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Par Robert Brugerolles le 13 Mai 2016 à 10:17
Une étude, dont les résultats intitulés «Venus flytrap carnivorous lifestyle builds on herbivore defense strategies» ont été publiés dans la revue Genome Research, a permis de découvrir que la dionée attrape-mouche * a complètement reprogrammé, au cours de l’évolution, les processus défensifs communs aux plantes afin de les employer à manger les insectes.
La dionée attrape-mouche (Dionaea muscipula), qui saisit «l'insecte qui s’aventure trop près d’elle» en «à peine un centième de seconde dès lors que ses poils sensitifs, présents en grand nombre sur ses feuilles, ont été stimulés à deux reprises par sa proie», le digère à l'aide de protéines et de enzymes dont la production est déclenchée par l’insecte qui, en s'agitant, excite ses poils sensitifs.
Comme, jusqu'ici, aucun 'pool' de gènes dédiés à l'édification des pièges de la dionée attrape-mouche n’a été retrouvé, l'étude ici présentée a voulu chercher à comprendre «les mécanismes moléculaires qui dirigent ces structures» en analysant «les protéines qui sont synthétisées au sein de pièges activés et au repos». C'est ainsi qu'il est apparu «que la plante a détourné, au cours de l’évolution, de nombreuses voies de signalisation et de contrôle pour élaborer cet outil végétal».
Plus précisément, cette analyse conforte «l’idée que les pièges sont faits de feuilles modifiées»: en effet, si au repos, ils possèdent «le même profil d’expression génétique que les autres feuilles», dès qu’ils sont activés «des gènes liés au développement des racines 's’allument'», ce qui déclenche la production d’enzymes digestives par «de petites glandes en forme de dôme disposées à l’intérieur des pièges». Ce sont «les mouvements de l’insecte enfermé et le nombre de poils stimulés» qui «déterminent la quantité d’enzymes qui sera sécrétée».
De plus, des récepteurs à la chitine induisent «la production de substances dégradant l'insecte»: leur existence s'explique par le fait que, chez les plantes, la présence de chitine («principal composant de la cuticule des insectes») correspond à un signal de danger pour elles, car elle indique généralement qu'elles sont sur le point de «se faire dévorer par un insecte»: ainsi, les plantes non carnivores, dès qu’elles en détectent, «initient un processus défensif, largement médié par l’acide jasmonique, une hormone qui «contribue à rendre la plante indigeste par la production d’inhibiteurs de protéases qui vont empêcher l’insecte de digérer les protéines végétales». Pour sa part, «la dionée a complètement renversé cette voie» puisque «chez elle l’acide jasmonique déclenche aussi la sécrétion des enzymes digestives».
Cette recherche, «menée dans le cadre du projet Carnivorum, financé par l’Union Européenne», est «la première étape vers la caractérisation du chemin évolutif emprunté par les plantes carnivores», car «d'autres espèces végétales primitives comme les Triphyophyllum qui sont des plantes carnivores temporaires (elles s'activent quand il pleut) dotées d’un piège rudimentaire qui ne se referme pas», vont, à leur tour, faire l'objet d'analyses.
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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Par Robert Brugerolles le 12 Mai 2016 à 19:56
Une étude, dont les résultats intitulés «Scaling laws predict global microbial diversity» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis d'estimer à mille milliards le nombre d’espèces microbiennes sur notre planète (soit 1012), grâce à une approche fondée sur de 'nouvelles lois écologiques'.
Les calculs effectués découlent d'une analyse des données concernant «la biodiversité recueillies sur plus de 35.000 lieux, dans les océans et sur les continents, totalisant quelque 5,6 millions d’espèces, des organismes microscopiques aux plus grands»: parmi ces sources de données figurent, en particulier, «le Earth Microbiome Project (recensement des bactéries mondiales), le Human Microbiome Project (qui étudie la flore bactérienne portée par les humains) et les deux expéditions Tara Oceans, qui ont parcouru les mers du Globe durant trois ans, entre 2009 et 2013». Globalement, 20.376 échantillonnages regroupent les bactéries, les archées et les champignons microscopiques, et «14.862 sont des décomptes d’arbres, de mammifères et d’oiseaux».
L'approche adoptée pour les analyser, qui est fondée sur «de 'nouvelles lois écologiques' reliant biodiversité et abondance» a conduit à une estimation bien plus précise que celle en vigueur du nombre d’espèces de micro-organismes: ainsi, «alors que le Earth Microbiome Project a dénombré actuellement dix millions d’espèces», l'étude ici présentée «ajoute cinq zéros», ce qui donne le nombre faramineux de mille milliards d’espèces microbiennes et son ampleur a vraiment de quoi étonner, puisque qu'il signifie qu'à ce jour, notre connaissance ne représenterait «que 0,001 % de la biodiversité actuelle».
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Par Robert Brugerolles le 12 Mai 2016 à 08:32
Une étude, dont les résultats intitulés «World’s earliest ground-edge axe production coincides with human colonisation of Australia» ont été publiés dans la revue Australian Archaeology, a abouti à la conclusion que les morceaux d'une hache, déterrés dans la région de Kimberley, en Australie occidentale, appartiennent au plus vieil outil de ce type jamais découvert, puisqu'il daterait de 46 000 à 49 000 ans soit très peu de temps après l'arrivée des premiers humains en Australie.
Il s'agit d'une 'hache emmanchée' (c'est-à-dire dotée d'une poignée fixée) en basalte, qui a été «façonnée et polie contre une roche plus tendre comme du grès». Les premiers fragments de cet outil «ont été mis au jour au début des années 90».
Il semble que «les premiers habitants d'Australie ont inventé ces haches emmanchées peu de temps après la colonisation de l'île, il y a environ 50 000 ans», car «il n'y avait pas de haches dans les îles au nord de l'Australie, leur point de départ». On suppose que ce type d'outil «a pu servir pour la chasse (au lancer), pour abattre des arbres ou en prélever l'écorce».
Notons que les plus anciennes haches retrouvées jusqu'ici, «provenaient du Japon» et qu'elles «étaient datées de 35000 ans environ». Cependant, cet outil «semble s'être popularisé beaucoup plus tard, il y a environ 10 000 ans avec l'essor de l'agriculture».
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Par Robert Brugerolles le 11 Mai 2016 à 19:16
Une étude, dont les résultats intitulés «A Carboniferous Mite on an Insect Reveals the Antiquity of an Inconspicuous Interaction» ont été publiés dans la revue Current Biology, a permis d'identifier la plus ancienne association symbiotique entre un acarien et un autre organisme, datée de 320 millions d'années (Ma), «la faisant reculer de plus de 230 Ma par rapport aux connaissances actuelles».
Rappelons tout d'abord que «le phénomène de symbiose, c’est-à-dire l’association prolongée de deux organismes d’espèces différentes, est très ancien et aujourd’hui indispensable au bon fonctionnement des écosystèmes».
Pour leur part, les acariens, qui sont actuellement «impliqués dans une grande variété de relations symbiotiques», sont des arthropodes majoritairement microscopiques connus «depuis le Dévonien (390 Ma)», mais en ce qui concerne l’observation de leurs associations, dans le registre fossile, avec de plus gros organismes, elle était, jusqu'ici, réduite «à des occurrences préservées dans l’ambre et relativement récentes (85 Ma), notamment du fait de la rareté de spécimens plus anciens suffisamment bien conservés».
C'est ce qui fait l'intérêt de l'étude ici présentée, qui a «découvert et étudié un acarien, localisé sur le thorax d'un représentant disparu du groupe des sauterelles, grillons et criquets, provenant de la localité de Xiaheyan (Chine; Carbonifère, 320 Ma)». Grâce aux analyses menées «en utilisant diverses techniques d’imagerie, notamment la tomographie par contraste de phase au Synchrotron SOLEIL», il est apparu que cet acarien «de seulement 0,8 mm de long, exceptionnellement bien préservé», appartenait à une nouvelle espèce, qui a été dénommée Carbolohmannia maimaiphilus.
En raison de «l'excellente préservation des spécimens et l’abondance hétérogène des espèces d’insectes environnantes», on peut en déduire «que les individus de ce niveau géologique ont été enfouis très rapidement», ce qui laisse soupçonner «que l’association acarien-insecte existait du vivant des deux organismes». L'idée d'une association ante-mortem est renforcée par le fait que «l'acarien se trouve dans une position particulière, au niveau des ailes de l'insecte, soit une position protégée mais peu adéquate à une activité de charognard (l’acarien se serait alors plutôt situé au niveau de la face ventrale de l’abdomen, moins dur et plus riche en nourriture)». De plus, «sa morphologie a révélé qu’il ne présentait aucune adaptation particulière renseignant un éventuel parasitisme».
Il en découle que les caractéristiques de l'association observée indiquent «un cas de phorésie, association pour laquelle le gain pour l’acarien est le transport et la protection assurée par l’hôte, ce dernier ne subissant en retour aucun effet néfaste». Cette étude prouve donc «que ce type d’association, fréquente notamment au sein des groupes d’acariens les plus diversifiés, a émergé très tôt au cours de l'évolution de ces animaux».
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Par Robert Brugerolles le 11 Mai 2016 à 08:55
Un communiqué de la NASA, intitulé «NASA's Kepler Mission Announces Largest Collection of Planets Ever Discovered», a annoncé la publication dans la revue The Astrophysical Journal d'un article concernant la découverte en 2016, grâce au télescope Kepler, de 1284 nouvelles exoplanètes.
Cette moisson record découle d'une nouvelle méthode d'analyse statistique qui avait été auparavant présentée sous le titre de «AN EFFICIENT AUTOMATED VALIDATION PROCEDURE FOR EXOPLANET TRANSIT CANDIDATES» dans la revue The Astrophysical Journal. On peut s'attendre maintenant à ce que ces exoplanètes nouvelles soient progressivement intégrées dans les catalogues de exoplanet.eu et de PHL.
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