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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics, a permis d'obtenir, en combinant les données du réseau ALMA et de nombreux autres télescopes au sol et dans l’espace, «le meilleur cliché à ce jour d'une collision s'étant produite entre deux galaxies, lorsque l'Univers était deux fois plus jeune qu'aujourd'hui».

     

    Plus précisément, les observations de la galaxie H-ATLAS J142935.3-002836, qui ont bénéficié de l'effet de lentille gravitationnelle généré par une autre galaxie, ont «montré que cet objet complexe et lointain à la fois possédait des caractéristiques semblables à celles d'une célèbre collision entre galaxies locales, les Galaxies des Antennes».

     

    H-ATLAS J142935.3-002836 (ou, pour faire plus court, H1429-0028) «fut découverte au sein du catalogue H-ATLAS constitué à partir du vaste sondage astrophysique mené par le satellite Herschel dans la bande de fréquence des térahertz».

     

    Pour réaliser l'étude ici présentée trois télescopes de l'ESO (ALMA, APEX et VISTA) ont été utilisés et les autres télescopes et catalogues sollicités ont été: le Télescope Spatial Hubble du consortium NASA/ESA, le Télescope Gemini South, le télescope Keck-II, le Télescope Spatial Spitzer de la NASA, le Très Vaste Réseau Jansky (JVLA), CARMA, IRAM et SDSS et WISE.

     

    Ainsi, «les images acquises par le télescope Hubble et l'observatoire Keck ont révélé l'existence, autour de la galaxie d'avant-plan, d'un anneau de lumière généré par un effet de lentille gravitationnelle» et «montré que la galaxie lentille est une galaxie en forme de disque vue par la tranche (semblable à notre galaxie, la Voie Lactée)».

     

    Cependant, les vastes nuages de poussière de la galaxie lentille qui absorbent en partie la lumière d'arrière-plan provoquaient un obscurcissement de ces clichés. Dans ce contexte, les contributions d'ALMA et du JVLA sont précieuses car «ces deux réseaux observent en effet le ciel à de plus grandes longueurs d'onde, là où la poussière paraît transparente».

     

    Les observations d'ALMA ont permis d'établir la cartographie de «la distribution de monoxyde de carbone» et «conduit à la détermination des mouvements de matière dans l'objet le plus distant», qui correspond «bel et bien à une collision galactique au cours de laquelle des centaines de nouvelles étoiles sont créées à un rythme annuel»: l'une des deux galaxies en collision affiche d'ailleurs «encore quelques signes de rotation, ce qui atteste de l'existence d'un disque» avant cet événement.

     

    Si le système découvert fait penser à la collision spectaculaire, bien plus proche de nous, des Galaxies des Antennes, qui «transforme chaque année quelques dizaines de masses solaires de gaz en nouvelles étoiles», pour H1429-0028, c'est plus de quatre cents masses solaires de gaz par an qui sont transformées.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science et a permis de montrer que, durant le parasitisme de la cuscute sur ses hôtes, des milliers de molécules d’ ARN messagers sont échangées.

    Ces données pourraient ouvrir la voie à des applications en agronomie pour lutter contre les plantes parasites qui réduisent les rendements des cultures.

     

    La cuscute, Cuscuta pentagona, qui «est une plante parasite dont la tige peut s’enrouler autour de son hôte, par exemple dans des cultures maraîchères (tomates, etc.) ou des vignes», introduit «un organe particulier, l’haustorium, pour pénétrer les tissus» et pomper la sève de son hôte.

    Les ARN messagers (ou ARNm) sont «les molécules transcrites à partir de l’ADN d’un gène et qui portent les informations nécessaires pour la fabrication de protéines».

    Afin de connaître le contenu en ARNm des plantes parasites, dans le cadre de l'étude ici présentée, les transcriptomes (correspondant à l’ensemble des ARNm) de la cuscute, «qui se développait sur Arabidopsis et des tomates», ont été séquencés.

    Il est alors apparu qu'il existait un échange bidirectionnel et cette analyse a abouti à identifier «près de la moitié du transcriptome exprimé d’Arabidopsis».

    Il en résulte que, grâce à cet échange d’informations les plantes parasites semblent pouvoir «dicter un comportement» aux sujets parasités et qu'en outre, ce mécanisme peut faciliter «un transfert horizontal de gènes entre espèces différentes».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Genetics, a permis de réaliser la première analyse globale du génome de variation des abeilles à miel (Apis mellifera).

    Elle révèle «un niveau étonnamment élevé de diversité génétique chez les abeilles et indique «que l'espèce provient probablement de l'Asie, et non de l'Afrique comme on le pensait auparavant».

    Plus précisément, les abeilles modernes proviendraient «d'une lignée ancestrale vivant en Asie et qui s'est propagée en Europe et en Afrique, il y a 300 000 ans environ».

    Il apparaît cependant que «si les abeilles ont colonisé une grande partie de la Terre et se sont adaptées à différents climats, elles restent sensibles aux variations de température».

    Ainsi, leur génome gardent la trace de «l'impact des changements climatiques»: en effet, «les populations d'abeilles d'Europe ont diminué durant les périodes glaciaires tandis que celles d'Afrique ont progressé au même moment», laissant penser «que les conditions environnementales y étaient plus favorables».

    La grande diversité génétique chez les abeilles semble découler de l'élevage «contrairement à d'autres espèces domestiques», car il a eu pour conséquence «d'augmenter les niveaux de variations génétiques en permettant des croisements entre des hyménoptères de différentes sous-espèces».

    Donc, ce n'est pas la consanguinité qui est à la source du syndrome d'effondrement des colonies (CDD), «qui affecte les abeilles du monde entier et provoque la disparition de nombreuses ruches».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Neuron, a abouti à la conclusion que l'autisme serait dû à une surabondance de synapses dans le cerveau. Cette découverte pourrait conduire à la mise œuvre de nouvelles stratégies thérapeutiques.

    Au cours de son développement, «le cerveau des nouveau-nés (autistes ou non) met en place un réseau de synapses très important» de sorte que le cerveau des bébés apparaît 'hyper-connecté', car les synapses sont en fait «les points de jonction par lesquels les neurones communiquent entre eux».

    Cependant, «au fur et à mesure que l’enfant puis l’adolescent grandit, cet excès de synapses disparaît peu à peu en raison d'un mécanisme naturel d'élagage», qui élimine, au fil du temps, de nombreuses synapses qui sont devenues inutiles.

    Chez les autistes, ce mécanisme d'élagage semble enrayé, puisqu'il est apparu, à la suite de l'analyse des tissus du cortex cérébral «de 48 jeunes âgés de 2 à 20 ans au moment de leur décès» (dont «26 étaient atteints d’autisme et 22 étaient 'normaux'»), «qu’en moyenne, un jeune de 19 ans sans autisme avait 41% de synapses en moins qu’un jeune atteint d’autisme».

    De plus, chez des souris génétiquement modifiées pour simuler l'autisme, le rétablissement, grâce à la rapamycine (un immunosupresseur), du mécanisme 'd'élagage des synapses' a permis de faire disparaître les symptômes de l'autisme, ce qui suggère qu'il «serait tout à fait possible, mais pas certain, d'obtenir les mêmes résultats chez des patients» diagnostiqués autistes.

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Meteoritics and Planetary Science, (Article1 et article 2) ont permis de mettre en lumière la longue histoire de la météorite tombée le 17 octobre 2012, sur le toit du garage d’une maison de la petite ville de Novato au nord de San Francisco, grâce aux données recueillies sur sa trajectoire et ses caractéristiques physiques.

     

    Ainsi, il a été estimé qu'il provient d'un corps céleste qui devait avoir une dimension d'environ 35 cm et peser environ 80 kg lorsqu'il a pénétré dans notre atmosphère avant de se briser et de s’éparpiller en plusieurs morceaux «au-dessus de cette région de la Californie» («après son entrée dans l’atmosphère terrestre, six fragments furent retrouvés et étudiés»).

     

     

    Il apparaît «que la météorite a probablement obtenu son aspect noir de chocs d’impact important» il y a «4.472 milliards années, environ 64 à 126 millions d’années après la formation du système solaire», ce qui suggère «que l’impact qui a formé la Lune a pu éparpiller des débris à travers tout le système solaire interne et heurter le corps-parent de la météorite de Novato».

     

    Puis, après avoir erré «plusieurs milliards d’années, l’astéroïde-parent a vraisemblablement subi une collision il y a 470 millions d’années laquelle pourrait être à l’origine d’un courant de débris au sein de la ceinture d’astéroïdes connu sous le nom de famille de Gefion».

     

     

    Ensuite, il y a 9 millions d’années, la petite météorite de Novato aurait quitté le courant de débris Gefion «peut-être au sein d’un objet plus grand»: il semble cependant «que le corps-parent revenait périodiquement dans la zone peuplée d’astéroïdes, entre Mars et Jupiter».

     

    Enfin, d'après «les mesures effectuées de sa thermoluminescence (énergie stockée libérée sous forme de lumière, après que le matériau fut chauffé)», il est apparu «que le corps rocheux fut chauffé à nouveau et brisé il y a moins de 100.000 ans», sans qu'on puisse encore en déterminer la cause.

     

    De plus, il est particulièrement étonnant de constater «que la violence de l’impact n’a pas beaucoup altéré les composés organiques qu’ils renferment» comme «des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), molécules complexes à base de carbone et abondantes dans l’Univers» et des acides aminés «de variétés inhabituelles non protéiques, aujourd’hui très rares sur la Terre».

     

     


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