• Archéologie: la datation rigoureuse du site de l'abri rocheux de Madjedbebe amène à penser que l'Australie a connu deux vagues de migration préhistoriques!____¤201707

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Human occupation of northern Australia by 65,000 years ago» ont été publiés dans la revue Nature, affirme qu'il a enfin été possible de dater de façon rigoureuse le site préhistorique de l'abri rocheux de Madjedbebe, non loin du célèbre parc national de Kakadu, au nord de l'Australie.

     

    Jusqu'ici, ce site, «inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1981», qui «a été fouillé à de nombreuses reprises depuis les années 1970», alimentait «des controverses entre préhistoriens et archéologues concernant la date de l'arrivée des premiers aborigènes, donc d'Homo sapiens, en Australie».

     

    Ainsi, «à partir des données collectées sur tous les sites connus sur le continent, deux camps s'étaient formés»: pour l'un, «l'Homme était probablement arrivé là-bas il y a au moins 60.000 ans», tandis que, pour l'autre, «50.000 ans était probablement l'estimation la plus haute de cette arrivée qui se serait plutôt produite il y a 47.000 ans».

     

    De plus, une estimation récente, provenant de la génétique, a, pour sa part, donné un intervalle de temps large en indiquant que «l'arrivée des ancêtres des aborigènes pouvait s'être produite il y a entre 70.000 et 50.000 ans environ».

     

    En ce qui concerne le site de Madjedbebe, «également connu sous le nom de Malakunanja II grâce à son art rupestre», «des artefacts, notamment des outils, ont été trouvés en abondance» dans les couches sédimentaires de cet abri rocheux et «des datations par la méthode de la thermoluminescence» suggéraient, dès 1989, «qu'il devait être l'un des plus anciens sites archéologiques d'Australie et que les outils en pierre qu'il contenait avaient probablement été taillés il y a entre 60.000 et 50.000 ans», des datations contestées «en invoquant des processus ayant conduit des objets à s'enfoncer dans les couches de sédiments, biaisant ainsi les estimations des dates de leur fabrication».

     

    En vue de trancher ce débat, pour estimer les âges «des très nombreux nouveaux artefacts découverts (des haches de pierre parmi les plus anciennes du monde, des meules pour pulvériser des graines et des pointes de pierre finement fabriqués qui ont servi de pointes de lance, de nouvelles fouilles ont été entreprises entre 2012 et 2015, en «tenant soigneusement compte du contexte stratigraphique» et une nouvelle méthode de datation a été mise en œuvre «avec une résolution temporelle plus importante, la technologie OSL (Optically Stimulated Luminescence ou luminescence stimulée optiquement)» .

     

    Il est alors apparu que «les objets les plus anciens ont été incontestablement fabriqués il y a entre 70.000 et 60.000 ans, avec un âge le plus probable de 65.000 ans». Comme «il y a un mois», une étude a laissé entendre «qu'il fallait repousser de 100.000 ans la date d'apparition d'Homo sapiens en Afrique», cette découverte va dans le même sens: «en effet, si Homo sapiens est arrivé plus tôt qu'on ne le pensait en Australie, il est donc bien possible qu'il soit également sorti plus tôt que prévu de l'Afrique».

     

    Finalement, en raison du fait que «la génétique suggère assez fortement que les ancêtres des aborigènes» se sont «hybridés partiellement avec des Néandertaliens et des Dénisoviens», des mélanges de gènes qui «seraient survenus il y a entre 53.000 et 45.000 ans» selon les horloges génétiques, on peut «en conclure que l'Australie a connu deux vagues de migration et que la plus récente a conduit une population d'Homo sapiens à largement remplacer la plus ancienne».

     

     


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