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Par Robert Brugerolles le 7 Avril 2016 à 10:25
Une étude, dont les résultats intitulés «Geographical distribution patterns of Carcharocles megalodon over time reveal clues about extinction mechanisms» ont été publiés dans la revue Journal of Biogeography, laisse penser que des changements écologiques seraient responsables de la disparition du Carcharodon megalodon, alors que, jusqu'ici, la cause 'largement acceptée' pour expliquer son extinction «était d'ordre climatique».
Rappelons tout d'abord que Carcharodon megalodon, le plus grand requin ayant jamais existé, «est apparu il y a environ 28 millions d'années, avant de s'éteindre il y a seulement 2,5 millions d'années». Il avait «un corps de 20 mètres de long, une gueule de 3 m les mâchoires ouvertes et des dents de 18 cm (d'où l'animal tire son nom)». Avec de telles mensurations, on peut imaginer sans peine qu'il «n'aurait fait qu'une bouchée du grand requin blanc (dernier représentant actuel du genre Carcharodon) aperçu dans Les Dents de la Mer, de Steven Spielberg».
L'étude ici présentée a analysé «la répartition géographique passée des fossiles de mégalodons, et leur nombre au fil des temps géologiques correspondants, à partir d'échantillons recensés dans The Paleobiology Database (une base de données internationale, collectant des données fossiles du monde entier)». Il a alors été constaté «aucun effet direct du changement climatique sur la quantité et la distribution géographique de l'espèce».
Cependant, comme il a été observé «une forte diminution du nombre de fossiles provenant de la fin du Miocène (il y a 7 millions d'années approximativement)» avec, en corrélation, «une forte augmentation de cachalots, orques et requins blancs préhistoriques, mais aussi d'un nombre assez bas de baleines à fanons, les proies principales de mégalodon», l'étude arrive à la conclusion que «ce n'est pas l'arrivée progressive d'une période glaciaire qui a mené le mégalodon vers l'extinction, mais un manque de proies et un surplus d'espèces prédatrices concurrentes».
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Par Robert Brugerolles le 6 Avril 2016 à 19:19
Une étude, dont les résultats intitulés «DNA methylation on N6-adenine in mammalian embryonic stem cells» ont été publiés dans la revue Nature et sont disponibles en pdf, a permis de révéler que le sexe d'un fœtus, chez la plupart des mammifères (en particulier chez l'Homme), serait déterminé par un fragment de virus fossile intégré au génome. Elle a, en outre, a estimé que ce virus «aurait rejoint le génome humain il y a 1,5 million d'années».
Indiquons tout d'abord qu'il était «déjà admis qu'au moins 8 % de l'ADN humain dérive de fragments viraux». Par ailleurs, des chercheurs ont récemment «prouvé la présence de deux virus, dans leur intégralité, au sein d'une large part de la population», dont la fonction est encore débattues: cependant, une hypothèse, qui semblait faire consensus, disait «que l'un de ces restes viraux permettrait à une femme enceinte de développer une sorte de protection pour son fœtus contre ses propres toxines».
Pour sa part, l'étude ici présentée apporte une autre explication : «un virus influencerait le devenir du chromosome X au cours de la fécondation des mammifères, du moins chez la souris (rappelons que la femelle présente des chromosomes XX et le mâle des chromosomes XY)» par «un mécanisme épigénétique (c'est-à-dire induit par l'environnement au sens large)».
Ce mécanisme, plus précisément, empêcherait, au stade embryonnaire précoce, «l'expression des gènes du virus intégré au chromosome X, ce qui, in fine, déterminerait le sexe du bébé»: en effet, alors que, «si le niveau du marqueur moléculaire reste normal, le chromosome X est actif et autant de mâles et de femelles voient le jour», dans le cas où il est surexprimé, «le chromosome X devient silencieux et deux fois plus de mâles que de femelles naissent».
De plus, il est apparu que, dans le nouveau marqueur, «les gènes sont réduits au silence par une liaison de méthyle ajoutée à l'adénine (l'adénine est l'un des quatre nucléotides qui forment, avec la cytosine, la guanine et la thymine, des paires de bases dans l'ADN)», alors que, jusqu'ici, il était «largement supposé qu'une modification de la cytosine était la seule forme, chez des mammifères, de silençage génique (interruption ou suppression de l'expression d'un gène)». Néanmoins, «dans d'autres organismes qui ne sont pas des mammifères, tels que le ver Caenorhabditis elegans et la mouche Drosophila», ce mécanisme active, au contraire, les gènes.
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Par Robert Brugerolles le 6 Avril 2016 à 11:16
Une étude, dont les résultats intitulés «Cytotoxic T Cells Use Mechanical Force to Potentiate Target Cell Killing» ont été publiés dans la revue Cell, a permis de mesurer les forces mécaniques exercées par des globules blancs pendant la réponse immunitaire. Plus précisément, les forces mécaniques exercées «par un lymphocyte T cytotoxique sur une cellule cible lors de la formation de la synapse immunologique» ont été mesurées» (elles «permettent la destruction de la cellule cible en favorisant l’activité cytolytique de la perforine, une protéine qui forme des pores dans la cellule cible»).
Indiquons tout d'abord que «la synapse immunologique s’établissant entre un lymphocyte T cytotoxique (CTL) et une cellule cible infectée ou transformée constitue une structure active capable d’exercer des forces mécaniques». L'étude ici présentée a cherché à évaluer le rôle de «ces forces synaptiques dans la destruction des cellules cibles».
Sachant que «les CTLs tuent en sécrétant au sein de la synapse des protéases toxiques et de la perforine, une «corrélation claire entre l’amplitude des forces exercées à travers la synapse et la vitesse de la formation de pores par la perforine» est apparue à la suite d'expériences de biophysique, ce qui montre «que ces forces potentialisent la cytotoxicité par amplification de l’activité de la perforine». Il a été, de plus, «mis en évidence que l’augmentation de la tension des cellules cibles favorise la formation de pores par la perforine ainsi que l’élimination de ces cellules par les CTLs».
Ces observations qui montrent «que les CTLs coordonnent dans l’espace et le temps le relargage de perforine et l’exercice de forces mécaniques sur leur cible», révèlent «une dimension mécanique de la fonction des lymphocytes jusqu’alors insoupçonnée».
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Par Robert Brugerolles le 5 Avril 2016 à 11:51
Une étude, dont les résultats intitulés «Young Remnants of Type Ia Supernovae and Their Progenitors: A Study of SNR G1.9+0.3» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis d'établir que l'explosion de la supernova, de type Ia, SNR G1.9+0.3, ne se serait pas produite, pour les terriens, il y a quelque 150 ans, mais il y a seulement 110 ans (en réalité compte tenu de sa distance, elle a eu véritablement lieu 27.700 années auparavant).
Rappelons tout d'abord que, du fait qu'elle était «tellement bien cachée derrière des nuages de poussière très denses au cœur de la Voie lactée (dans le Sagittaire), nul ne l’avait remarquée, au départ, dans le visible et que «ce n’est qu’en 2008 qu’elle fut débusquée dans le domaine radio avec le VLA (Very Large Array) et X avec Chandra».
A l’origine de l’explosion d'une supernova de type Ia, on trouve, «selon la théorie la plus admise», une naine blanche, «cœur résiduel très compact d’une étoile en fin de vie comparable à notre modeste Soleil». Quant à la cause même du déclenchement d'une telle supernova, deux scénarios sont avancés: d'une part, elle peut survenir «après qu’un compagnon ait été vampirisé jusqu’à ce que la naine blanche atteigne une masse critique qui conduit à son effondrement» et, d'autre part, elle peut être «le produit d’une brutale fusion de deux naines blanches, ex-étoiles ordinaires en couple depuis des milliards d’années».
En ce qui concerne G1.9+0.3, l'étude ici présentée, menée «dans les données archivées du VLA et aussi du télescope spatial Chandra qui épie régulièrement son évolution», aboutit à privilégier le second scénario, car les observations font apparaître «que la luminosité des rayonnements X et radio augmente avec le temps, de sorte que les données pointent fortement sur la collision entre deux naines blanches comme élément déclencheur de l’explosion de la supernova G1.9+0.3».
Ces observations corroborent les prédictions des modèles auxquels cette étude a fait appel, ce qui laissent penser «que toutes les supernovas de type Ia sont soit l’œuvre de la collision de deux naines blanches, soit un mélange des deux hypothèses (matière arrachée au compagnon et le choc des deux cœurs compacts».
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Par Robert Brugerolles le 4 Avril 2016 à 17:56
Une étude, dont les résultats intitulés «Komatiites reveal a hydrous Archaean deep-mantle reservoir» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de démontrer la présence d’eau dans le manteau de l’archéen, grâce à l'analyse des komatiites (roches volcaniques particulières) de la ceinture d'Abitibi au Canada, datant de 2,7 milliards d'années qui a fourni les premières mesures de contenu en eau et en éléments mobiles (Rb, Ba, Cl, Pb, Sr ...) présents dans de petites (quelques microns) inclusions vitreuses de magmas, piégées dans des olivines exceptionnellement riches en magnésium.
Rappelons tout d'abord que «les komatiites, roches volcaniques de composition anormale, très riches en olivine (minéral magnésien du manteau), résultent de la fusion du manteau terrestre aux températures extrêmes (1600°C), ce qui signifie que celui-ci était encore plus chaud», mais cette information est brouillée car «il existe une incertitude quant à la teneur en eau des magmas komatiitiques» du fait que «la teneur en eau modifie la température de fusion».
En ce qui concerne le fonctionnement géodynamique de la jeune Terre, entre 4 et 2,5 milliards d'années, deux interprétations s'affrontent: d'un coté, la première dit «que les magmas étaient secs (<0,1% d'eau), très chauds (> 1600°C) et produits par des panaches mantelliques venant de la base du manteau», tandis que la seconde énonce «que les magmas étaient moins chauds et hydratés (jusqu'à 6% d'eau) et produits en contexte de subduction».
Il a été établi que «les komatiites analysées, contiennent 30% d'oxyde de magnésium et 0,6% d'eau» et que le «magma a commencé à cristalliser à une température relativement basse de 1510°C». Comme «la composition chimique du magma et la faible fugacité en oxygène sont incompatibles avec leur formation en contexte de subduction», l'étude ici présentée propose «que ces magmas aient été générés par fusion partielle à grande profondeur dans un panache mantellique et que l'eau et autres éléments volatiles, en particulier les halogènes (F, Cl), ont été entrainés dans le magma komatiitique lors de son passage à travers la zone de transition entre le manteau supérieur et inférieur, vers 410 km de profondeur».
Cette thèse «implique l'existence à l'archéen d'un réservoir d'eau à la base du manteau supérieur», une eau qui «pourrait s’être accumulée au cours de l'accrétion primordiale de la Terre, ou bien par recyclage de plaques océaniques hydratées entrainées par subduction et piégées dans la zone de transition». De plus, il est suggéré «que les panaches mantelliques modernes n'extraient pas d’eau de la zone de transition car ils sont plus froids» et donc solides «lorsque ils traversent la zone de transition».
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