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    Une étude, dont les résultats intitulés «Tracing the dynamic life story of a Bronze Age Female» ont été publiés dans la revue Scientific Reports et sont disponibles en pdf, a permis, pour la première fois, de suivre très précisément les déplacements d'une jeune femme de l'Âge de bronze, surnommée 'Egtved Girl' et âgée d'environ 17 ans au moment de sa mort.

     

    Sa dépouille, qui «avait été découverte en 1921 dans le village de Egtved, au Danemark», reposait «dans un tronc de chêne évidé, enroulé dans une peau de bœuf depuis 1370 avant J.-C». Si «aucun os n'a subsisté, probablement en raison de l'eau acide contenue dans le cercueil de chêne», par contre, ses cheveux, dents, ongles, peau et vêtements, qui «restaient très bien conservés», ont fourni les éléments pour retracer son parcours.

     

    Ce sont les «récents progrès des techniques de traçage (analyses biomoléculaires, biochimiques, alimentaires et géochimiques) qui rendent possible la cartographie de «la mobilité d'une personne au cours de sa vie»: ainsi, l'analyse du strontium contenu dans l'émail des dents, prouve qu'Egtved Girl n'était pas originaire du village danois dont elle porte le nom.

     

    Plus précisément, le strontium, qui provient de l'alimentation de l'individu lorsque ses dents se sont formées, permet de localiser le lieu d'habitation durant l'enfance. En l'occurrence, «l'analyse des premières molaires de la jeune femme» indique «qu'elle est née et a vécu ses premières années dans une région géologiquement différente de la péninsule du Jutland au Danemark (où se trouve Egtved)».

     

    D'autre part, «le haut en laine et la jupe formée de bandelettes de laine et de peau de bœuf dans lesquels elle a été inhumée» trahissent également «une fabrication hors du Danemark», car «les moutons qui ont fourni la laine ont brouté dans des pâturages similaires à ceux de la Forêt-Noire». Il en résulte que l'Egtved Girl est probablement «originaire de cette région du sud-ouest de l'Allemagne, à plus de 800 km de son lieu de décès».

     

    Ces informations laissent penser que 'cette jeune Allemande' «a été donnée en mariage à un homme du Jutland pour forger une alliance entre deux grandes familles». Cette hypothèse est renforcée par le fait «qu'à l'Âge de bronze, les relations entre le Danemark et le sud de l'Allemagne étaient étroites, notamment en raison du commerce de l'ambre et du bronze».

     

    Par ailleurs, «si l'émail des dents permet de reconstruire les premières années de la vie, les cheveux, ici longs de 23 cm, donnent des informations sur les deux dernières années et les ongles sur les six derniers mois». Ainsi, en ce qui concerne l'Egtved Girl, «la partie la plus récente de ses cheveux (6 derniers mois de sa vie) et ses ongles indiquent qu'elle a fait un très long voyage peu avant sa mort».

     

    Concrètement, «environ 15 mois avant sa mort, la jeune femme était dans la région de sa naissance», puis elle part dans la région du Jutland et «après neuf mois passés là-bas, elle revient dans sa région natale pour y rester quatre à six mois, puis repart pour Egtved, un mois avant d'y mourir».

     

    En conséquence, tous les éléments recueillis dans cette étude, qui font apparaître que des individus pouvaient bouger à l'Âge de bronze «très rapidement, sur de longues distances et sur de brèves périodes de temps», obligent à repenser la mobilité européenne à cette époque.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Ancient Wolf Genome Reveals an Early Divergence of Domestic Dog Ancestors and Admixture into High-Latitude Breeds» ont été publiés dans la revue Current Biology, a abouti à la conclusion que la domestication du chien remonterait à plus de 27000 ans, en se basant sur l’analyse génétique d’un fragment de mâchoire d’un chien-loup de Taimyr (en Sibérie) vieux de 35000 ans.

     

    Ainsi, alors que des estimations précédentes, déduites également d'analyses d’ADN, suggéraient que les ancêtres communs des chiens modernes avaient divergé des loups au plus il y a 16000 ans après la dernière période glacière, l'analyse génomique de ce fragment de mâchoire révèle que le chien-loup de Taimyr représente «le plus récent ancêtre commun des loups et des chiens modernes».

     

    En effet, cette datation directe a conduit à recalibrer l'échelle de temps moléculaire qui mène des loups aux chiens et à mettre en lumière que le taux de mutation est sensiblement plus lent que prévu par la plupart des études précédentes.

     

    Comme le chien-loup de Taimyr appartenait à une population qui a divergé de l'ancêtre commun des loups actuels et des chiens, située très près dans le temps de l'apparition de la lignée des chiens domestiques, on peut affirmer «que les ancêtres des chiens ont été séparés de loups d'aujourd'hui avant la dernière période glaciaire».

     

    De plus, ces analyses d’ADN montrent «que les huskys, chiens de traîneau aujourd’hui en Sibérie et au Groenland, ont un nombre inhabituellement élevé de gènes communs à ceux du chien-loup de Taimyr».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Decoding motor imagery from the posterior parietal cortex of a tetraplegic human» ont été publiés dans la revue Science, a permis à un tétraplégique d'actionner un bras artificiel par la seule force de sa pensée grâce à un nouveau type de prothèse neuronale implantée dans le cortex pariétal postérieur, la région du cerveau où se forme les intentions, au lieu de la zone impliquée dans les mouvements eux-mêmes.

     

    Cette stratégie amène à un contrôle 'intuitif' de la prothèse qui effectue «des mouvements moins saccadés, des gestes plus fluides». Ce résultat s'explique par le fait que «le cortex pariétal postérieur se situe en amont dans le processus aboutissant à un mouvement, ce qui fait que les signaux sont plus en rapport avec l'intention d'agir qu'à l'exécution même du mouvement»: ainsi, quand on bouge naturellement le bras, «on ne pense pas vraiment quel muscle activer et au déroulement détaillé du mouvement».

     

    L'expérience clinique réalisée résulte essentiellement du décodage réussi «des intentions du sujet en lui demandant simplement d'imaginer l'ensemble du mouvement plutôt que ses différentes séquences».

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The origin of snakes: revealing the ecology, behavior, and evolutionary history of early snakes using genomics, phenomics, and the fossil record» ont été publiés dans la revue BMC Evolutionary Biology, a permis de dresser le portrait-robot de l’ancêtre des serpents, grâce aux fossiles et aux gènes de soixante-treize espèces de serpents et de lézards.

     

    Il en découle que cet ancêtre est probablement «apparu il y a 128 millions d’années durant le Crétacé moyen» qui est une période correspondant à «l'apparition rapide de nombreuses espèces de mammifères et d'oiseaux sur la Terre». C'était un animal terrestre qui vivait «dans les forêts humides de la Laurasie, un ancien supercontinent qui s’est divisé pour donner naissance à l’Eurasie et à l’Amérique du Nord».

     

    Son anatomie extérieure «s’approchait déjà grandement de celle des serpents actuels à l’exception de la présence de pattes arrières, très peu développées mais cependant articulées, grâce à une cheville et possédant des orteils». Comme «il n’avait pas encore développé la capacité de digérer des prises par constriction», il devait se nourrir «en capturant des proies de petite taille».

     

    Bien que «de nombreux reptiles ancestraux étaient diurnes, l’ancêtre des serpents était probablement un animal nocturne», car «le mode de vie diurne est apparu plus tard au cours de l’évolution des serpents, il y a 45 à 50 000 millions d’années, avec l’apparition des Colubroidea, une famille de serpents qui regroupe 85% des espèces actuelles».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Europa's surface color suggests an ocean rich with sodium chloride» ont été publiés dans la revue Geophysical Research Letters, a permis de renforcer l'hypothèse que l'océan d’eau liquide sous la banquise d’Europe est un océan salé par du chlorure de sodium comme ceux de la Terre.

     

    S'il ne fait pas de doute «qu’il existe un océan d’eau liquide sous la banquise d’Europe», des questions se posent relativement à sa composition chimique exacte.

     

    En effet, en 2013, des analyses spectroscopiques «concernant la composition de la banquise d’Europe menée à l’aide de l’OH-Suppressing Infrared Integral Field Spectrograph (Osiris) équipant l’observatoire Keck au sommet du Mauna Kea (Hawaï, États-Unis)» indiquaient «que l’océan d’Europe devait beaucoup ressembler à ses cousins sur Terre, plus précisément qu’il devait s’agir d’un océan salé par du chlorure de sodium» sans toutefois «écarter la possibilité qu’il en soit autrement : la composition chimique de cet océan pouvait tout aussi bien être dominée par d’autres minéraux contenant du soufre ou encore du magnésium».

     

    L'étude ici présentée apporte «un argument qui fait pencher la balance en faveur de la première hypothèse» en cherchant à retrouver «la composition exacte des zébrures de couleur jaune-brun bien visibles à la surface de la banquise d’Europe et qui semblent provenir de l’éruption récente en surface de l’eau liquide de l’océan de la lune de Jupiter».

     

    L'hypothèse était «que cette couleur provenait de la longue exposition des cristaux de chlorure de sodium dans la glace d’Europe aux flux d’électrons et d’ions qui frappent sa surface». Pour la tester, divers mélanges de sels et d’eau ont été enfermés «dans une chambre sous vide refroidie à basse température (- 173 °C) afin de reproduire les conditions régnantes à la surface d’Europe».

     

    Ils ont alors été exposés durant quelques dizaines d’heures à des faisceaux d’électrons fournis par un accélérateur, pour simuler «une centaine d’années d’exposition aux électrons et aux ions présents dans la magnétosphère de Jupiter».

     

    Il est alors apparu «que les cristaux de sel marin bien connus sur Terre et exposés à ce traitement prenaient effectivement une couleur jaune-brun et que la signature spectrale obtenue était très proche de celle observée avec les zébrures d’Europe».

     

    En outre, «plus la durée d’exposition aux radiations était importante, plus la couleur du sel devenait sombre», ce qui suggère «qu’il doit être possible de dater certaines des structures observées sur Europe à partir de leurs couleurs».

     

     


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