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Archéologie: le premier changement culturel répertorié chez Homo sapiens, pour s’adapter à des changements environnementaux, a eu lieu entre -66000 et -58000 ans!____¤201707
Une étude, dont les résultats intitulés «Identifying early modern human ecological niche expansions and associated cultural dynamics in the South African Middle Stone Age» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de montrer que les hommes modernes vivant en Afrique australe entre 66000 et 58000 ont développé, dans un période de forte aridification, des innovations élargissant significativement les environnements qu’ils exploitaient. Il s'agit là du premier cas d’un changement culturel permettant aux hommes modernes du Middle Stone Age africain de s’adapter à des changements environnementaux avec des innovations culturelles.
Soulignons tout d'abord que l'émergence d'Homo sapiens en Afrique, il y a plus de 200000 ans, «ne s’accompagne pas immédiatement de l’acquisition des comportements qui caractérisent les sociétés préhistoriques plus récentes et historiquement connues»: en effet, «pendant des dizaines de milliers d’années, les populations africaines d’hommes anatomiquement modernes ont utilisé des technologies qui ne se distinguaient guère de celles des populations non-modernes qui les ont précédées ou qui vivaient à l’époque dans certaines régions d’Afrique, ainsi que hors de ce continent».
Cependant, «plusieurs découvertes archéologiques ont révélé au cours des deux dernières décennies qu’à partir d’environ 80000 ans, certaines populations africaines d’hommes modernes utilisaient des pigments, portaient des objets de parure, gravaient des motifs abstraits et façonnaient des outils en os», de sorte qu'à partir de ce moment «on arrive à bien différencier une culture archéologique d’une autre, à saisir avec une certaine précision son étendue chronologique et à la corréler avec l’évolution du climat».
Afin de savoir si «les premiers hommes modernes africains ont développé des innovations culturelles pour faire face à des changements environnementaux», l'étude ici présentée s’est focalisée sur «deux cultures archéologiques de l’Afrique australe, le Still Bay (76000–71000 avant le présent) et le Howiesons Poort (66000–59000 avant le présent)».
Après avoir mis en évidence, par des données et des modèles climatiques, «que la deuxième culture s’est développée dans une période accrue d’aridité», deux algorithmes prédictifs ont été appliqués «à la distribution géographique des sites appartenant à ces cultures» pour «établir la niche écologique occupée par chacune d’entre elles» et faire des comparaisons.
Il est ainsi apparu clairement que «les groupes du Howiesons Poort ont été capables, en dépit de la forte aridité qui a caractérisé leur période, d’investir des territoires et écosystèmes délaissés auparavant par les groupes du Still Bay», un élargissement de niche qui «coïncide avec le développement d’innovations culturelles alliant efficacité et plus forte souplesse de mise en œuvre».
En fin de compte, cette étude, «qui documente le plus ancien cas connu d’un élargissement de niche éco-culturelle coïncidant avec un changement climatique», démontre «que le processus qui a permis à notre espèce de développer des comportements modernes doit être étudié à l’échelle régionale et dans sa relation avec le climat».
Tags : Archéologie, a nthropologie, 2017, PNAS, Homo sapiens, innovations, climat, environnement, aridification, pigments, outils, comportements, parures, niches
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