• Zoologie: les tiques réussissent à survivre à une alimentation uniquement composée de sang grâce à des bactéries symbiotiques qui synthétisent des vitamines B! ____¤201806

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Tick-Bacteria Mutualism Depends on B Vitamin Synthesis Pathways» ont été publiés dans la revue Current Biology, révèle le rôle de bactéries symbiotiques qui permettent aux tiques de survivre à une alimentation uniquement composée de sang: concrètement, ces bactéries symbiotiques synthétisent des vitamines B peu présentes dans le sang ingéré par les tiques et pourtant essentielles à leur cycle de vie.

     

    Rappelons tout d'abord que les tiques, qui sont des vecteurs majeurs d'agents pathogènes comme la maladie de Lyme, sont des hématophages strictes, «c'est-à-dire qu'elles se nourrissent exclusivement de sang à tous les stades de leur développement», contrairement aux moustiques.

     

    Comme ce régime alimentaire ultra-spécialisé «n'est pas sans conséquence, car si le sang est riche en certains nutriments, il reste relativement pauvre en d'autres comme les vitamines B», on peut avancer une hypothèse pour expliquer cette alimentation si particulière: «si les tiques ne peuvent pas tirer ces vitamines de leur alimentation, alors des bactéries pourraient les synthétiser pour elles».


    Pour la vérifier, l'étude ici présentée a «examiné les communautés microbiennes présentes chez les tiques afin d'expliquer leur adaptation à une alimentation uniquement composée de sang». Il est ainsi apparu qu'une bactérie symbiotique du genre Francisella «est largement dominante parmi la communauté microbienne» d'une tique d'une espèce modèle, «la tique molle africaine Ornithodoros moubata».

     

    Le séquençage complet du génome de cette bactérie a ensuite «confirmé qu'elle est capable de synthétiser différents types de vitamines B : de la biotine (vitamine B7), de la ribolflavine (B2) et de l'acide folique (B9)». En outre, l'étude montre que, privées de cette bactérie, «les tiques stoppent leur développement» alors qu'un «complément en vitamines, mimant la présence de Francisella, permet de restaurer une croissance normale», ce qui prouve «le rôle de Francisella dans leur nutrition».


    Enfin, des analyses complémentaires ont «permis de retracer l'origine évolutive de cette symbiose nutritionnelle»: plus précisément, «les Francisella symbiotiques dérivent de bactéries pathogènes dont le génome s'est très largement dégradé pour ne retenir qu'une partie de leurs fonctionnalités originelles comme la synthèse de ces trois types de vitamines B». De ce fait, l'apparition des tiques, «puis leur diversification en plus de 900 espèces connues aujourd'hui», ont «été grandement conditionnées par cette symbiose».

     

     


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