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Par Robert Brugerolles le 22 Avril 2016 à 09:47
Une étude, dont les résultats intitulés «WISEA J114724.10-204021.3: A Free-Floating Planetary Mass Member of the TW Hya Association» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis d'identifier un objet isolé d'une masse comprise entre cinq et dix fois celle de Jupiter, situé dans la constellation de l’Hydre à 150 années-lumière de la Terre, dont l’origine (planétaire ou stellaire) a pu être tranchée, ce qui va en faire un étalon pour les prochains astres isolés qui seront découverts.
Immatriculé WISEA 1147, cet objet, qui «appartient à une famille d’étoiles appelée TW Hydrae qui compte une vingtaine de membres», a été suivi depuis dix ans par les télescopes WISE et 2MASS de la Nasa. Comme il 'flotte' au milieu d'étoiles «très jeunes qui ont moins d’une dizaine de millions d’années, contre 4,5 milliards pour le Soleil par exemple» et comme «il apparaît 'brillamment rouge' ce qui indique qu’il est 'poussiéreux et jeune', sans doute âgé lui aussi d’une dizaine de millions d’années», il en résulte que «WISEA 1147 n’est pas une exoplanète mais bien une naine brune, l’une des moins massives connues», car «il faudrait bien plus que dix millions d’années pour qu’une planète se forme autour d’une étoile» et qu'il faudrait pour qu'il «soit ensuite expulsée de son système, au moins le double de temps».
Aujourd'hui, s'il est encore impossible de déterminer la proportion de planètes errantes, chassées de leur système hôte et qui voguent dans la Voie Lactée, par rapport aux naines brunes, les scientifiques pensent que, globalement, les astres flottants « pourraient être deux fois plus nombreux que les étoiles de la même catégorie que le Soleil», soit «des dizaines de milliards», alors qu'en 2011 ils «estimaient qu’il n’y avait que quelques dizaines d’astres flottants».
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Par Robert Brugerolles le 21 Avril 2016 à 08:59
Une étude, dont les résultats intitulés «A 17-billion-solar-mass black hole in a group galaxy with a diffuse core» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'établir qu'un trou noir hypermassif de 17 milliards de masses solaires règne sur un tout petit regroupement de galaxies, ce qui est exceptionnel.
Indiquons tout d'abord qu'en ce qui concerne les trous noirs hypermassifs de plus de 10 milliards de masses solaires, le record actuel «est détenu par celui tapis au centre de la galaxie elliptique supergéante NGC 4889» qui règne, à 300 millions d’années-lumière, avec 21 milliards de masses solaires «sur plus de mille galaxies liées gravitationnellement dans l’amas de la Chevelure de Bérénice».
Pour sa part, l'étude ici présentée traite du trou noir hypermassif situé au centre de la galaxie elliptique massive NGC 1600 qui se trouve à 209 millions d’années-lumière de notre système solaire dans la direction de la constellation de l’Éridan. Ce qui est étonnant, c'est d'une part, que ce trou noir réside d'un 'coin perdu' de l’Univers local, car il regroupe seulement une vingtaine de galaxies et, d'autre part, qu'il est «10 fois plus massif que prévu pour une galaxie de cette catégorie» (en effet, alors que des recherches récentes tendent «à démontrer une solide corrélation entre la masse du renflement central (le bulbe galactique) et le trou noir qu’elle abrite», NGC 1600 «présente un bulbe assez clairsemé»).
Ces conclusions sont étayées par un ensemble d'observations. Tout d'abord, «la vélocité des étoiles au centre, mesurée avec le spectrographe GMOS (Gemini Multi-Object Spectrograph) du télescope de 8 mètres Gemini-North à Hawaï» a «trahi la véritable masse de ce trou noir hypermassif» et «les mouvements de certaines étoiles suggèrent qu’elles ont été expulsées du refuge central». De plus, le réexamen des données archivées «collectées avec le spectromètre Nicmos (Near Infrared Camera and Multi-Object Spectrometer) du télescope spatial Hubble» montre «que le trou noir n’est pas noyé dans une foule d’étoiles».
Pour expliquer la présence de ce trou noir hypermassif «dans cette petite collection de galaxies», l'étude avance l’hypothèse «qu’il serait né de la fusion avec un de ses congénères, à une époque où les interactions entre galaxies étaient plus fréquentes» de sorte qu'avant «leur danse finale», ces deux trous noirs «auraient communiqué l’élan suffisant à un grand nombre d’étoiles pour qu’elles prennent la fuite»: ainsi, «le trou noir binaire aurait éjecté une masse équivalente à 40 milliards de soleils».
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Par Robert Brugerolles le 20 Avril 2016 à 08:36
Une étude, dont les résultats intitulés «Cu isotopes in marine black shales record the Great Oxidation Event» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de montrer, grâce à une analyse des roches riches en matière organique déposées au fond des océans il y a 2,66 à 2,1 milliards d’années, que les variations des teneurs des isotopes du cuivre ont enregistré l’oxygénation de l’atmosphère et les changements de nutriments dans les océans qui se sont produits entre 2,4 et 2,1 milliards d’années.
Plus précisément, l'analyse de ces roches, qui «appartiennent aux formations Paléoprotérozoïques des bassins de Franceville au Gabon et de Transvaal en Afrique du Sud», met en évidence «une évolution progressive de la composition isotopique du cuivre», car les mesures montrent, à 2,4 milliards d’années, des valeurs négatives qui deviennent «strictement positives à partir 2,3 et après».
L'étude relève ainsi que «l’arrivée de l’oxygène dans l’atmosphère terrestre 'Great Oxidation Event (GOE)' a commencé il y a 2,4 milliards d’années, époque où le niveau d’oxygène était quasi nul jusqu’à atteindre presque le niveau actuel vers 2,3 milliards d’années». L'hypothèse avancée est «que les teneurs élevées en fer des océans primitifs ont joué un rôle clé dans la disponibilité des métaux en traces et en particulier celle du cuivre dont les teneurs augmentent à mesure que celles du fer diminuent jusqu’à 1000 fois après le 'GOE' ».
Ce travail, qui confirme la théorie «selon laquelle l’utilisation biologique du cuivre est devenue prédominante après l’arrivée d’oxygène dans l’atmosphère et dans les océans de l’époque», fournit donc, «un élément clé et nouveau pour la reconstruction des conditions de disponibilité des nutriments pour la vie dans les océans primitifs dont les teneurs étaient considérablement réduites tant que les teneurs en fer étaient élevées».
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Par Robert Brugerolles le 19 Avril 2016 à 08:54
Une étude, dont les résultats intitulés «A high-precision chronological model for the decorated Upper Paleolithic cave of Chauvet-Pont d’Arc, Ardèche, France» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de proposer, en utilisant une approche statistique dite 'bayésienne', un scénario cohérent d’occupation de la grotte Chauvet-Pont d’Arc * tant par les animaux, en particulier l’ours, il y a 48 000 ans puis par l’homme voici 37 000 ans.
Rappelons tout d'abord que la grotte Chauvet-Pont d’Arc * située en Ardèche, qui a été découverte par trois spéléologues en 1994, est considérée, en raison de «ses envoûtantes peintures préhistoriques», comme un «trésor mondial de l’art pariétal».
L'étude ici présentée a employé des statistiques bayésiennes pour «restituer pour la première fois, dans une même échelle de temps, l’histoire complète de la grotte tant pour l’activité des hommes, que celle des animaux». Pour cela, elle «a repris les 259 datations obtenues jusqu’alors à partir de différentes méthodes d’analyses (carbone14, uranium-thorium, etc.) pour produire la chronologie la plus précise jamais réalisée pour comprendre la vie de la caverne».
Cette approche «a permis d’associer dans un même modèle toutes les données à leur disposition, qu’elles soient d’ordre archéologique, paléontologique, ou géomorphologique». De plus, des 'âges vrais' ont aussi été «annoncés pour la première fois en années calendaires, et non plus en 'années avant le présent' ou BP (Before Present) comme cela se faisait jusque-là en archéologie pour les datations dites absolues». Ce modèle met ainsi en évidence que «la cavité est partiellement fermée à 29000 ans, puis totalement close à 23000 et 21000 ans».
Le scénario qui en résulte fait «apparaitre une fréquentation humaine de la grotte au cours de deux périodes bien distinctes»: la première occupation humaine, au cours de laquelle ont été réalisées la plupart des œuvres, «a eu lieu de 37000 à 33500 ans», tandis que la seconde «s’est déroulée de 31000 à 28000 ans». Enfin, pour ce qui concerne l’occupation animale, les datations montrent «que les ours des cavernes qui ont fréquenté la cavité, l’ont utilisée entre 48500 et 33300 ans».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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Par Robert Brugerolles le 18 Avril 2016 à 07:59
Une étude, dont les résultats intitulés «Alignments of radio galaxies in deep radio imaging of ELAIS N1» ont été publiés dans la revue MNRAS et sont disponibles en pdf sur arxiv.org a permis de mettre en évidence un curieux alignement de jets de trous noirs supermassifs (et donc de leurs axes de rotation) sur «une si grande région de l'univers observable qu'il est probablement la manifestation d'une nouvelle physique ayant opéré tôt dans l'histoire du cosmos».
La région analysée dans le domaine radio, nommée ELAIS N1, est une région déjà étudiée dans l’infrarouge avec le télescope spatial ISO lors de la campagne de l'European Large Area ISO Survey. Pendant 3 ans, cette région a été examinée «avec un radiotélescope indien, le Giant Metrewave Radio Telescope (GMRT)» qui «a rendu possible l’observation de l’orientation des jets de matière émis par de multiples trous noirs supermassifs en rotation tapis au cœur des galaxies».
Alors que ces jets sont apparus «presque parallèles entre eux» dans «une si grande région de l’univers observable» (un tel phénomène a cependant déjà été détecté dans une région plus petite), il n’existe pas «de mécanisme d’interaction entre ces trous noirs qui aurait pu les forcer à s’aligner dans la même direction».
Un début d’explication ne semble possible qu’en supposant que cet alignement est un vestige du comportement de la matière au début de la formation des galaxies, et donc que la région ELAIS-N1, où sont nés ces trous noirs, devait elle-même être douée d’un mouvement de rotation global assez conséquent, sur plusieurs centaines de millions d’années-lumière».
Comme, jusqu'ici, «aucune théorie n’avait vraiment prédit ce phénomène», cette étude spécule «sur le rôle d’hypothétiques champs magnétiques cosmologiques primordiaux», voire sur une «nouvelle physique avec des cordes cosmiques ou des champs d’axions».
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