• Médecine: la technique CRISPR-Cas9 est en mesure de corriger, chez un modèle canin de la myopathie de Duchenne, une partie du gène muté dans cette maladie!____¤201810

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Gene editing restores dystrophin expression in a canine model of Duchenne muscular dystrophy» ont été publiés dans la revue Science, a permis d’apporter la preuve de principe dans un modèle canin qu’il était possible grâce à la technique d’édition des gènes CRISPR-Cas9, de corriger une partie du gène muté dans la myopathie de Duchenne.

     

    Rappelons tout d'abord que «la myopathie de Duchenne, ou dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), est une maladie génétique rare», qui «concerne environ un garçon sur 5000». Cette maladie «est due à des mutations sur le gène DMD, situé sur le chromosome X».

     

    Plus précisément, le gène DMD «code une protéine, la dystrophine, impliquée dans le maintien de l’intégrité de la fibre musculaire au cours de la contraction» et, au bout du compte, «le manque de dystrophine entraîne une dégénérescence progressive de l’ensemble des muscles, cœur et diaphragme inclus».

     

    L’intérêt du modèle canin de la myopathie de Duchenne utilisé dans cette étude «est de présenter, contrairement à celui des souris, de nombreuses caractéristiques de la maladie humaine: faiblesse, atrophie et fibrose musculaire». En fait, «le modèle canin de la myopathie de Duchenne porte une mutation correspondant à un endroit du gène DMD souvent muté chez les patients humains», qui «a l’intérêt d’être 'facilement' contournable», car «en supprimant une portion voisine d’ADN, on restaure une traduction correcte du gène en protéine». C’est cette portion qui a été «ciblée avec la technique CRISPR-Cas9» dans le cadre de cette étude.

     

    Concrètement, «les composants nécessaires à la correction du gène par CRISPR-Cas9» ont été «introduit dans un petit virus non pathogène présentant une affinité pour les cellules musculaires», puis «injecté des milliards de copies du vecteur viral à quatre chiots atteints de la maladie».

     

    Pour deux d’entre eux, qui «ont reçu l’injection par voie intramusculaire», il est apparu que «six semaines plus tard, les fibres des muscles traités exprimaient la dystrophine à un niveau atteignant environ 60 % de celui de chiens sains».

     

    Pour les deux autres chiots, qui «ont reçu l’injection en intraveineuse, afin que le virus atteigne toute la musculature», il a été constaté, que «huit semaines plus tard, la dystrophine était exprimée dans un grand nombre de muscles à des niveaux variés : 5 % du niveau 'normal' pour la langue, 64 % pour le biceps et jusqu’à 92% pour le cœur chez le chien ayant reçu la plus forte dose du traitement».

     

    Cette technique qui a l'avantage de nécessiter «une injection à faire pour corriger le gène une fois pour toutes», est encore loin d'être applicable à des humains, car «cette étude, bien qu’encourageante, est préliminaire et présente plusieurs limites, comme le nombre relativement faible d’animaux analysés et la courte durée de l’analyse». Par ailleurs, d’autres pistes thérapeutiques suivies en parallèle portent également des espoirs en ce qui concernent les traitements.

     

     


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