• Médecine: pour la première fois, l'audition et l'équilibre ont été restaurés par une thérapie génique dans un modèle murin du syndrome de Usher de type 1G!____¤201709

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Local gene therapy durably restores vestibular function in a mouse model of Usher syndrome type 1G» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de restaurer, pour la première fois, l'audition et l'équilibre dans un modèle murin du syndrome de Usher de type 1G (USH1G). Cette restauration a été obtenue chez ce modèle murin grâce à l'injection locale du gène USH1G, essentiel pour la formation et le maintien de l'appareil de transduction mécano-électrique des cellules sensorielles de l'oreille interne.

     

    Notons tout d'abord que la surdité, «associée dans certains cas à des troubles de l’équilibre», affecte «plus de 280 millions de personnes dans le monde, selon l’OMS» de sorte qu'elle «est le déficit sensoriel le plus fréquent» («en France, 1 enfant sur 700 naît avec une surdité sévère ou profonde, et 1 enfant sur 1000 deviendra malentendant avant l’âge adulte»).

     

    Cependant, «depuis 20 ans, des progrès considérables ont été réalisés dans la compréhension des surdités héréditaires présentes dès la naissance, dont la cause la plus fréquente est un dysfonctionnement de l’oreille interne», qui est «constituée de l’organe de l’audition (cochlée) et des cinq organes de l’équilibration (saccule, utricule, et trois canaux semi-circulaires), contenant les cellules sensorielles ou cellules ciliées»: jusqu'ici, «près de 70 gènes responsables de ces surdités ont été identifiés».

     

    Pour ce qui concerne le syndrome de Usher de type 1 (USH1), «caractérisé par une surdité congénitale profonde, des troubles de l’équilibration, et une atteinte visuelle progressive qui évolue vers la cécité», il est apparu qu'il pouvait «être causé par des mutations dans 5 gènes différents, dont le gène USH1G codant pour une protéine 'd’échafaudage' nécessaire à la cohésion de la touffe ciliaire des cellules ciliées».

     

    Alors qu'actuellement, «les individus atteints de surdité et de troubles de l'équilibre sont équipés de prothèses auditives et peuvent bénéficier d'une rééducation pour améliorer leurs troubles de l'équilibre» avec des résultats variables, «une alternative envisageable pour traiter les surdités d’origine génétique est la thérapie génique, c’est-à-dire le transfert d’une copie saine (non mutée) du gène défectueux, afin de rétablir l’expression de la protéine déficiente». Néanmoins, jusqu'à présent, «seule une amélioration partielle de l'audition a pu être obtenue dans des modèles murins de formes particulières de surdité humaine, qui ne comportaient pas d’anomalie sévère de la structure des cellules ciliées».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée rapporte la restauration de l’audition et l’équilibre chez un modèle murin du syndrome USH1 «par une injection locale unique, après la naissance, du gène USH1G»: plus précisément, «la structure, très endommagée dès la naissance, de l’appareil de transduction mécano-électrique des cellules ciliées» a été rétablie et a «permis aux souriceaux de recouvrer, et ce de manière durable, partiellement l’ouïe et complétement l’équilibre».

     

    L'injection du gène USH1G a été faite dans l’oreille interne «en utilisant le virus AAV8, inoffensif pour la santé mais permettant de cibler spécifiquement les cellules ciliées» et, dès 48 heures après l’injection, «l'expression du gène médicament a été détectée ». Il a été alors constaté «qu’une seule injection, en rétablissant la production et la localisation de la protéine concernée dans les cellules ciliées, est suffisante pour améliorer l’audition et l’équilibration chez les souriceaux atteints». Cela laisse penser «que la protéine médicament a pu interagir normalement avec ses partenaires de liaison au sein du complexe moléculaire USH1 (c'est-à-dire avec les protéines cadhérine 23, protocadhérine 15, myosine VIIa, et harmonine), comme requis pour le bon fonctionnement des canaux de la transduction mécano-électrique».

     

    En fin de compte, cette étude constitue une étape importante dans l'élaboration de traitements, par thérapie génique, «de certaines formes génétiques de surdité chez l'Homme», puisqu'elle a prouvé qu’il était «possible de corriger partiellement une forme génétique particulière de surdité accompagnée de troubles de l’équilibre, grâce à une thérapie génique locale effectuée après le stade du développement de l’oreille qui est affecté le premier par la mutation responsable».

     

     


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