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Par Robert Brugerolles le 9 Juin 2017 à 11:46
Deux études, dont les résultats intitulés respectivement «Detection of methyl isocyanate (CH3NCO) in a solar-type protostar» et «The ALMA-PILS survey: detection of CH3NCO towards the low-mass protostar IRAS 16293−2422 and laboratory constraints on its formation» ont été publiés dans la revue MNRAS, ont permis, grâce au réseau ALMA, de découvrir des traces d’isocyanate de méthyle (un élément chimique nécessaire à la vie) au sein du système d’étoiles multiples baptisé IRAS 16293-2422 («des étoiles de type Soleil au tout premier stade de leur existence»).
Comme «il s’agit de la toute première détection de cette molécule prébiotique à proximité de protoétoiles de type solaire, semblables à celle à partir de laquelle notre Système Solaire a évolué», ces observations vont aider à «mieux comprendre les conditions d’émergence de la vie sur Terre».
Rappelons ici que «IRAS 16293-2422 (WISE J163222.62-242833.6) est un système multiple composé de très jeunes étoiles, situé à quelque 400 années-lumière de la Terre dans une vaste région de formation stellaire baptisée Rho Ophiuchi dans la constellation d’Ophiuchus (Le Serpentaire)». La détection de la molécule d’isocyanate de méthyle a été rendue possible par «l'énorme potentiel d’ALMA» qui l'a observée «à plusieurs longueurs d’ondes caractéristiques et différentes du spectre radio».
Plus précisément, «les seules et uniques traces de cet élément chimique ont été localisées au sein des régions internes, denses et chaudes, du cocon de gaz et de poussière qui entoure les jeunes étoiles au tout premier stade de leur existence»: chaque étude «a identifié et isolé les signatures de la molécule organique complexe d’isocyanate de méthyle» et la «compréhension de l’origine de la molécule» a été ensuite affinée par «la modélisation numérique chimique et diverses expériences de laboratoire».
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Par Robert Brugerolles le 8 Juin 2017 à 19:39
Une étude, dont les résultats intitulés «A giant planet undergoing extreme-ultraviolet irradiation by its hot massive-star host» sont publiés dans la revue Nature, révèle que l'exoplanète KELT-9b (HD 195689b), découverte avec le télescope du programme KELT (Kilodegree Extremely Little Telescope) basé à l'observatoire Winer en Arizona, est la planète géante la plus chaude jamais recensée».
Cette exoplanète, «environ 2,8 fois plus massive que notre Jupiter», met «un jour et demi pour boucler un tour autour de son étoile, KELT-9 (HD 195689)» sur une orbite qui «a la particularité d'être perpendiculaire à l'équateur de l'étoile». Comme sa rotation «est synchronisée avec sa révolution, à l'image de la Lune avec la Terre», une moitié de la planète «regarde en permanence l'astre autour de laquelle elle est née il y a 300 millions d'années, tandis que l'autre est constamment privée de lumière».
Il en résulte «qu'il fait approximativement 4.300 °C sur son côté jour», ce qui est «une température plus élevée que celle qui règne à la surface des étoiles les plus nombreuses de la galaxie, les naines rouges et les naines brunes» (Pour sa part, l'étoile KELT-9, «une étoile bleue de type A comparable à la célèbre Sirius, la plus brillante du ciel terrestre», a une température de surface proche de 10.000 °C).
Le diamètre de la géante gazeuse est difficile à déterminer, car il semble «que le puissant vent stellaire fait gonfler son atmosphère, voire la souffle comme les aigrettes d'un pissenlit» et il n'est pas exclu «qu'elle se volatilise et s'étire sur des millions de kilomètres, comme une queue de comète».
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Par Robert Brugerolles le 8 Juin 2017 à 11:09
Deux études, dont les résultats intitulés respectivement «The first Neanderthal remains from an open-air Middle Palaeolithic site in the Levant» et «The age of the hominin fossils from Jebel Irhoud, Morocco, and the origins of the Middle Stone Age» ont été publiés dans la revue Nature, aboutissent à la conclusion que la datation de fossiles découverts dans le site marocain de Jebel Ihroud augmente de 100 000 ans au moins l’ancienneté de notre espèce, alors que jusqu'ici les tous premiers H. sapiens (Omo 1 et Omo 2) connus étaient 'éthiopiens' et vieux d’environ 200 000 ans.
L'intérêt du site de Jebel Ihroud était apparu lorsqu'en 1961, «les exploitants d’une mine de barytine y avaient découvert un crâne humain quasi complet dans le remplissage d’une grotte». A la suite de cette trouvaille des fouilles avaient permis de retrouver «une boîte crânienne fragmentaire et une mandibule d’enfant» associés «à des restes de faune et à des outils de pierre débités par la méthode Levallois (caractéristique de tout le Paléolithique moyen)».
En raison de diverses incertitudes émanant des conclusions de ces premières fouilles, de nouvelles fouilles ont été entreprises en 2004 «dans la petite zone du site laissée de côté dans les années 1960». Les «strates de ce dépôt détritique consolidé (donc rocheux)» ont été «soigneusement» analysées et de nouveaux restes humains ont été découverts provenant de la strate 7, «comme très probablement les fossiles trouvés dans les années 1960».
Au total, «l'ensemble de ces restes représente au moins cinq individus : trois adultes, un adolescent et un enfant». Du fait que «la datation de la couche 7 par la méthode de la thermoluminescence donne aux fossiles humains de Jebel Ihroud un âge de 315000 ans (à 30000 ans près)», un âge confirmé par la méthode de datation «par résonance de spin électronique ou ESR», ces restes deviennent «les plus anciens fossiles sapiens connus à ce jour».
Cependant, en plus de leur caractère sapiens, l'examen de ces os «révèle nombre de traits archaïques»: par exemple, «une forme de l’encéphale assez différente de celle des H. sapiens récents et pour l’un des crânes des arcades sourcilières proéminentes».
Néanmoins, «ce caractère éminemment archaïque» semble en réduction, car «ces arcades sont relativement faibles par rapport à celles bien plus puissantes d’Homo neanderthalensis ou d’Homo heidelbergensis, l’ancêtre commun supposé des hommes modernes et des néandertaliens». En outre, «cette réduction des arcades s’accompagne par une tendance au redressement du front, qui chez les humains de Jebel Ihroud comme chez tous les H. sapiens installe la face à son aplomb plutôt que vers l’avant».
Pour totalement justifier le classement de «la forme humaine de Jebel Ihroud parmi les H. sapiens», une analyse morphométrique 3D, «une technique statistique qui permet, après avoir mesuré de nombreux traits (ici crâniens), de représenter les diverses formes anatomiques par des points dans un espace abstrait», a été mise en œuvre. Il en découle que les hommes de Jebel Ihroud «se distinguent tant des néandertaliens que des formes humaines anciennes (H. heidelbergensis notamment)».
Globalement, on peut constater une «certaine diversité» dans les formes anciennes d’Homo sapiens en Afrique: ainsi, les fossiles de Jebel Ihroud «peuvent être rapprochés de ceux de Omo 1 et 2 (195000 ans, Éthiopie) et de celui de Florisbad (259000 ans, Afrique du Sud), un crâne au statut incertain, mais qui passe pour sapiens auprès de certains paléoanthropologues» («Omo 2 vient par exemple se placer entre deux fossiles de Jebel Ihroud»).
En fin de compte, ces travaux «confirment que la différentiation de la forme humaine sapiens a bien eu lieu en Afrique et sur une vaste échelle de temps, puisqu’elle était déjà en marche il y a plus de 300000 ans».
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Par Robert Brugerolles le 7 Juin 2017 à 19:09
Une étude, dont les résultats intitulés «Tyrannosauroid integument reveals conflicting patterns of gigantism and feather evolution» ont été publiés dans la revue Biology Letters, confirme que le célèbre Tyrannosaurus Rex (T. rex) était recouvert d'écailles et non de plumes, alors qu'une étude récente avançait qu'un cousin du Tyrannosaurus Rex était recouvert de fines plumes semblables au duvet d'un poussin.
La recherche ici présentée a été entreprise car l'idée d'envisager que T. rex pouvait avoir du duvet, comme un de ses cousins, ne semblait pas justifiée car les plumes, qui servent chez les dinosaures «plus d'isolant thermique que d'outil pour voler», n'avaient pas vraiment d'utilité pour ces gros dinosaures.
Elle a été menée en s'appuyant sur «de nombreux T.Rex (notamment du Musée des sciences naturelles de Houston) et certains de ses cousins de la famille des tyrannosauridés» et a permis de «compiler une base de données». Il est alors apparu que ces données fournissaient «'la preuve incontestable' que le T. rex avait une peau entièrement recouverte d'écailles».
En effet, «les grands tyrannosauridés sur lesquels des plumes ont été trouvées, ont vécu beaucoup plus tôt que le monstre rendu célèbre par le film 'Jurassic Park'. Il en résulte, pour cette étude, que les ancêtres de T. rex ont perdu «leurs plumes à l'époque où l'ancêtre commun du T. Rex et de ses cousins vivait».
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Par Robert Brugerolles le 7 Juin 2017 à 10:26
Une étude, dont les résultats intitulés «Dehydration-driven stress transfer triggers intermediate-depth earthquakes» sont publiés dans la revue Nature Communications, a permis de montrer comment la déshydratation du manteau lithosphérique peut provoquer des tremblements de terre.
Rappelons tout d'abord que «les séismes intermédiaires, qui ont lieu entre 30 et 300 km de profondeur, ont été largement documentés dans les plaques océaniques en subduction». Ces séismes, qui se «produisent dans les plans de Wadati-Bénioff * supérieur et inférieur», avaient été «mis en évidence il y a près de 100 ans par Kiyoo Wadati, poète, météorologue et géologue japonais», mais leur mécanisme reste encore énigmatique.
Notons ici que le plan supérieur de Wadati-Bénioff «est situé à proximité de l’interface de subduction, où le frottement de la plaque plongeante par rapport à la plaque chevauchante induit une intense déformation», tandis que «le plan inférieur, découvert dans les années 70, se localise dans le manteau lithosphérique plongeant, 15 à 40 km sous l’interface de subduction».
Quand le manteau supérieur, «quasi-exclusivement constitué de péridotite, roche principalement composée d’olivine, minéral majoritairement fait d’oxygène, de magnésium et de silicium», est hydraté, les minéraux hydroxylés formés (c’est-à-dire comportant de l’eau dans leur structure cristalline), sont les serpentines.Cependant, «en contexte de subduction, à des températures dépassant 400°C, la seule serpentine stable est l’antigorite» et «la sismicité du plan de Wadati-Bénioff inférieur est bien corrélée à la déshydratation de l’antigorite, aux alentours de 600 °C». Comme «le lien de causalité restait à découvrir», l'étude ici présentée a eu pour objectif «de comprendre par quel mécanisme ces séismes sont déclenchés».
Pour ce faire, «des péridotites artificielles ont été déshydratées pendant leur déformation dans des conditions typiques du manteau supérieur, à des pressions de 1,1 et 3,5 GPa, ce qui correspond à des profondeurs avoisinant 40 et 130 km». Ces expériences ont été effectuées avec «une presse triaxiale D-DIA, sous rayonnement synchrotron». Tandis que l'évolution de la contrainte était «suivie grâce à l’étude de la diffraction des rayons X», les émissions acoustiques étaient enregistrées pour constituer «la preuve de ruptures dynamiques, c’est-à-dire de séismes, dans l’échantillon pendant sa déformation et/ou déshydratation».
Ainsi, de petits séismes ont été «déclenchés dans des échantillons comportant 5 % d’antigorite», les ondes enregistrées étant «émises lors de ruptures sismiques au sein du squelette d’olivine de l’échantillon déformé». De plus, il a été observé que «les microfailles associées sont scellées par des pseudotachylites, c’est-à-dire par de la roche fondue et solidifiée au moment du glissement sur la faille» et que «ces pseudotachylites contiennent des bulles d’eau, également présente dans les réseaux d’antigorite déshydratée».
En fin de compte, cette étude, qui «démontre qu’un transfert de contrainte induit par déshydratation déclenche la fragilisation des roches du manteau», aboutit à réconcilier «des décennies d’études semblant contradictoires sur le lien entre séismes mantelliques et déshydratation de l’antigorite», puisqu'il apparaît qu'à une certaine échelle, «une fraction d’antigorite de seulement 5 % suffit à déclencher une sismicité, qui pourrait finalement être vue comme un indicateur du degré d’hydratation dans le manteau lithosphérique».Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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