• Médecine: une méthode RMN a permis de révéler les mécanismes moléculaires qui permettent au virus de la grippe aviaire de s'adapter de l'oiseau à l'Homme!____¤202007

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Molecular basis of host-adaptation interactions between influenza virus polymerase PB2 subunit and ANP32A» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis en recourant à une méthode RMN de révéler les mécanismes moléculaires qui permettent au virus de la grippe aviaire de s'adapter de l'oiseau à l'Homme.

     

    Relevons tout d'abord que «chez l'oiseau, le virus de la grippe aviaire agit via l'interaction de sa polymérase avec un facteur de transcription clé : ANP32A». Alors que cette interaction n'est pas bien connue, «deux régions de ces molécules, très dynamiques» étaient soupçonnées d'être particulièrement impliquées».

     

    Cependant, cette connaissance incomplète empêchait «les chercheurs de comprendre comment certaines mutations de la polymérase virale lui permettaient de s'adapter de l'oiseau à l'Homme, et acquérir ainsi une capacité de contagion inter-espèce». Alors que «ces régions moléculaires, très dynamiques, ne forment ni structures uniques, ni ne se cristallisent», ce qui complique leur analyse, l'étude ici présentée est parvenue, par la RMN, à décrypter ces mécanismes.

     

    Concrètement, «chez l'oiseau, la région dite 'domaine 627-NLS' de la polymérase virale se fixe à une zone bien spécifique, impliquant un motif unique aviaire, du facteur de transcription ANP32A». Néanmoins, «ce motif n'existe pas dans la version humaine du facteur de transcription» de sorte que la polymérase virale n'a «plus son port d'attache». C'est alors que «des mutations changent la configuration de la polymérase».

     

    Ainsi, «une mutation particulière de son domaine 627» permet «à la polymérase d'interagir avec toute la zone 'modifiée' de la version humaine, sous la forme d'interactions certes moins spécifiques mais plus nombreuses (un peu à la manière du velcro)». Le virus acquiert de cette façon «la possibilité d'infecter un nouvel hôte, l'Homme, pouvant ainsi se transmettre d'une espèce à une autre».

     

    En fin de compte, cette étude, qui «fournit un cadre moléculaire pour comprendre les modes de liaison différentiels qui sous-tendent la restriction de la polymérase de la grippe par l'ANP32A chez certaines espèces», permettra «d'identifier de nouvelles cibles pour l'inhibition de la grippe».

     

     


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