• Archéologie: des analyses géochimiques sur des momies d'oiseaux, découvertes dans les nécropoles de la vallée du Nil, prouvent que ce sont des momies d’oiseaux sauvages!____¤202009

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Isotopic systematics point to wild origin of mummified birds in Ancient Egypt» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, révèle, grâce à une batterie d’analyses géochimiques sur des momies conservées au musée des Confluences de Lyon que les momies d’ibis et de rapaces sacrifiés aux dieux égyptiens Horus, Rê ou Thot, découvertes dans les nécropoles de la vallée du Nil, sont des momies d’oiseaux sauvages.

     

    Relevons tout d'abord que «les dizaines de millions de momies animales» regroupant des mammifères, des reptiles et des oiseaux, qui ont été «déposées comme offrandes dans les nécropoles de la vallée du Nil», témoignent «d’une intense ferveur religieuse et de pratiques de collecte et de préparation d’animaux qui contribuaient sans doute de manière significative à l’économie, de la basse époque (7e siècle avant notre ère) jusqu’à l’Égypte romaine (1er-3e siècles de notre ère)».

     

    Ces momies posent le problème de l’origine des animaux et des méthodes d’approvisionnement. Concrètement, alors que «pour certaines espèces, comme le chat, la reproduction d'animaux apprivoisés semble avoir été le moyen le plus efficace de fournir ces animaux en nombre pour la momification», les momies d’oiseaux, «contrairement aux chats», couvrent «tous les stades de développement, de l’œuf à l'adulte, ce qui pourrait indiquer des pratiques d’approvisionnement plus opportunistes».

     

    Dans le cadre de cette étude, pour «déterminer la provenance (élevage ou chasse) des oiseaux momifiés, de minuscules fragments de plumes, d’os et de bandelettes d’embaumement ont été prélevés sur 20 momies d’ibis et de rapaces des collections du musée des Confluences de Lyon». L'hypothèse était que «si ces oiseaux, migrateurs à l’état sauvage, étaient issus d’élevage, leur alimentation aurait été homogène et d’origine locale, qu’elle ait été produite spécifiquement ou dérivée de celle des humains de la même époque» de sorte que «cette homogénéité se traduirait par celle de la composition isotopique des restes d’animaux».

     

    Ainsi, «les tissus ont été datés par la méthode carbone 14 et les compositions isotopiques de l’oxygène, du carbone, de l’azote, du soufre et du strontium ont été mesurées, interprétées en terme de sources alimentaires et comparées à celles de momies d’humains ayant vécu à la même époque». Il est alors apparu que «loin d’être homogènes, ces compositions isotopiques présentent une variabilité très importante et des signatures 'exotiques' par rapport à celles des Égyptiens anciens».

     

    Au bout du compte, il résulte de ces analyses que les oiseaux étudiés auraient «vécu à l’état sauvage, migrant saisonnièrement hors de la vallée du Nil». Cette conclusion, qui rejoint celle d’une étude génétique menée par une autre équipe, «implique des pratiques de chasse et de capture d’oiseaux en masse telles que documentées sur certaines fresques de tombes (par exemple sur un mur de la tombe de Nakht dans la nécropole thébaine)». Ces pratiques «ont probablement exercé une pression écologique très importante sur les populations d’oiseaux sauvages… bien avant les déclins de l’avifaune observés aujourd'hui».

     

     


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