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    Une étude, dont les résultats intitulés «Recurrent Domestication by Lepidoptera of Genes from Their Parasites Mediated by Bracoviruses» ont été publiés dans la revue PLOS Genetics, suggère que des gènes provenant de guêpes parasites présents dans le génome de nombreux papillons feraient de ceux-ci des papillons naturellement OGM.

     

    Comme elle a porté «sur l'étude de guêpes de la famille des braconides, sur le bracovirus qui leur est associé ainsi que sur certaines espèces de papillons», indiquons tout d'abord que «pour se reproduire, les guêpes de la famille des braconides doivent pondre leurs œufs dans des chenilles qui servent à l’alimentation des larves pendant leur développement et jusqu’à leur maturité».

     

    Du fait que ces chenilles hôtes, «pourvues d’un système de défense efficace qui forme une capsule de cellules immunitaires autour d’un corps étranger», constituent «un milieu hostile pour les larves», les guêpes, «pour contourner ces défenses», injectent, lors de leur ponte, «des particules nommées bracovirus qui pénètrent dans les cellules de la chenille» de sorte que les gènes véhiculés «sont exprimés par l’hôte et induisent une immunosuppression et le contrôle du développement de la chenille, permettant aux larves de coloniser cet hôte».

     

    Les bracovirus étant «des 'virus géants' munis d’un génome complexe formé de dizaines de cercles d’ADN double brin (totalisant plus de 800 kilobases) et comprenant plusieurs centaines de gènes», on savait déjà «que ces cercles d’ADN étaient capables de s’intégrer dans celui des chenilles parasitées» qui ne produisent pas de descendants pouvant «transmettre des ADN viraux intégrés dans leurs cellules reproductrices» car le développement des chenilles est «arrêté par le virus au cours du parasitisme».

     

    Cependant, l'étude ici présentée vient de montrer «que des restes de cercles de bracovirus peuvent être détectés dans le génome de nombreuses espèces de papillons» parmi lesquelles le Monarque (Danaus plexippus), le ver à soie (Bombyx mori), le légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) et la noctuelle exiguë (Spodoptera exigua).

     

    Pour expliquer ce paradoxe, une hypothèse avancée «est que les guêpes parasites attaquent à l’occasion des chenilles qui ne sont pas leur hôte naturel, entrainant l’échec du parasitisme», avec «comme conséquence fortuite l’intégration de séquences virales dans l’ADN de ces lépidoptères».

     

    Il faut souligner que «les séquences de bracovirus identifiées ne sont pas uniquement des reliques, mais comprennent des gènes maintenus actifs par les papillons» puisqu'ils «sont exprimés par les chenilles et portent les traces d’une sélection toujours opérante, ce qui suggère qu’ils apportent aujourd’hui une fonction physiologique aux lépidoptères» (les résultats de l'analyse détaillée de deux de ces gènes laissent ainsi penser qu’ils exercent un rôle protecteur contre les baculovirus, «d’autres virus très présents dans la nature», aujourd'hui utilisés dans le cadre de la lutte biologique contre les chenilles).

     

    Du fait que «les bracovirus sont des virus endogènes indissociablement associés aux guêpes parasites depuis environ 100 millions d’années» et que «les gènes présents sur les cercles de bracovirus proviennent pour une large part de la guêpe elle-même», un flux de gènes existe «entre hyménoptère et lépidoptère par l’intermédiaire des bracovirus».

     

    Ce flux est bien identifiable «dans le cas des lectines de type C, des molécules généralement impliquées dans la reconnaissance de pathogènes», car «chez les différentes espèces de légionnaires on trouve un groupe de gènes de lectines beaucoup plus proches de ceux des hyménoptères y compris de l’abeille que de ceux des lépidoptères», qui serviraient d’antidote aux papillons pour se défendre contre d’autres virus.

     

    Il résulte de ces observations qu'il y a une forte probabilité que ce phénomène décrit d’acquisition de gènes est «tout à fait général et que des transferts de gènes variés se produisent régulièrement dans la nature», sachant qu'il existe «des dizaines de milliers d’espèces de guêpes parasitant la quasi totalité des espèces de lépidoptères, ayant chacune son propre bracovirus pourvu d’un assortiment différent de gènes de guêpes».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Induction of Multidrug Tolerance in Plasmodium falciparum by Extended Artemisinin Pressure» ont été publiés dans la revue Emerging Infectious Diseases, a permis de détecter in vitro qu'une souche de parasites du paludisme, pourtant uniquement exposée à l'artémisinine (le composé de base du traitement standard), a développé une résistance généralisée à la plupart des autres médicaments antipaludiques 

     

    Rappelons tout d'abord que, si le paludisme est encore responsable «de plus de 600 000 morts chaque année», la lutte contre cette pathologie a permis « une diminution de 60 % de la mortalité en 15 ans». Cependant, l'artémisinine, «le composé pharmaceutique de base des thérapies antipaludiques», commence à rencontrer «de plus en plus d'échecs cliniques en raison de l'émergence de résistances dans toute l'Asie du Sud-Est», ce qui, pour le moment, n'a pas été observé sur le continent africain.

     

    Soulignons aussi que l'artémisinine, qui «est la substance active d'une plante chinoise dont les vertus sont connues depuis plus de 2 000 ans», est utilisée en association avec d'autres antipaludiques pour avoir «l'assurance que le parasite, même s'il développe une résistance à l'une des deux molécules, a moins de chance de développer une résistance simultanée aux deux molécules».

     

    L'étude, dont il est ici question, remet donc en cause 'cette garantie' recherchée puisqu'elle vient précisément «de montrer que les parasites qui subissent in-vitro cinq années de pression médicamenteuse à la seule artémisinine, développent une résistance généralisée à la plupart des autres antipaludiques dérivés ou non de l'artémisinine, y compris aux molécules partenaires présentes dans les combinaisons thérapeutiques utilisées en zone d'endémie».

     

    Cette étude a, en particulier, mis en lumière que ces parasites résistants «ne présentent pas de mutation dans un des gènes de résistance connus mais qu'ils échappent à l’effet toxique des médicaments par un phénomène d'endormissement (quiescence)», c'est-à-dire que «les parasites sont capables de suspendre leur développement durant toute la durée de l'exposition aux antipaludiques» et de se 'réveiller' pour proliférer à nouveau «dès qu'ils ne sont plus soumis au traitement antipaludique».

     

    Comme «cette nouvelle multi-résistance basée sur ce phénomène de quiescence n’est pas détectable par les tests actuellement réalisés pour analyser les résistances parasitaires», puisque «les tests in-vitro effectués à partir du sang du patient prédisent une bonne sensibilité et donc l’efficacité du traitement, alors que les parasites sont résistants parce qu'ils sont quiescents», il devient «indispensable de rechercher sur le terrain avec des tests pertinents et adaptés» si ce phénomène de multi-résistance, identifié in vitro, «est également présent afin de pouvoir concevoir les politiques thérapeutiques en conséquence».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Greenlandic Inuit show genetic signatures of diet and climate adaptation» ont été publiés dans la revue Science et sont consultables en pdf, a permis de mettre en évidence que des mutations génétiques qui agissent sur le métabolisme des Inuits, neutralisent les effets néfastes d'un régime alimentaire riche en graisses de mammifères marins, leur principale source d'alimentation.

     

    Pour le montrer, l'étude ici présentée a «analysé les génomes de 191 Groenlandais avec moins de 5 % de gènes européens» et les a comparé à «ceux de 60 Européens et de 44 Chinois de l'ethnie Han». Il est ainsi apparu que «près de 100 % des Inuits ont, sur le chromosome 11, des gènes dédiés au traitement des acides gras dans le développement de l'organisme mutés» alors que «seuls 2 % des Européens et 15 % des Chinois de l'ethnie Han possèdent ces mutations génétiques».

     

    Rappelons à ce propos que les Inuits consomment, en plus de la viande de baleine et de phoque, «de grandes quantités de poissons dont l'huile est riche en acides gras oméga 3». Comme «malgré cette alimentation traditionnelle très pauvre en fruits et légumes et riche en graisses animales, les Inuits sont généralement en bonne santé avec une faible incidence de maladies cardiovasculaires», dans les années 70, des chercheurs danois avaient «conclu que les oméga 3 devaient avoir des effets protecteurs pour expliquer ce paradoxe».

     

    Ce sont ces conclusions qui ont été «à l'origine des recommandations en Europe et dans le reste du monde de consommer davantage de poissons gras ou de prendre des compléments d'oméga 3 pour aider à préserver la santé du cœur et des artères». Cependant, «les résultats de récents essais cliniques» n'ont pas confirmé les bienfaits supposés des oméga 3 pour les maladies cardiovasculaires ou pour protéger contre la maladie d'Alzheimer.

     

    Il apparaît maintenant qu'en réalité «les Inuits ont une adaptation génétique unique à ce régime alimentaire» et qu'on ne peut pas extrapoler ce régime à d'autres groupes ethniques, car, s'il «est très bon pour les Inuits de consommer beaucoup d'oméga 3», ce n'est pas forcément le cas pour le reste de l'humanité: en effet, les mutations génétiques des Inuits sont bénéfiques dans plusieurs domaines «comme la réduction du 'mauvais cholestérol' (LDL) et de sucre dans le sang, ce qui a des effets protecteurs contre les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2».

     

    En outre, ces caractéristiques génétiques agissent «sur la taille car la croissance est en partie régulée par le métabolisme des graisses» de sorte que la taille des Inuits est réduite de deux centimètres.

     

    Soulignons que, d'un point de vue évolutif, ces mutations génétiques devraient «avoir aidé de nombreuses peuplades humaines comme les chasseurs-cueilleurs à s'adapter à des régimes alimentaires riches en graisse animale et à certains types d'acide gras oméga-3 et oméga-6».

     

    Plus précisément, cette sélection génétique qui pourrait s'être faite «initialement chez des Sibériens qui vivaient dans l'Arctique il y a plus de 20.000 ans», a «aidé les humains à s'adapter à l'environnement lors du dernier âge glaciaire mais a été nettement plus marquée chez les Inuits» qui se sont installés au Groenland au moment où les Sibériens y sont arrivés, il y a environ mille ans.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Global thrust faulting on the Moon and the influence of tidal stresses» ont été publiés dans la revue Geology, a permis de déterminer que les rides lunaires, qui sont appelées escarpements lobés en géologie, sont orientées en fonction des forces de marée gravitationnelles de la Terre.

     

    Rappelons tout d'abord qu'il y a quelques années, les astronomes ont découvert que «la Lune rétrécit et se ride» à la manière d'une vieille pomme, ce phénomène de contraction découlant de son refroidissement. Plus précisément, les rides lunaires ont été observées par la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO), qui «a identifié quatorze de ces structures en 2010 (en plus des 70 déjà connus)».

     

    En 2015, LRO a, au total, «imagé près de 75% de la surface de la Lune» et répertorié «plus de 3200 escarpements lobés» qui apparaissent sous la forme de «failles d’une dizaine de kilomètres de longueur et de quelques mètres de hauteur».

     

    L'étude ici présentée, «en analysant leur répartition et leur orientation», a mis en lumière un élément «qui ne peut être expliqué par les mécanismes géologiques lunaires»: l’orientation des milliers de failles suggère qu'une force mystérieuse «influence leur formation et agit à l’échelle de toute la Lune, en les réaménageant».

     

    En fait, il ne faut pas chercher loin, car, comme les lignes de marée sont «fortement alignées avec les lignes d’orientation des escarpements», cette force qui contrôle l’orientation des failles est tout simplement la force gravitationnelle de la Terre.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «An ultrathin invisibility skin cloak for visible light» ont été publiés dans la revue Science, a permis de réaliser 'une cape d'invisibilité', souple et très fine qui en prenant la forme d’un objet bossu de 40 micromètres de large, le fait disparaître à la vue dans une partie visible du spectre.

     

    Cette 'cape', «composée d’une couche d’or recouverte d’une autre en fluorure de magnésium», qui corrige un défaut des précédentes tentatives effectuées «depuis une première expérience réussie en 2006», est «très mince, 80 nanomètres seulement, soit dix fois moins épaisse que les matériaux antérieurs, ce qui lui permet d’épouser les formes de l’objet à cacher comportant trois bosses».

     

    Le principe de cette cape d'invisibilité avait été proposé «en décembre 2009 par Andrea Alu, professeur en ingénierie électrique de l’université du Texas». Pour son application dans l'étude ici présentée, des perles, «également en or et taillées en forme de rectangles», disposées à la surface de la cape, jouent le rôle de mini-miroirs qui corrigent l’onde lumineuse afin de la redresser.

     

    Grâce à ces perles, la lumière, qui «arrive sur l’objet recouvert de cette Toison d’or», au lieu «de créer des reflets trahissant la présence des bosses», rebondit «comme si elle avait frappé une surface plane, parfaitement réfléchissante» (la difficulté principale a été «de calculer exactement la forme et la position de chacun des rectangles dorés de la cape». Il en résulte que les pertes sont très faibles, «la cape absorbant seulement 15 % de la lumière incidente».

     

    C'est l'extrême finesse de cette cape qui évite que l’onde lumineuse ne soit déphasée: en effet, avec les capes plus épaisses certaines crêtes «arrivaient en retard, d’autres en avance, ce qui trahissait la présence d’un objet sous le tapis».

     

    Le principal défaut est que «comme la plupart des expériences antérieures, la technique ne fonctionne pas pour tout le spectre visible: c’est seulement «sous une lumière infrarouge que le Harry Potter de 40 micromètres est invisible», puisqu'en lumière blanche, «sa mèche, ses lunettes et tout le reste sont bel et bien visibles».

     

    De plus, comme la cape est dessinée une fois pour toute pour cacher un objet en particulier, afin que cela puisse toujours fonctionner, il faut la coller sur une couche de forme fixe pour que tout nouveau Harry Potter en herbe puisse s'y glisser dessous.

     

     

     


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