les tardigrades produisent de fortes quantités de protéines très particulières, dites 'intrinsèquement, ou nativement, désordonnées', IDP selon leur nom anglais» puisqu'elles peuvent prendre diverses formes selon les circonstances.
La démonstration a été effectuée en trois étapes. D'abord, il a été constaté que les gènes, codant pour ces protéines IDP, «découvertes dans les années 1990», sont activés chez trois espèces différentes de tardigrades confrontés à l'évaporation de l'eau autour d'eux. Ensuite, lorsqu'on inactive ces gènes, les tardigrades deviennent «incapables de survivre à la dessiccation». Enfin l'introduction de ces gènes chez des bactéries et des levures, leur a conféré cette résistance.
Il apparaît que «lors du dessèchement, ces protéines multiformes forment une structure vitreuse qui immobilise les molécules à l'intérieur des cellules» de sorte qu'ainsi figées, «elles ne subissent pas les effets désastreux d'une augmentation de concentration». Comme «ce mécanisme est le même que celui offert par le tréhalose», il existe dans la nature «deux moyens différents pour parvenir au même résultat».
Cette découverte ouvre des perspectives de développement de nouveaux procédés de conservation en utilisant «ce principe de la vitrification pour protéger des médicaments ou des cellules vivantes».
Liens externes complémentaires (source Wikipedia)
Tags : Zoologie, 2017, Molecular Cell, dessiccation, tardigrades, cuticule, arthropodes, mousses, protéines, IDP, ADN, gènes, sucres, tréhalose, grenouilles
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