-
Une étude, dont les résultats intitulés «Estrogen-mediated downregulation of AIRE influences sexual dimorphism in autoimmune diseases» ont été publiés dans la revue The Journal of Clinical Investigation, a permis de mettre en évidence le rôle central de l'Auto-Immune REgulator * (AIRE), un facteur clé pour la tolérance immune, dans l'inégalité homme-femme face aux maladies auto-immunes.
Les maladies auto-immunes, qui «résultent d'un dysfonctionnement du système immunitaire qui s’attaque aux constituants normaux de l’organisme, également appelés 'auto-antigènes'», affectent «5 % à 8 % de la population et touchent davantage les femmes», représentant, en particulier, «la cinquième cause de décès chez les femmes en âge de procréer».
L'étude ici présentée s'est penchée, en vue d'expliquer cette inégalité, «sur les mécanismes de tolérance thymique c’est-à-dire cet état de non-réponse immunitaire face à un antigène». Il est ainsi apparu que le facteur AIRE qui «contrôle l’expression d’antigènes spécifiques de tissus au niveau des cellules épithéliales du thymus (organe lymphoïde à l’origine des défenses immunitaires chez l’Homme)» est «moins exprimé chez les femmes que chez les hommes».
Concrètement, «une diminution d’expression de AIRE entraine une expression réduite de ces antigènes spécifiques» chez ces cellules épithéliales chargées de transmettre par contact aux cellules potentiellement pathogènes «des signaux conduisant à leur destruction», ce qui se traduit par une moins bonne élimination de ces cellules à risque.
En fait, cette diminution est observée après la puberté, «où le thymus des femmes comme celui des souris femelles exprime moins de AIRE que celui des mâles entrainant une moins bonne tolérance immunitaire et donc davantage de susceptibilité aux maladies auto-immunes» et il est apparu «que l’œstrogène était l’hormone responsable de cet effet puisque le traitement par œstrogène de cellules épithéliales thymiques d’homme et de souris, se traduit par une baisse de l'expression de AIRE dans ces cellules».
Cette étude montre donc «que, chez les femelles, l'œstrogène induit des changements dans l’expression du gène AIRE, augmentant ainsi la sensibilité des femmes aux maladies auto-immunes». De ce fait, les niveaux d'expression de AIRE peuvent «indiquer une prédisposition à une maladie auto-immune et faire du taux d’oestrogène une cible thérapeutique potentielle».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Dwarf planet Makemake has a moon» sont publiés dans la revue Science et disponibles en pdf, rapporte la découverte par le télescope Hubble d'une lune en orbite autour de la planète naine Makemake, alors que jusqu'ici on ne lui connaissait pas de satellite.
Rappelons tout d'abord que Makemake *, qui est, après Éris et Pluton, le «troisième plus gros objet connu au-delà de Neptune dans la ceinture de Kuiper», porte le nom «d'un dieu ** des Rapanui, le peuple d'origine de l'Ile de Pâques». La lune découverte a été «baptisée S/2015 (136472) 1 et son surnom est MK2»: «elle avait échappé à toutes les observations» jusqu'à présent, car son diamètre est «d’à peine 160 km» et elle est «1300 fois moins brillante que sa planète hôte».
S'il «reste encore beaucoup d’incertitudes pour caractériser cette compagne», en particulier, la forme de son orbite (circulaire ou elliptique), sa découverte solutionne «un problème posé par les observations infrarouges menées ces dernières années pour sonder la surface de Makamake»: en effet, «celle-ci est très lumineuse et froide, recouverte comme Pluton d’une couche de glace de méthane, pourtant certaines régions apparaissaient plus chaudes comme si elles étaient sombres et réchauffées par le Soleil». Maintenant, on peut avancer «que ces taches correspondaient tout simplement au passage de MK2 devant la planète naine que la résolution des télescopes utilisés ne permettait pas de distinguer».
Liens externes complémentaires (sources Wikipedia)
* Makemake
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «A new Early Cretaceous tritylodontid (Synapsida, Cynodontia, Mammaliamorpha) from the Kuwajima Formation (Tetori Group) of central Japan» ont été publiés dans la revue Journal of Vertebrate Paleontology, a permis de montrer, à partir de 250 dents extraites du site de Kuwajima (Japon), que des tritylodontidés ont cohabité pendant plusieurs dizaines de millions d’années avec les mammifères.
Indiquons tout d'abord que le site de Kuwajima «est une véritable mine à fossiles» d'où ont été extraits «des dizaines de fossiles de dinosaures, des tortues, de lézards, de poissons, de plantes et de mammifères datant de la fin du Mésozoïque (-252,2 à -66,0 Ma)». C'est l'étude exclusive et très précise des 250 dents de tritylodontidés retrouvées à cet endroit qui a conduit à conclure qu'elles appartenait à une nouvelle espèce de tritylodontidae, dénommée Montirictus kuwajimaensis: en particulier, chaque détail des dents a été analysé «en s’attachant particulièrement à la taille et à la forme de chaque pointes».
Rappelons ici que les tritylodontidés sont des reptiles mammaliens qui «possèdent des caractéristiques proches des mammifères» puisque «les mammifères descendent directement d’une de leurs familles»: notamment, ils sont à sang chaud mais «restent taxonomiquement rattachés aux reptiles car dans leurs mâchoires ils ont encore un os qui chez les mammifères est utilisé pour l'audition». Ils «ont prospéré durant le Jurassique (-201,3 à -145 Ma)» et, jusqu'ici, du fait qu'ils «concourraient pour les mêmes niches écologiques» que les premiers mammifères herbivores, on croyait qu’ils avaient progressivement disparu durant leur essor à la fin du Jurassique.
Comme «la datation des différents fossiles révèle que les tritylodontidés et les mammifères ont probablement cohabité pendant plusieurs dizaines de millions d’années», cette étude «soulève de nombreuses questions sur la façon dont ces deux groupes ont partagé ou se sont disputés leur créneau écologique».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Habituation in non-neural organisms: evidence from slime moulds» ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, a permis de démontrer, pour la première fois, qu'un organisme unicellulaire est capable d'une forme d'apprentissage nommée habituation *, alors que la capacité d'apprentissage est généralement considérée comme l'apanage d'organismes dotés d'un cerveau et d'un système nerveux.
L'organisme qui en a apporté la preuve est le protiste Physarum polycephalum **, «une cellule géante qui vit dans les sous-bois et fait preuve d'étonnantes aptitudes, telles résoudre un labyrinthe, éviter des pièges ou optimiser sa nutrition». L'expérience de neuf jours, a consisté à confronter «différents groupes de ce protiste à des substances amères mais inoffensives, qu'ils devaient traverser afin d'atteindre une source de nourriture»: un groupe a été «ainsi confronté à un 'pont' imprégné de quinine, un autre à un pont de caféine tandis qu'un groupe témoin devait simplement passer sur un pont non imprégné».
Alors qu'au tout début les protistes étaient «réticents à franchir les substances amères», au fur et à mesure des jours, ils ont appris «qu'elles étaient inoffensives et les ont traversées de plus en plus rapidement, se comportant au bout de six jours de la même façon que le groupe témoin». Ainsi, la cellule a «appris à ne plus craindre une substance inoffensive après y avoir été confrontée à plusieurs reprises», un phénomène dénommé 'habituation'.
Soulignons ici que l'habituation est une forme d'apprentissage rudimentaire, qui avait d'abord «été caractérisée chez l'aplysie *** (un invertébré aussi appelé lièvre de mer)» et qui «existe chez tous les animaux, mais n'avait encore jamais été trouvée chez un organisme dépourvu de système nerveux».
En ce qui concerne Physarum polycephalum, il est également apparu qu'au «bout de deux jours sans contact avec la substance amère, le protiste retrouve son comportement initial de méfiance». De plus, il a été constaté qu'un «protiste habitué à la caféine manifeste un comportement de défiance vis-à-vis de la quinine, et inversement», ce qui démontre que l'habituation est «bien spécifique à une substance donnée».
Aujourd'hui, sa «découverte chez un protiste, lointain cousin des plantes, champignons et animaux, apparu sur Terre environ 500 millions d'années avant l'homme», nous fait remonter dans le grand fleuve de l'évolution aux «origines de l'apprentissage, qui précède de loin celles des systèmes nerveux». Elle suggère «également la possibilité de rechercher des types d'apprentissage chez d'autres organismes très simples comme les virus ou les bactéries».
Liens externes complémentaires (sources Wikipedia)
*** Aplysie
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Flux and composition of interstellar dust at Saturn from Cassini’s Cosmic Dust Analyzer» sont publiés dans la revue Science, a permis, grâce à l'instrument Cosmic Dust Analyser (CDA) à bord de la sonde Cassini en orbite depuis 12 ans autour de Saturne, de découvrir au milieu «de millions de grains de poussière riches en glaces dont la majorité proviennent d’Encelade», 36 grains dont les caractéristiques «en faisaient indubitablement des grains interstellaires (notamment par leurs trajectoires et leurs grandes vitesses, plus de 72.000 km/h, leur permettant de traverser le Système solaire sans être capturés par la gravité du Soleil ou de Saturne)».
Il est apparu que ces grains issus du milieu interstellaire (MIS) «ont des compositions chimiques remarquablement similaires reflétant celle, moyenne, de la Voie lactée au niveau des éléments lourds comme le magnésium, le silicium, le fer et le calcium» avec, cependant, des différences pour «les atomes de soufre et de carbone qui sont sous-représentés».
L'unique façon d'expliquer ces observations semble de considérer «que ces grains ne sont pas issus de la production primaire de poussières que l’on observe autour de vieilles étoiles» et qu'ils «proviendraient de processus continus de destruction et de reformation dans le MIS sous l’effet des ondes de choc des supernovae qui chauffent le MIS et qui pourraient donc le brasser suffisamment pour l’homogénéiser à l’échelle de la Galaxie».
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires