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En cette année 2014, qui vient de voir l'élection des nouveaux députés au Parlement européen, il pourrait être instructif de disposer d'un classement de l'intensité de la recherche des pays de l'Union européenne en vue de pouvoir améliorer le niveau de cette activité au cours des années qui viennent.
Ce classement est, en fait, facilement réalisable pour peu qu'on fasse l'effort de croiser les données disponibles. En ce qui concerne les documents scientifiques citables, il faut aller les chercher sur le site internet de Scimago Journal and Country Rank.
Cependant, comme ce sont des données brutes qui ne tiennent pas compte des populations des différents pays, pour que le classement soit juste, il est recommandé de calculer l'indice le plus simple qui les prenne en compte: pour chaque pays, ce sera donc celui qui résulte de la division du nombre de documents scientifiques produits dans l'année par le nombre d'habitants au milieu de cette même année.
En Europe, ces informations démographiques étant publiées par Eurostat, l'établissement de ce classement ne présente donc a priori aucune difficulté.
Pour éclairer la lecture du tableau final, qui synthétise l'ensemble de ces résultats, on peut mémoriser, comme référence, la valeur de cet indice pour l'ensemble de l'Union européenne, qui correspond à 15,88 documents pour 10000 habitants.
Tableau des indices
2012 de documents citables de recherche pour
10000 habitants dans les pays de l'Union Européenne
D'après les données publiées sur internet par Scimago Journal and Country Rank:
Et d'après les données démographiques sur l'Union européenne diffusées par Eurostat.
http://appsso.eurostat.ec.europa.eu/nui/show.do?dataset=demo_gind&lang=frRang
Pays
Documents citables
2012
20140515
Population estimée au
1er juillet 2012
Documents citables pour 10000 habitants
1
Danemark
18300
5.591.572
32,73
2
Suède
29055
9.519.374
30,52
3
Finlande
14843
5.413.971
27,42
4
Pays-Bas
44801
16.754.962
26,74
5
Slovénie
4996
2.057.159
24,29
6
Belgique
24970
11.128.246
22,44
7
Irlande
10107
4.586.897
22,03
8
Autriche
18268
8.429.991
21,67
9
Royaume-Uni
137413
63.695.687
21,57
10
Luxembourg
1107
530.946
20,85
11
Chypre
1455
863.945
16,84
12
Allemagne
132505
80.425.823
16,47
13
Estonie
2137
1.322.696
16,16
14
Portugal
16762
10.514.844
15,94
Union européenne
801898
505124123
15,88
15
Espagne
70539
46.773.055
15,08
16
République tchèque
15708
10.510.785
14,94
17
France
global
96022
65.433.340
14,67
dont
France
métropolitaine
95534
63.519.077
15,04
DOM TOM
488
1.914.264
2,55
18
Grèce
15503
11.092.771
13,98
19
Italie
77747
59.539.717
13,06
20
Croatie
5562
4.269.062
13,03
21
Slovaquie
5057
5.407.579
9,35
22
Lituanie
2650
2.987.773
8,87
23
Hongrie
8624
9.920.362
8,69
24
Malte
353
419.455
8,42
25
Pologne
30666
38.535.873
7,96
26
Roumanie
12106
20.058.035
6,04
27
Lettonie
1188
2.034.319
5,84
28
Bulgarie
3454
7.305.888
4,73
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Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, ont permis mettre à jour une portion considérable du protéome humain correspondant à 17294 gènes, soit environ 84% de l'ensemble.
Les protéines, qui sont les 'briques' de notre organisme codées par l'ADN, permettent «de fabriquer les muscles, les os, les cheveux, les ongles, la peau...» et de contrôler suivant les indications du génome, «la structure et le métabolisme de nos cellules».
Le protéome, catalogue des protéines d'un organisme est «bien plus complexe que le génome car de nombreux gènes peuvent coder pour plusieurs protéines».
Le Projet protéome humain a, pour sa part, l'objectif de «dresser le catalogue complet des protéines qui composent notre organisme».
Dans le cadre de la recherche ici présentée, la principale nouveauté provient de la découverte «de 193 protéines qui ont été rattachées à des séquences ADN supposées être non codantes jusqu’à présent».
Elle fait ainsi apparaître «que nous ne comprenons pas complètement comment les cellules lisent notre ADN, car ces séquences codent bel et bien les protéines».
Cependant, par son étendue, cette publication constitue «une étape majeure dans l'établissement du protéome humain qui doit être une base de donnée permettant de décrire les protéines correspondant aux 20.300 gènes codants chez l’homme».
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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de mettre en lumière, grâce à des expériences menées sur un modèle animal, un mécanisme par lequel une alimentation combinant des graisses non saturées (comme l'huile d'olive) à des légumes riches en nitrates, protège contre l'hypertension artérielle.
Cette découverte conforte ainsi les hypothèses sur le caractère bénéfique du régime méditerranéen, qui «comprend le plus souvent des lipides non saturés trouvés dans l'huile d'olive et les fruits à coque, ainsi que des légumes comme les épinards, le céleri et les carottes».
Plus précisément, comme les fruits et légumes sont «riches en nitrates inorganiques et en nitrites, produits de l'oxydation de l'azote», lorsqu'on combine les graisses non saturées avec ceux-ci, la réaction chimique «avec les éléments d'azote contenus dans ces légumes entraîne la formation d'acides gras 'nitro', qui abaissent la tension artérielle».
Dans l'étude ici présentée, des souris génétiquement modifiées pour être résistantes au processus de neutralisation d'une enzyme, nommée soluble epoxide hydrolase (sEH), qui régule la tension artérielle «ont continué à avoir une tension artérielle élevée malgré le fait d'être nourries avec des aliments riches en acides gras nitro, qui se forment normalement dans l'organisme en consommant un régime alimentaire méditerranéen».
Comme, par contre, «chez les souris normales, soumises à la même alimentation, ces acides gras ont contribué à faire baisser leur tension artérielle», il apparaît que cette combinaison d'aliments, déjà connue pour réduire l'incidence de problèmes cardiovasculaires, est bénéfique en raison du fait que les nitrates et nitrites neutralisent cette enzyme régulant la tension artérielle.
Par ailleurs, une autre étude suggère pour sa part que «l'huile d'olive minimiserait certains effets cardiovasculaires nocifs de la pollution de l'air».
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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de démontrer la possibilité d'obtenir des images d'activation neuronale par IRM fonctionnelle (IRMf) à l'échelle de la cellule.
Ce sont les neurones de l’aplysie (A. californica), «un mollusque gastéropode marin appelé couramment ‘lièvre de mer’ dont le système nerveux est composé d’un petit nombre de neurones (20000)», qui ont fait l'objet de cette recherche.
Ainsi, «des images de la majorité des neurones qui constituent le réseau nerveux buccal de l’animal» ont été obtenues «à l’aide d’un scanner IRM à très haut champ magnétique (17,2T)».
Grâce à l'injection «à faible dose (non toxique) d’un traceur, le manganèse qui entre et s'accumule dans les neurones quand ils sont activés», dont il a été possible de suivre le devenir dans ces neurones, «les réseaux neuronaux sollicités par différents stimuli alimentaires» ont pu être détectés.
Il est alors apparu que «la présence d’un aliment dans l’environnement et sa consommation produisent des réponses différentes dans les mêmes neurones».
Il en résulte que «cette méthode d’IRMf microscopique permet d’étudier le comportement fonctionnel des neurones individuellement et d’explorer l'organisation fonctionnelle et la plasticité du réseau qu’ils constituent, lorsque l’animal adopte un comportement bien précis».
Désormais, «l'application de la méthode à l’étude du système nerveux des vertébrés, certes difficile», peut être envisagée, puisque déjà «des images morphologiques de neurones humains et porcins ont déjà été réalisées sur des échantillons ex vivo à champ plus bas».
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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis de montrer qu'une part de la spéciation en cours («c’est-à-dire de séparation en deux espèces distinctes») de deux variétés de phasmes, issues d'une espèce de phasme de Californie, nommée Timema cristinae, est due au processus de sélection divergente sous la pression de l’environnement qui s'exerce de façon prédictible et répétable sur certaines régions du génome.
Les phasmes, qui «vivent sur des plantes dont ils se nourrissent», imitent «à merveille les végétaux».
Les deux variétés de l'espèce Timema cristinae sur lesquelles a porté l'analyse correspondent à des écotypes adaptés à une espèce de plante hôte différente: en effet, «l'une des variétés porte une bande blanche sur son dos, qui lui permet de se fondre parmi les feuilles en forme d’aiguilles de la plante Adenostoma fasciculatum, tandis que l’autre variété, qui se nourrit d’une plante aux feuilles larges, Ceanothus spinosus, est dépourvue de bande».
Dans un premier temps, les génomes de ces deux écotypes, ont été comparés. Dans l'ensemble, les différences détectées entre eux étaient réparties tout au long de ceux-ci de sorte que «des milliers de régions étaient concernées». Cette observation «suggérait que toutes ces mutations étaient neutres, c'est-à-dire qu'aucune ne donnait prise à une sélection».
Cependant, certaines régions («les mêmes chez les deux écotypes»), qui «contenaient des gènes codant des protéines impliquées dans des fonctions précises, en particulier la liaison d’ions métalliques (le fer, par exemple) et de calcium», présentaient bien des mutations qui faisaient l'objet d'une sélection, car «les ions métalliques influent sur des caractères qui diffèrent entre les deux écotypes, tels que la pigmentation ou la forme des mandibules».
Cette observation fait penser que «les génomes des deux variétés évoluent en partie de façon similaire» de sorte que «la pression de sélection exercée par chaque plante hôte agirait de façon prédictible et répétable sur des régions du génome contenant des gènes clés impliqués dans l’adaptation à l’environnement».
Afin de tester cette hypothèse, dans un second temps, chaque variété de phasme a été transplantée sur la plante hôte de l’autre écotype et, un an plus tard, leur génome a été comparé à celui de la génération suivante.
Il est ainsi apparu que beaucoup de «régions génomiques les plus divergentes entre les phasmes d'origine et la nouvelle génération (qui avait survécu sur une nouvelle plante hôte) correspondaient à celles repérées lors de l’analyse précédente».
Ainsi, «dès la première génération, les variants des gènes clés de ces régions les plus adaptés aux nouvelles conditions environnementales sont sélectionnés, ce qui fait apparaître des caractères divergents».
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