Une étude, dont les résultats intitulés «Reanalysis of the Mars500 experiment reveals common gut microbiome alterations in astronauts induced by long-duration confinement» ont été publiés dans la revue Computational and Structural Biotechnology Journal, a permis de découvrir que les six pseudo-astronautes de l'expérience Mars500, qui avait pour but de recréer les conditions d'un aller-retour vers Mars dans une installation qui reprend la configuration d'un véhicule spatial, ont eu leur microbiote modifié par le confinement qu'ils ont subi pendant 520 jours entre 2010 et 2011.

Concrètement, l'étude ici présentée a réanalysé les échantillons de selles de ces six pseudo-astronautes, «prélevés au début de l'expérience et à la fin». C'est ainsi que des «modifications de leur flore intestinale ont été mises en évidence» puisque «la proportion de certaines bactéries bénéfiques a drastiquement diminué, quand d'autres sont devenues plus abondantes».

Plus précisément, 408 génomes bactériens, «dont 213 sont partagés entre les six astronautes», ont été identifiés parmi les échantillons. Les recherches ont alors été concentrées sur ces génomes partagés. Il est ainsi apparu qu'à la fin de Mars500, «16 espèces bactériennes ont proliféré dans l'intestin des astronautes». Cependant «les espèces identifiées ne sont que très peu décrites et leur rôle dans le microbiote est inconnu». Seul Streptococcus thermophilus, «une bactérie utilisée dans les processus de fermentation du lait» a pu être identifié.

Par ailleurs, «15 espèces dont l'abondance a diminué à la fin de l'expérience» ont été repérées. Plus caractérisées que les précédentes, elles correspondent à «des espèces associées à la dégradation des amidons résistants, au métabolisme de l'insuline et à des propriétés anti-inflammatoires». Elles sont à mettre en lien avec le bilan de santé des pseudo-astronautes, qui avait «montré qu'ils souffraient d'une inflammation intestinale et d'une résistance à l'insuline absente au début de l'expérience».

En fin de compte, cette étude, qui «fournit les premières preuves qu'un confinement prolongé altère le microbiote des humains», alerte sur des problèmes de santé à ne pas négliger qui peuvent survenir «durant nos futurs voyages spatiaux au long cours».