• Archéologie: un crâne de bovin percé d'un trou découvert sur un site néolithique de Vendée, prouve que la trépanation sur un animal était pratiquée il y a plus de 5000 ans! ____¤201804

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Earliest Animal Cranial Surgery: from Cow to Man in the Neolithic» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, révèle, à partir de l'examen d'un crâne de bovin percé d'un trou découvert dans les années 1970 sur le site néolithique de Champ Durand situé en Vendée, que la trépanation sur un animal était pratiquée il y a plus de 5000 ans.

     

    Soulignons tout d'abord que bien qu'il y a «beaucoup de crânes humains datant du néolithique qui montrent des signes de trépanation» en Europe (en fait, l'homme a pratiqué «la chirurgie crânienne sur d'autres hommes dès la période mésolithique» qui a démarré aux environs de 10000 ans avant Jésus-Christ), on n'avait «encore jamais retrouvé de crâne animal trépané» de sorte qu'il pourrait s'agir ici du «premier cas connu de chirurgie vétérinaire».

     

    Indiquons aussi que le site de Champ Durand est un camp fortifié, entouré de fossés, qui a été occupé par l'homme «entre 3400 et 3000 avant Jésus-Christ». Il «semble avoir été un centre d'échanges important pour les populations qui commercialisaient le bétail».

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée a montré, dans un premier temps, «que la vache en question n'avait pas eu le crâne percé par un coup de corne asséné par un autre bovin, ou par une pierre reçue sur la tête» puisque «si le trou situé sur un lobe frontal avait été provoqué par un coup de corne ou un autre élément, on devrait voir que l'os était enfoncé vers l'intérieur», ce qui «n'est pas du tout le cas».

     

    Dans un second temps, il a été établi que des marques de grattage autour du trou «sont similaires à celles que l'on observe sur des crânes humains trépanés» au néolithique, car les images réalisées prouvent que le crâne de la vache et les crânes humains «ont subi la même technique».

     

    Cependant, «on ne sait pas trop» si le bovin était vivant au moment de la trépanation. En tout cas, comme «l'os ne s'est pas reformé», on peut dire que «soit la vache était déjà morte, soit elle n'a pas survécu à l'opération». En outre, il a été «vérifié que le trou ne résultait pas de maladies osseuses».

     

    Pour expliquer la trépanation de ce bovin, l'étude avance deux hypothèses. La première dit que c'est pour soigner la vache que cette chirurgie crânienne a été entreprise: dans ce cas Champ Durand fournirait «la preuve la plus ancienne d'une pratique chirurgicale vétérinaire».

     

    Pour la seconde, les auteurs de la trépanation cherchaient «à s'exercer sur l'animal avant d'opérer des hommes» et, alors, ce trou «serait la plus vieille preuve d'une expérimentation sur un animal» dès 4000 avant notre ère. Cette dernière hypothèse est à privilégier, car il est difficile de trouver de l'intérêt à «sauver un bovin, qui faisait partie d'un gros troupeau», à moins qu'il soit considéré comme «un reproducteur très important».

     

    Notons pour finir que l'hypothèse d'une trépanation pour des motifs rituels a été écartée par l'étude car le crâne «a été jeté dans un fossé comme un déchet».

     

     


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