• Anthropologie: le système immunitaire des Africains et Européens n'est pas identique, en raison de la rencontre de ces derniers avec l'homme de Néandertal, il y a 50 à 60.000 ans!____¤201610

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Genetic Adaptation and Neandertal Admixture Shaped the Immune System of Human Populations» ont été publiés dans la revue Cell, révèle que le système immunitaire des Africains et Européens n'est pas identique, en raison de la rencontre de ces derniers avec l'homme de Néandertal, il y a 50 à 60.000 ans.

     

    Cette conclusion résulte du décodage de «l'ensemble des gènes de la réponse immunitaire de 200 individus Européens et Africains». Plus précisément, «la totalité de l’ARN (acide ribonucléique, macromolécule support de l’information génétique comme l'ADN) de ces individus» a été séquencé «pour caractériser la manière dont des cellules actrices de la réponse immunitaire innée, les monocytes, répondaient à l'attaque de bactéries ou virus (tel le virus de la grippe)».

     

    Il est ainsi d'abord apparu que «Européens et Africains diffèrent dans l’amplitude de leur réponse immunitaire, notamment pour certains gènes impliqués dans les réponses inflammatoire et antivirale». Ces différences, «en grande partie dues à des mutations génétiques, différemment distribuées entre Africains et Européens», qui concernent «l’expression des gènes de l’immunité», permettent «de mieux comprendre la sensibilité de certaines populations à des maladies comme le lupus, dont l’incidence est plus importante en Afrique qu’en Europe».

     

    De plus, cette analyse montre que «certaines de ces mutations génétiques ont été favorisées par la sélection naturelle», qui a aidé «chacune de ces populations à mieux s’adapter à son environnement»: ainsi, «selon des processus indépendants jouant sur des gènes différents, la sélection naturelle a abouti, chez les populations d’Europe et d’Afrique, a diminuer dans les deux cas la réponse inflammatoire. Cet exemple d’évolution convergente confirme que «bien que protégeant efficacement des infections, une réponse immunitaire trop forte, comme dans le cas des allergies ou des maladies auto-immunes, est à éviter».

     

    Enfin, il a été recherché «comment le mélange entre l'homme de Néandertal et les Européens a influé sur l'aptitude de ces derniers à répondre aux infections», puisqu'on sait aujourd'hui «que les Européens ont rencontré l'homme de Néandertal, et que leur génome porte aujourd’hui la trace de ce croisement» («On estime à 1,5-2% la proportion d'ADN Néandertalien dans les génomes des Hommes modernes eurasiens»).

     

    Il a été ainsi établi que Néandertal a «transmis aux Européens des mutations d’importance pour le contrôle de la réponse immunitaire, et notamment des mutations qui modulent l’expression génique suite aux infections virales». Ces mutations régulatrices ont dû conférer «un avantage aux populations qui en ont hérité», car leur fréquence est élevée parmi la population européenne actuelle.

     

     


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