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Une étude, dont les résultats intitulés «Earliest direct evidence of plant processing in prehistoric Saharan pottery» ont été publiés dans la revue Nature Plants, révèle que des résidus organiques découverts à la surface de poteries témoignent qu'il y a 10000 ans des humains ont cuisiné des plantes dans ce qui est aujourd'hui le désert libyen.
Rappelons tout d'abord que le Sahara, entre -6.000 et -10.000 ans environ, «ne ressemblait pas au désert que nous connaissons aujourd'hui, puisqu'il recelait une zone verte «avec des rivières et des lacs poissonneux» dans laquelle des Hommes habitaient «entourés d'éléphants et d'hippopotames».
Ainsi, les sites archéologiques de Takarkori et Uan Afuda, qui se trouvent dans le désert libyen, prouvent que l'endroit était bien habitable, puisqu'on y a retrouvé «une centaine de fragments de poteries âgées d'environ 10.000 ans». Grâce aux «résidus organiques découverts à la surface de ces poteries», l'étude ici présentée a pu mettre en lumière que les chasseurs-cueilleurs de l'époque se nourrissaient «de graines, de plantes à feuilles et même de plantes aquatiques».
Il apparaît qu'ils étaient aussi «en mesure de préparer des sortes de bouillies», autrement dit des plats «à base de céréales écrasées grossièrement ou transformées en semoule ou en farine, que l'on prépare en les faisant bouillir le plus souvent dans de l'eau ou, parfois,du lait» (les bouillies, qui «sont l'une des formes de consommation des céréales les plus anciennes», sont antérieures à «la consommation du pain, apparue il y a environ 4.000 ans»).
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Une étude, dont les résultats intitulés «Discovery of a Metal-Poor Field Giant with a Globular Cluster Second-Generation Abundance Pattern» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis de découvrir, grâce au relevé APOGEE, que l'étoile immatriculée 2M16011638-1201525 a une composition chimique particulièrement remarquable.
Rappelons tout d'abord que le grand relevé international, APOGEE, «dont le but est d’étudier l’évolution de la Voie Lactée» a permis d'observer environ 150 000 étoiles «dans l’infrarouge grâce au télescope de 2,5 mètres de l’Observatoire Apache Point au Nouveau Mexique au sein de la collaboration internationale SDSS 4, Sloan Digital Sky Survey – IV».
Ce relevé fournit avec une précision inégalée «des mesures d’abondances pour 15 éléments chimiques différents». Le spectre, qui «indique également la température effective, la gravité, la métallicité et la vitesse radiale (ou vitesse Doppler) de chaque étoile», permet de déduire le stade évolutif de chacune d'elles et une estimation de sa distance.
L'étude ici présentée concerne plus particulièrement l'étoile 2M16011638-1201525: «des raies très fortes correspondant aux éléments chimiques comme le carbone, l’aluminium, le magnésium et l’azote» ont été observés dans le spectre de cette étoile, alors que de telles abondances n'avaient été détectées «que dans des étoiles nées dans des amas extrêmement denses, les amas globulaires et à une époque très ancienne, dans le halo de la galaxie».
Jusqu'ici, on pensait «que les amas globulaires étaient formés d’étoiles ayant toutes la même composition chimique parce qu’elles se formaient en un temps très court». Cependant, comme «depuis quelques années, des abondances non homogènes sont observées» («en particulier certaines étoiles montrent une anti-corrélation Mg/Al»), il semble «que les amas ont eu plusieurs épisodes de formation d’étoiles, la deuxième génération étant 'polluée' par la première».Pour ce qui est de l’étoile particulière 2M16011638-1201525, les deux hypothèses avancées pour expliquer ses caractéristiques sont qu'elle «a pu s’échapper d’un tel amas, ou bien qu’elle est un fossile d’un amas aujourd’hui disloqué». Depuis sa découverte, environ une douzaine d’étoiles similaires ont été détectées, «mais aucune n’a une composition aussi extrême».
Soulignons pour finir que «les étoiles fossiles de la formation précoce d’amas globulaires permettent de mieux comprendre une époque importante de l’histoire de notre Galaxie», car on peut y «découvrir des raies spectrales d’éléments lourds»: ainsi, des traces de néodyme, «un élément lourd, de la famille des lanthanides, formé par capture de neutron dans le cœur de l’étoile», ont été trouvées dans 2M16011638-1201525, ce qui laisse espérer que cette étoile nous en apprenne beaucoup sur la formation de la Voie lactée.
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Une étude, dont les résultats intitulés «An accelerating high-latitude jet in Earth’s core» ont été publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis, grâce aux satellites de la mission Swarm de l'ESA, de mettre en évidence, «à environ 3.000 kilomètres de profondeur, sous la Russie et l'Amérique du Nord», un courant de fer et de nickel liquide chauffé à plusieurs milliers de kelvins, qui est «l'équivalent des jet-streams dans l'atmosphère».
Plus précisément, ce courant de matière, «large de 420 kilomètres», s'écoule «vers l'ouest à la vitesse de 40 à 45 kilomètres par an», c'est-à-dire trois fois plus rapidement «que les autres courants turbulents de plus petite ampleur qui existent dans le noyau (rappelons que le centre du noyau est solide et occupé par la graine)».
Ce pseudo 'jet-stream' a été détecté indirectement en analysant deux lobes «dans le flux du champ magnétique prenant naissance à l'interface noyau-manteau». Ces lobes, qui ont «des champs magnétiques plus intenses», se trouvent «sous le Canada et la Sibérie et correspondent à des cylindres de matière chaude en rotation dans le noyau liquide» et trahissent en se déplaçant le mouvement du pseudo 'jet-stream' auquel ils sont associés.
Ce jet, qui «est peut-être en place depuis des milliards d'années», pourrait avoir un 'jet-frère' dans l'hémisphère sud. Sa rapidité relative est, pour l'instant, incomprise: un hypothèse avancée est que «ce phénomène soit lié au fait que la graine tourne un tout petit peu plus vite sur elle-même que la Terre».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Extreme Ontogenetic Changes in a Ceratosaurian Theropod» ont été publiés dans la revue de Current Biology, a permis d'identifier, pour la première fois, une espèce de dinosaures qui perdaient leurs dents en grandissant sans jamais qu'elles ne repoussent. Comme cet animal, dénommé Limusaurus inextricabilis, est un dinosaure bipède, qui appartient à la famille des théropodes à partir de laquelle auraient évolué les oiseaux, cette découverte pourrait contribuer à expliquer pourquoi ils ont un bec.
C'est l'analyse de «19 squelettes fossilisés bien préservés de Limusaurus, morts piégés dans un bourbier, dans ce qui est aujourd'hui la province du Xinjiang à l'extrême ouest de la Chine», dont les âges allaient de nouveau-né à adulte, qui mène à cette conclusion: en effet, «le squelette d'un bébé Limusaurus avait de petites dents aiguisées alors que tous les spécimens adultes en étaient dépourvus».
L'observation de «ces modifications anatomiques inhabituellement drastiques suggèrent un important changement du régime alimentaire chez les Limusaurus entre l'adolescence et l'âge adulte»: alors que «les très jeunes Limusaurus pourraient avoir été carnivores ou omnivores», les adultes «étaient seulement herbivores et n'auraient donc pas eu besoin de dents qui servent surtout à mâcher la viande». Cette théorie est confortée par «des analyses des substances chimiques dans les os».
Notons cependant «que si la disparition des dents n'avait jamais été observée auparavant dans les fossiles d'animaux éteints ou chez les reptiles, ce phénomène se produit chez certains animaux vivant aujourd'hui, comme des poissons et un amphibien ainsi que chez les ornithorynques, un mammifère semi-aquatique d'Australie».
Pour finir, indiquons que l'analyse, lors d'une étude précédente, des pattes avant des Limusaurus, avait fait apparaître «que la taille réduite de ce qui correspond à l'index pourrait avoir marqué une transition vers la perte, ultérieurement, chez les théropodes de ce doigt et de l'équivalent du pouce». Ainsi, «les pattes des oiseaux comptent chacune trois doigts qui équivalent chez les humains au majeur, à l'annulaire et à l'auriculaire».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Interplay between defects, disorder and flexibility in metal-organic frameworks» ont été publiés dans la revue Nature Chemistry, dresse un bilan de la recherche sur les matériaux hybrides organiques-inorganiques qui fait apparaître que plus leur structure cristalline présente de défauts, plus ils peuvent être performants.
Soulignons tout d'abord que les matériaux hybrides organiques-inorganiques qui «sont «connus pour leur porosité extrême» ont été développés il y a une vingtaine d'années. Remarquablement, la surface interne de ces structures cristallines hyper-poreuses, qui «peut représenter plus de 6 000 m2 par gramme», leur permet «d'immobiliser un grand nombre de molécules, d'où leur utilisation «dans les domaines de l'énergie, de la santé et du développement durable».
Ainsi, ils sont, par exemple, employés comme adsorbants pour capter du dioxyde de carbone et «la variété de leurs structures et de leurs compositions en font également d'excellents catalyseurs pour de nombreuses réactions chimiques».
Cependant, alors que «des chimistes du monde entier se sont lancés depuis des années dans une course pour en synthétiser le plus possible» et «que plus de 15 000 structures ont été créées à ce jour, on ne connait en détail les propriétés physiques que de quelques dizaines d'entre elles» et, en fin de compte, du fait de cette situation, parmi celles-ci, seule une dizaine sont actuellement commercialisées.
Dans ce contexte, l'état des lieux, établi par l'étude ici présentée, dévoile «un phénomène étonnant et contre-intuitif : les défauts, le désordre moléculaire et la flexibilité dans l'organisation cristalline apportent des caractéristiques positives à ces matériaux», car, contrairement à la vision de structures cristallines rigides qu'on leur prêtent souvent, ils possèdent, en réalité, «une large flexibilité à grande échelle, souvent couplée à leurs défauts». De plus, il existe d'autres cas, où «ces imperfections du réseau cristallin augmentent leurs capacités catalytiques ou de capture de dioxyde de carbone».
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