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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans revue Nature, estime que le rat-taupe glabre (Heterocephalus glaber) n'est pas sujet au cancer en raison de la présence dans la «matrice extracellulaire» (espace situé entre les cellules) d'acide hyaluronique (AH), une molécule sécrétée par les cellules de l'animal.
L'action de cette molécule consiste à empêcher les cellules du mammifère de s'agglutiner pour former des tumeurs. En effet, il est apparu qu'en bloquant la production de celle-ci, chez 80 rats-taupes glabres, «les cellules se regroupent, laissant présager une possible formation de tumeurs».
Il faut cependant souligner que cet acide est présent chez pratiquement tous les animaux, et même les humains, mais la molécule AH «est cinq fois plus grosse chez ce petit rongeur que chez les souris ou chez les hommes».
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Une étude, dont les résultats sont publiés le 20 juin 2013 dans la revue Current Biology, révèle, grâce à une analyse des interactions trophiques entre espèces dans une prairie du sud-est de l'Angleterre, qu'en raison de la pression de la compétition pour les sources de nourriture, les espèces voisines consomment moins souvent les mêmes ressources que les espèces plus distantes.
Menée pendant plus de dix ans, cette analyse, d'une précision exceptionnelle, a été fondée sur les interactions entre une centaine d'espèces situées sur quatre niveaux trophiques : «des plantes (23 espèces), des pucerons se nourrissant de celles-ci (25 espèces), des guêpes qui pondent leurs œufs dans le corps des pucerons (22 espèces), et d'autres guêpes qui pondent leurs œufs dans les larves des guêpes précédentes au sein des pucerons (26 espèces)».
Alors qu'on pourrait penser que deux espèces voisines devraient partager les mêmes prédateurs et les mêmes proies, il apparaît que ce n'est pas obligatoirement exact: en effet, si l'apparentement entre espèces détermine bien par qui les espèces sont mangées, il est mis en évidence, pour la première fois, que «c'est la compétition pour les ressources, et non le degré de parenté, qui détermine de quoi les espèces se nourrissent».
De ce fait, «à l'heure où le réchauffement climatique déséquilibre les communautés et où de nombreuses espèces envahissent des écosystèmes auxquels elles étaient étrangères», cette découverte montre «que les ressources consommées par une espèce qui intègre la communauté ne peuvent pas être prédites par ses relations de parenté avec les espèces déjà présentes».
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Des travaux, dont les résultats sont publiés dans l'édition du 20 juin 2013 de l'Astrophysical Journal, ont permis d'obtenir, grâce à l'interféromètre du VLT, l'image la plus détaillée à ce jour de la poussière qui entoure un vaste trou noir situé au centre d'une galaxie active proche, appelée NGC 3783.
Alors qu'il été attendu que toute la poussière rougeoyante (d'une température comprise entre 700 et 1000 degrés Celsius) se situe dans un tore en forme de beignet autour du trou noir, il est apparu que de grandes quantités de poussière plus froide se trouvent au dessus et en dessous du tore: ceci montre que la poussière est éjectée du trou noir à la manière d'un flux d'air frais. Cette découverte, qui nous renseigne sur l'évolution des trous noirs supermassifs et leurs interactions avec leur environnement, constitue un défi envoyé aux théories actuelles qui décrivent la dynamique des noyaux actifs de galaxies.
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Des travaux, dont les résultats ont été publiées le 20 juin 2013 dans la revue Nature, ont permis de mesurer, grâce à un nouvel instrument installé au CERN, auprès de l’installation ISOLDE, la masse de noyaux de calcium exotiques.
Plus précisément, les masses des isotopes du calcium ont été analysées, par la collaboration ISOLTRAP, jusqu’au calcium 54, qui est constitué de 34 neutrons et de 20 protons. Un résultat remarquable obtenu pour le calcium 52, «rivalise avec celui des nombres magiques classiques» puisqu'il révèle un nouveau nombre magique: le 32, lié à la stabilité de cette espèce exotique.
Ce nombre magique n’était pas prévu dans le «modèle en couches» de départ, «pour lequel Maria Goeppert-Mayer et Hans Jensen ont reçu le prix Nobel en 1963, il y a exactement 50 ans». Dans ce modèle, où les protons et neutrons d’un noyau sont structurés en «couches» (une structure qui évolue avec un nombre croissant de neutrons), les nombres magiques «correspondent à des couches nucléaires pleines, dans lesquelles les constituants sont plus étroitement liés, ce qui se traduit par une plus grande stabilité et des masses plus légères».
Cette étude a permis également de mieux comprendre «comment les noyaux peuvent être décrits du point de vue de la force forte», puisque des prédictions, s’appuyant sur une théorie moderne, dérivée de la chromodynamique quantique (prenant en compte les forces à trois corps), concordent avec les données recueillies avec ISOLTRAP.
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Une étude, dont les résultats sont disponibles en prépublication sur arXiv avant d'être publiés dans Physics Letters B, 2013, rapporte l'observation de comportements collectifs au sein de l'amas de matière nucléaire, créé au LHC, lors de collisions entre des protons et des noyaux de plomb.
A la suite de plusieurs milliards de collisions proton-plomb, le détecteur CMS a permis d'identifier la formation de plusieurs centaines de «gouttes» de quarks et de gluons 100 000 fois plus petites qu’un atome d’hydrogène (le comportement collectif des particules de cet amas de matière étant décrit par des modèles hydrodynamiques). En fait, seules cinq pour cent des collisions d’un proton avec un noyau de plomb, les plus violentes, «sont à l’origine d'une soupe de quarks et de gluons qui se comportent de façon collective».
Si les données de CMS «confirment la présence de corrélations entre les particules dans les collisions proton-plomb», il apparaît que «la question de leur origine reste ouverte», puisque les corrélations pourraient avoir une autre interprétation: «dans l’approche des «condensats de verre de couleur» (color glass condensate), le proton et le noyau se déplaçant à une vitesse proche de celle de la lumière abritent une densité de gluons élevée, si bien que leurs constituants sont déjà corrélés». De ce fait, «il n’est pas exclu que l’approche hydrodynamique et celle des condensats de verre de couleurs participent toutes deux au phénomène observé».
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