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Paléontologie: l'analyse du calcium de restes fossiles de gisements du Maroc et du Niger a permis de reconstituer les chaînes alimentaires au temps des dinosaures! ____¤201804
Une étude, dont les résultats intitulés «Calcium isotopes offer clues on resource partitioning among Cretaceous predatory dinosaurs» ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, a permis, en analysant le calcium de restes fossiles de gisements du Maroc et du Niger, de reconstituer les chaînes alimentaires du passé et d'expliquer comment tant de prédateurs pouvaient co-exister au temps des dinosaures.
Indiquons tout d'abord qu'il y a une centaine de millions d'années, en Afrique du nord, «les écosystèmes terrestres étaient dominés par les grands prédateurs (dinosaures théropodes géants, grands crocodiles), avec peu d'herbivores en comparaison». Cette répartition pose le problème de comprendre comment tant de carnassiers pouvaient cohabiter.
Pour le solutionner, l'étude ici présentée a analysé «des fossiles des dépôts de Gadoufaoua au Niger (datés de 120 millions d'années) et de la formation des Kem-Kem au Maroc (100 millions d'années), deux sites avec une surabondance de prédateurs par rapport aux dinosaures herbivores retrouvés sur place», en se focalisant sur «les proportions de différents isotopes du calcium dans les restes fossilisés (émail des dents, écailles de poissons)».
L'intérêt de ces mesures est que, chez les vertébrés, «le calcium provient quasi-exclusivement de l'alimentation» de sorte que la comparaison de «la composition isotopique des proies potentielles (poissons, herbivores) à celle des dents de carnivores permet donc de remonter au régime de ces derniers». Au bout du compte, les données obtenues font apparaître «des préférences alimentaires similaires dans les deux gisements».Plus précisément, «certains grands dinosaures carnassiers (abélisauridés et carcharodontosauridés) chassaient préférentiellement des proies terrestres telles que les dinosaures herbivores», tandis que «d'autres (les spinosaures) étaient piscivores». Pour sa part, le crocodile géant Sarcosuchus avait un régime intermédiaire, «composé de proies terrestres et aquatiques». Ces analyses prouvent ainsi que «les différents prédateurs évitaient la compétition grâce à un partage subtil des ressources alimentaires».
En fait, jusqu'à présent «certains fossiles exceptionnels, présentant des traces de morsure ou un contenu stomacal, avaient déjà livré des indices sur l'alimentation des dinosaures». Cependant, ces témoignages restaient rares. Dans ce contexte, la méthode isotopique du calcium, qui a l'avantage «de produire un panorama global des habitudes alimentaires à l'échelle de l'écosystème». ouvre «des perspectives pour l'étude des chaînes alimentaires du passé».
Tags : Paléontologie, 2018, Proceedings of the Royal Society B, alimentation, morsure, dinosaures, théropodes, crocodiles, calcium, émail, écailles, régime
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