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    Une étude, dont les résultats intitulés «Architecture and migration of an epithelium on a cylindrical wire» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de reproduire au laboratoire, le long d'une fibre modèle, le mode de migration des cellules provenant des tumeurs primaires.

     

    Rappelons tout d'abord, qu'à l'échelle cellulaire, il y a beaucoup de mouvement, «même dans les tissus épithéliaux, où les cellules ont plutôt la réputation d’être collées les unes aux autres et bien 'rangées'»: en effet, lorsque le contexte s’y prête, ces cellules migrent et se déplacent, «que ce soit pour fermer une blessure ou du fait d’un environnement tumoral».

     

    Ce déplacement s'effectue collectivement, les cellules «restant attachées les unes aux autres» et empruntant «le chemin le plus facile pour elles», ce qui les amène souvent «à s’enrouler autour d’un vaisseau, d’une fibre ou d’un nerf». De ce fait, il est fréquent, in vivo, «de les voir se déplacer à la frontière entre deux milieux et singulièrement autour de vaisseaux ou de fibres».

     

    En vue de reproduire et étudier in vitro ces comportements cellulaires, «des fibres en verre dont le diamètre varie depuis moins de 1 μm jusqu’à 100 μm et sur lesquelles les cellules peuvent migrer en masse» ont été fabriqués. Il est alors apparu que «lorsqu’elles migrent le long de ces fibres, les cellules changent drastiquement leur architecture interne et développent des anneaux protéiques perpendiculaires à la direction principale».

     

    D'autre part, «leur vitesse dépend fortement du rayon de la fibre, avec un maximum de vitesse pour un diamètre de quelques microns», reproduisant en cela «une des caractéristiques marquantes de la migration collective in vivo». En outre, il a été observé, à ces faibles diamètres, que «les cellules du front de migration ont tendance à se détacher des autres» comme ce qui se passe «lors de la progression tumorale».

     

    Comme «en perdant cette capacité d’adhésion entre elles, les cellules changent de phénotype et se déplacent à très haute vitesse», la transition épithélio-mésenchymateuse, qui «représente pour les cellules tumorales le premier pas vers la dissémination» pourrait être induite par «les courbures extrêmes rencontrées par les cellules lors de cette 'migration funambule'», mais cela reste à confirmer.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Hydration water mobility is enhanced around tau amyloid fibers» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de mettre en lumière que la fluidité accrue du mouvement de l'eau peut révéler la formation de fibres pathogènes dans le cadre de la maladie d'Alzheimer et pourrait servir de marqueur précoce de la maladie.

     

    Rappelons tout d'abord que «la maladie d’Alzheimer se caractérise par une perte progressive du volume neuronal, ainsi que par une accumulation de protéines anormales à l’intérieur des neurones (tau) et à l’extérieur (peptide A beta)». Ces protéines, qui «forment des fibres dites amyloïdes, envahissant l’intérieur et l’extérieur des cellules neuronales et les 'étouffant' jusqu’à leur destruction» sont des empreintes de la maladie apparaissant très tôt, mais «difficilement détectables».

     

    Dans le cadre de l'étude ici présentée, il est donc apparu «que le mouvement des molécules d’eau pourrait constituer un marqueur indirect de la présence de fibres amyloïdes tau au niveau des neurones» (cette hypothèse découlant d’observations faites par la diffusion de neutrons, «une technique spectroscopique capable de repérer des atomes d’hydrogène et mesurer ainsi l’amplitude du mouvement des molécules d’eau à l’échelle nanométrique»).

     

     

    Afin de le prouver, des fibres amyloïdes ont été créées artificiellement in vitro «par ajout d’héparane sulfate, un polysaccharide complexe dont les groupes sulfates sont connus pour déclencher l’agrégation des protéines tau entre elles». Comme l'objectif était «d’observer le mouvement de l’eau», l’hydrogène de la protéine tau et de l’héparane sulfate a été 'masqués' «en l’échangeant par un de ses isotopes, le deutérium, grâce à une technologie récemment développée par l’IBS».

     

    Il a été alors constaté «que l’eau s’avère beaucoup plus mobile dans les fibres amyloïdes que sur les protéines tau non agrégées»: plus précisément, «l'accélération concerne 25 % des molécules d’eau» et cette «augmentation de la mobilité des molécules d’eau influerait sur le développement des fibres amyloïdes» par un effet thermodynamique dit de 'stabilisation entropique'», qui «favoriserait l’agrégation de la protéine tau, aux dépens de l’état normal (non agrégé), a priori plus stable».

     

    Cette fluidité accrue, qui révèle «la formation de fibres pathogènes et pourrait servir de marqueur précoce de la maladie», confirme «une hypothèse et des observations antérieures, par IRM de diffusion, d'une augmentation de la diffusion de l'eau dans l'hippocampe chez des patients atteints par la maladie».

     

    En tout cas, ces observations «ouvrent un nouveau champ de connaissances dans la compréhension de la pathologie d’Alzheimer» puisqu'il serait intéressant «de savoir si la propension à former ces fibres peut être modulée par la dynamique des molécules d’eau» en suivant «le mouvement de l’eau durant le processus de formation des fibres».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A Mercury-like component of early Earth yields uranium in the core and high mantle 142Nd» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de donner des éléments pour appuyer l'hypothèse qu’un astre ressemblant à Mercure aurait pu heurter la Terre primitive, un scénario qui éclaircirait deux énigmes qui, depuis longtemps, posent problème: la longévité du champ magnétique terrestre et l'importante différence du taux de samarium par rapport au néodyme dans la croûte et le manteau terrestre.

     

    Rappelons tout d'abord que le rapport samarium/néodyme (Sm/Nd) de la croûte et du manteau terrestre ne rejoint pas «celui constaté dans la plupart des météorites qui s’écrasent sur Terre, des matériaux (en l’espèce, des chondres ou grains de quelques microns ou millimètres) suspectés d’être les précurseurs des planètes telluriques».

     

    Pour en chercher la raison, l'étude ici présentée «a soumis en laboratoire des échantillons de roches présentes à l’origine de la Terre primitive aux conditions qui régnaient au cours de la genèse de notre Planète : une température variant entre 1.400 et 1.640 °C et une pression de 1,5 gigapascal, soit environ 15 fois celle qui existe aujourd’hui au fond de la fosse des Mariannes».

     

    Alors que «le samarium, le néodyme et l’uranium présents en petite quantité sont attirés par les roches silicatées du manteau et de la croûte terrestre» mais n’ont «pas d’accointance avec le sulfure ferrique qui représente une part importante du noyau externe de notre Planète», il est apparu que si un corps composé de chondrites à enstatite, riche en soufre comme Mercure, avait été très tôt assimilé par la Terre, «la dissolution du samarium et du néodyme dans le sulfure de fer et donc leur migration vers le noyau» auraient été favorisées.

     

    De plus, comme «le samarium se laisse plus attirer par les silicates que le néodyme», on peut mieux comprendre pourquoi «il s’est moins enfoncé dans les profondeurs et reste plus abondant dans les couches supérieures».

     

    Par ailleurs, la longévité du champ magnétique terrestre, «généré par l’effet dynamo du noyau liquide qui enrobe la graine métallique», peut être aisément expliquée «dans le cas où un astre riche en soufre se serait mêlé à la Terre primitive», car il est très probable que l’uranium de la croûte terrestre se soit alors «mieux dissous dans le sulfure de fer pour couler jusqu’au centre de la Terre» de sorte que l'énergie «dégagée par cet élément radioactif» maintiendrait «durablement le noyau terrestre en fusion», contribuant ainsi à transformer la Terre «en une oasis bleutée».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Coherence between geodetic and seismic deformation in a context of slow tectonic activity (SW Alps, France)» ont été publiés dans la revue Journal of Geodynamics, a permis, grâce à des mesures géodésiques effectuées depuis 1996, de quantifier les déplacements de la région du Briançonnais, compte tenu du fait «que les mouvements horizontaux sont associés aux mouvements des plaques Adriatique et Europe par le jeux des failles actives du Briançonnais, tandis que les mouvements verticaux sont en relation avec la dynamique des interactions entre lithosphère et manteau en profondeur».

     

    Précisons tout d'abord, que la région de Briançon «est caractérisée par une sismicité relativement importante dans le cadre français (elle est la zone la plus active en France métropolitaine) localisée le long de failles actives orientées globalement NNW-SSE» et soulignons que «les caractéristiques mécaniques des séismes indiquent majoritairement une extension E-W, avec une composante mineure en mouvement latéral dextre».

     

    Afin de quantifier la déformation actuelle dans la zone sismiquement active de Briançonnais, l'étude ici présentée a, «lors de 3 campagnes GPS successives, en 1996, 2006 et 2011», mesuré sur cette période de 15 ans, «un réseau dense de 30 repères géodésiques repartis sur une surface de 50 x 60 km² dans la région de Briançon, Alpes du Sud-Ouest».

     

    L’analyse combinée de ces données, «associée à 16 ans de données du réseau national de GPS permanents (RENAG)», a mis en évidence «des vitesses horizontales très faibles de l’ordre de quelques dixièmes de mm/an» dans la région.

     

    Grâce à «l'intervalle de temps important couvert par les observations» et à «la redondance entre les stations proches à l’intérieur du réseau de campagne», le schéma de déformation local défini est significatif: plus précisément, «16 ± 11 nanostrain/an en extension E-W, soit environ 0.5 mm/an d’extension sur la largeur de 30 km du réseau GPS». Si on cumule cette déformation «sur une seule faille de moins de 10 km de longueur, elle peut donner lieu à un séisme de magnitude 5 tous les 100 ans, ce que l’on observe dans la région d’étude».

     

    La cohérence du champ de déformation géodésique «aussi bien pour l’amplitude que pour la direction, avec le taux de déformation sismique cumulé sur une quarantaine d’années» indique «que la sismicité locale dans la région de Briançon peut expliquer la totalité de la déformation mesurée par GPS».

     

    Notons aussi que «la déformation horizontale localisée dans la région du Briançonnais représente la majeure partie du mouvement relatif entre les plaques tectoniques Adriatique et Européenne», ce qui laisse penser que les failles actives du Briançonnais pourraient «jouer un rôle important dans la cinématique des plaques européenne».

     

    En ce qui concerne les «mouvements verticaux, les mesures montrent une surrection du réseau de l’ordre de 1 à 2 mm/an, soit 10 fois plus rapide que les mouvements horizontaux» en cohérence «avec des observations à l’échelle de l’arc alpin où elle est localisée au centre de la chaîne dans les zones de haute topographie».

     

    Ces mouvements de surrection «s’interprètent par un rôle prépondérant des forces de volume (isostasie) intrinsèque à la structure de la croûte au niveau des Alpes» («des pans de la plaque Afrique sont passées sous l’Europe au cours des dernières dizaines de millions d’années»).

     

    De ce fait, sur la longue durée, les mesures GPS pourront «apporter des premières contraintes sur des interactions entre la croûte terrestre et le manteau qui semblent représenter une part significative de la déformation dans un contexte d’activité tectonique lente».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Bone-eating Osedax worms lived on Mesozoic marine reptile deadfalls» ont été publiés dans la revue Biology Letters, a permis de découvrir que les os des plésiosaures morts étaient mangés par des vers nécrophages, dont les descendants se nourrissent aujourd'hui des os des grands cétacés.

     

    En effet, les marques qu'on observe sur les os fossilisés de plésiosaures, qui étaient «de gigantesques reptiles marins au cou démesuré» évoluant dans les océans du Crétacé» (il y a 100 millions d'années), sont totalement identiques à celles «que l’on retrouve aujourd’hui sur les os des grands cétacés après que la cohorte des nécrophages a mis les os à nu».

     

    Ainsi, plusieurs espèces de ces vers nécrophages annelés de 3 à 4 cm du genre Osedax «qui, pour la plupart évoluent dans des eaux chaudes et à grande profondeur», ont été identifiées depuis 1996. En août 2013, cependant, on en a retrouvé «dans les eaux plus froides de l’Atlantique».

     

    Comme des marques identiques à celles observées sur les os de plésiosaures ont été retrouvées sur des ossements fossilisés de tortues marines, il est apparaît que l'alimentation de ces vers était diversifiée.

     

    Cette remarque suggère qu'après la disparition des plésiosaures lors de l’extinction de masse de la fin du Crétacé, il y a 66 millions d’années», comme les chéloniens (tortues) ont survécu et «se sont diversifiés», ils ont «permis aux vers Osedax de survivre pendant 20 millions d’années, jusqu’à l’avènement des cétacés, dont les ossements constituent aujourd’hui leur principale source de nourriture».

     

     


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