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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans Nature Biotechnology, ont permis de mettre au point une nouvelle méthode pour l'analyse du génome global, ou métagénome du microbiote intestinal. Grâce à elle, le génome complet de 238 bactéries intestinales, dont 75% étaient jusqu'alors inconnues, a pu être reconstitué.

     

    Depuis quelques années, les recherches menées sur le microbiote intestinal ont fait passer les bactéries intestinales d'une fonction de 'simples digesteurs' de nourriture, à celui d'acteurs majeurs «dans la compréhension de certaines maladies telles que l’obésité, le diabète de type 2, la maladie de Crohn…». D'autre part, elles ont mis en évidence des liens directs «entre ces bactéries et le système immunitaire, ainsi qu’avec le cerveau».

     

    On estime «que 100 000 milliards de bactéries peuplent l’intestin de chaque individu (soit 10 à 100 fois plus que le nombre de cellules dont est constitué le corps humain)». La diversité de ces bactéries est notable, «puisque environ un millier d’espèces bactériennes différentes ont pu être distinguées au sein de l’ensemble des métagénomes humains analysés».

     

    Comme seulement 15% de ces bactéries ont eu leur génome séquencé, le travail de décryptage qui reste à accomplir est énorme. Dans ce contexte, la nouvelle approche améliore considérablement la force et la précision des analyses statistiques du métagénome intestinal.

     

    Elle est basée sur les principes suivants:

    1- «Pour chacune des centaines d’espèces bactériennes qu’un individu abrite dans son tube digestif l’abondance de tous ses gènes est constante, puisque chaque cellule d’une même espèce possède les même gènes».

    2- «Entre individus, l’abondance relative de différentes espèces varie fortement, entre 10 et 1000 fois, et, bien entendu, l’abondance des gènes que chacune abrite varie d’autant».

    3- «En comparant cette abondance de gènes bactériens entre différents individus, il est possible d’affirmer que les gènes dont l’abondance varie similairement appartiennent à une même espèce bactérienne».

     

    Par application de ces règles à 396 échantillons de selles d’individus danois et espagnols, les 3,9 millions de gènes du catalogue ont été répartis «dans 7381 groupes de co-abondance de gènes».

     

     

    Parmi eux, environ 10% (741) «correspondaient à des espèces bactériennes, appelées espèces métagénomiques (MGS), dont 85% «constituaient des espèces bactériennes inconnues (soit ~630 espèces)».

     

    Les 90%, qui restent, étaient «des groupes de virus bactériens (848 bactériophages ont été découverts), de plasmides (fragments d’ADN bactériens circulaires) ou encore des gènes qui protègent les bactéries d’attaques virales (connus sous le nom de séquences CRISPR)».

     

    Ainsi, grâce à cette approche, le génome complet de 238 MGS a pu être reconstitué «sans culture préalable de ces bactéries» ce qui est un avantage appréciable, car «vivant sans oxygène, dans un environnement difficile à caractériser et à reproduire, la plupart des bactéries intestinales ne peuvent pas être cultivées en laboratoire».

     

    Comme «jusqu’à présent, l’analyse du métagénome se basait sur la comparaison entre des gènes détectés dans un échantillon et des gènes répertoriés dans les catalogues de gènes de bactéries connues et cultivables en laboratoire (soit 15 % des bactéries intestinales)», «l’assignation des gènes des bactéries non cultivables» était impossible.

     

    En outre, plus de 800 relations de dépendance au sein des 7381 groupes de co-abondance de gènes ont été mis en lumière, «comme c’est le cas par exemple pour les bactériophages nécessitant la présence de bactéries pour survivre».

     

    Pour finir, il faut souligner que c’est «la première fois qu’une analyse permet de révéler les relations entre les différentes entités biologiques du microbiote intestinal, ce qui facilitera leur détection, leur isolement et leur culture, mais aussi la compréhension du fonctionnement global de la population microbienne intestinale».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis de suivre en temps réel le processus de formation de poussière d'étoiles qui succède à l'explosion d'une supernova, en l'occurrence la supernova SN2010jl, située au sein de la galaxie naine UGC 5189A.

    Les observations ont été effectuées à dix reprises au moyen du spectrographe X-Shooter équipant le VLT de l'ESO: «neuf fois au cours des mois qui ont suivi l'explosion, puis 868 jours après l'explosion, dans les domaines visible et proche infrarouge à la fois».

    Les données acquises ont fait apparaître que «la formation de poussière débute peu après l'explosion et se poursuit sur une longue période de temps». Les dernières mesures ont, en outre, «fourni de précieuses informations concernant la taille des grains de poussière ainsi que leurs constituants».

    Ces découvertes précisent des résultats obtenus par ALMA à partir des restes d'une supernova récente, riche en poussière nouvellement formée, SN 1987A.

    L'étude ici présentée prouve, en effet, que les grains de poussière sont de dimension supérieure à celle envisagée jusqu'à présent (ces grains, ont un diamètre supérieur au micron).Ils apparaissent s'être «formés rapidement au sein de la matière dense qui entoure l'étoile».

    Cette taille élevée peu après l'explosion de la supernova, qui «leur confère une importante résistance aux processus violents et destructeurs qui règnent» dans cet environnement, «suppose l'existence d'un processus rapide et efficace de création de ces grains», dont le site de formation se trouverait «au cœur de la matière expulsée par l'étoile avant même que celle-ci n'explose».

    En effet, lorsque l'onde de choc de la supernova se propage, elle crée «une enveloppe de gaz froid et dense», tout à fait «propice à la création et à la croissance des grains de poussière».

    Ensuite, «dans un second temps, soit quelques centaines de jours plus tard, un processus accéléré de formation de la poussière à partir de la matière éjectée de la supernova se met en place».

    Une évaluation de la masse totale de poussière formée par SN2010jl devrait représenter, 25 ans après son explosion, l'équivalent d'une demi-masse solaire, une quantité de poussière «voisine de celle observée dans l'environnement d'autres supernovae telle SN 1987A».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Epilepsy & Behavior, aurait permis de découvrir le 'bouton on/off ', qui permet de passer d’un état de conscience à celui d’inconscience.

    En effet, lors de l'essai, sur une patiente atteinte d'épilepsie, d'un traitement par stimulation cérébrale, il est apparu que la stimultion électrique de la zone du claustrum lui faisait perdre conscience progressivement: ainsi, «elle parlait et se déplaçait de plus en plus lentement jusqu'à ce qu'elle ne réponde plus à aucun stimuli externe» et semble comme endormie.


    Comme l'arrêt de cette stimulation faisait reprendre conscience à cette personne qui «ne conservait aucun souvenir de l'épisode précédent», ces observations suggèrent que le 'siège de la conscience' pourrait se trouver dans le claustrum, une couche fine de matière grise, «en relation étroite avec presque toutes les régions du cortex», dont la fonction est jusqu'à présent mystérieuse.

    Cependant, «une étude parue en 2005 soupçonnait déjà le claustrum» d’être le chef d’orchestre capable de centraliser «l'activité des différentes parties du cerveau, qui rassemblerait toutes nos perceptions pour n'en faire qu'une seule et unique expérience», ce qui serait la définition de la conscience selon de nombreuses théories.

    Par conséquent, si la découverte issue de l'étude ici présentée était confirmée, elle pourrait rendre possible l'évaluation du degré de conscience des robots, des foetus, des chats, des chiens, des vers de terre, etc.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été soumis à la revue MNRAS et font l'objet d'une prépublication en accès libre sur arxiv.org, aurait permis de détecter un objet de Thorne-Zytkow (c'est-à-dire un astre formé d'une étoile supergéante rouge dont le cœur est occupé par une étoile à neutrons), dont l'existence avait été prédite en 1977.

     

    Cette étoile, nommée HV 2112, située dans le Petit Nuage de Magellan (NGC 292), se présente comme une supergéante rouge dont le rayon est 500 fois supérieur à celui du Soleil et dont la masse est 10 fois plus élevée. C'est l'étude de son spectre qui laisse penser qu'il s'agit d'objet de Thorne-Zytkow, imaginé par le physicien Kip Thorne et l’astronome Anna Zytkow.

     

    Ces objets exotiques pourraient apparaître, par exemple, «dans un système binaire dont l'un des membres aurait évolué rapidement pour devenir une étoile à neutrons (un objet compact) et aurait ensuite été englouti par l'enveloppe de son compagnon, lui-même parvenu au stade de supergéante rouge, avant de tomber en spirale vers son cœur».

     

    En effet, en fonction des masses respectives des deux compagnons, «le cœur de l’astre hybride ainsi formé peut s'effondrer pour donner un trou noir ou se maintenir dans un état stable, l'objet de Thorne-Zytkow en question».

     

    Les objets de Thorne-Zytkow doivent être le siège d'une nucléosynthèse exotique, car l'énergie dégagée par l'étoile à neutrons est alors le moteur des réactions nucléaires à la place de la pression gravitationnelle. De ce fait, ces réactions nucléaires inhabituelles doivent conduire «à un enrichissement en éléments tels que le lithium, le rubidium et le molybdène».

    Dans l'étude ici présentée, le spectre d’un grand nombre de supergéantes rouges a été analysé «avec un télescope de l’Observatoire de Las Campanas, au Chili».

     

    Il est alors apparu que celui de l’étoile HV 2112 comporte des raies marquées propres au lithium, au rubidium et au molybdène alors que, si dans les autres étoiles, certains processus peuvent produire l'un ou l'autre de ces trois éléments en grandes quantités, cela ne s'effectue jamais simultanément.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Geology, a permis d'identifier de nouvelles empreintes d'hadrosaures dans le parc Denali, en Alaska. Ces traces démontrent que ces animaux ont pu prospérer dans un écosystème polaire et qu'ils «vivaient en troupeaux avec des individus de plusieurs générations qui cohabitaient ensemble».

     

    Les hadrosaures ou dinosaures à bec de canard, qui vivaient en Amérique du Nord, en Europe et en Asie à la période du Crétacé (145 à 65 millions d'années)», étaient des herbivores «caractérisés par la forme de leur tête qui ressemble à celle des canards modernes». Certains d'entre eux possédaient «des centaines de dents capables de déchiqueter la nourriture avant de l'avaler».

     

    Dans les traces découvertes, il y en a qui «portent la marque laissée par la peau», de sorte qu'on peut voir «à quoi ressemblait le dessous de pied des hadrosaures».

     

    De plus, « de nombreuses empreintes d'invertébrés comme des insectes, des larves et des vers», accompagnant les traces des mastodontes, ont été observées. Elles sont particulièrement précieuses, car elles prouvent qu'un «écosystème existait pendant la saison chaude près du cercle polaire».

     

     

     


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