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Une étude, dont les résultats intitulés «Basal hippopotamines from the upper Miocene of Chorora, Ethiopia» ont été publiés dans la revue Journal of Vertebrate Paleontology, a permis, grâce à des dents fossilisées d'hippopotamidae retrouvées en Éthiopie, d'apporter des informations sur l'histoire évolutive des hippopotames.
Rappelons tout d'abord que «la sous famille des Hippopotamidae, à laquelle appartient l'hippopotame tel qu'on le connaît, est apparue il y a 7 millions d'années en Afrique» comme en témoigne les relativement nombreux fossiles d'hippopotames découverts. Avant cette période, en prenant en compte un 'trou' «de -9,5 millions à -7,5 millions d'années», on trouve «surtout leurs ancêtres, les Anthracothères et les Kenyapotaminae, qui étaient alors bien moins nombreux et assez différents des hippopotames actuels».Que s'est-il passé dans cet intervalle mystérieux? L'étude ici présentée apporte quelques indications grâce à des dents fossilisées d'hippopotamidae, retrouvées à Chorora, «un site d'exploration paléontologique en Éthiopie». Ces dents ont été attribuées à plusieurs espèces, dont une inconnue, baptisée Chororatherium roobii, qui serait, en fait, le «tout premier hippopotame moderne» puisqu'il constituerait la transition «entre les hippopotames primitifs, aux dents compliquées», et les hippopotames dérivés aux molaires plus simples, «dont font partie les hippopotames actuels».
Plus précisément, les dents de Chororatherium roobii présentent un mélange de caractères primitifs compliqués et de ceux caractéristiques de nos hippopotames». Cet animal «de taille petite à moyenne», était «déjà semi-aquatique, comme les hippopotames actuels».
Comme «à partir de -8 millions d'années, les hippopotames deviennent plus gros et se diversifient» envahissant «les milieux humides d'une grande partie de l'Afrique en moins d'un million d'années», il faut chercher une explication à cette expansion «soudaine à l'échelle des temps géologiques»: bien que le régime alimentaire de C. roobii ne soit pas connu avec certitude, du fait que cette «expansion coïncide avec celle des graminées tropicales en Afrique», il pourrait avoir eu une «coévolution entre ces herbes et les hippopotames, qui auraient bénéficié l'un de l'autre pour devenir l'animal que l'on connaît, cousin des baleines et carnivore».
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Une étude, dont les résultats intitulés «A massive, dead disk galaxy in the early Universe» ont été publiés dans la revue Nature, a permis, en combinant la puissance d’une lentille 'naturelle' dans l’espace avec celle du télescope spatial Hubble, de découvrir le premier exemple d’une galaxie compacte, en forme de disque en rotation, qui a arrêté de former des étoiles quelques milliards d’années seulement après le Big Bang (Univers jeune).
Cette galaxie 'morte', immatriculée MACS2129.1, «ressemblant physiquement à la Voie Lactée», bouleverse notre compréhension de la formation et de l’évolution des galaxies massives, car l’Univers, à ses débuts, «était rempli de gaz et était au maximum de son histoire de formation stellaire».
Rappelons ici qu'on qualifie de 'morte' une galaxie qui «ne fabrique plus de nouvelles étoiles» et que «la théorie dominante pour expliquer un tel arrêt de la formation d’étoiles est la fusion de galaxies» qui produit «des galaxies plus massives, elliptiques et mortes». Elle était jusqu'à présent la «plus compatible avec les observations» et «l'idée que des galaxies puissent mourir avant de subir un scénario de fusion semblait inenvisageable d’un point de vue théorique».
C'est grâce à une lentille naturelle (l'amas de galaxies MCS J2129.4-0741), autrement dit à un effet de 'lentille gravitationnelle', que MACS2129.1 a pu être observée. Cependant, au lieu de découvrir «un ensemble chaotique d’étoiles formées par des fusions de galaxies (comme dans une galaxie elliptique)», il est apparu «une distribution d’étoiles en forme de disque en rotation».
Trois fois plus massive que notre Voie Lactée, MACS2129.1 «ne possède que la moitié de sa taille» et «des mesures de vitesse de rotation prises au Very Large Telescope (VLT) de l’observatoire Européen Austral (ESO) montrent que ce disque tourne deux fois plus vite que la Voie Lactée».
Il s'agit là «d'une preuve observationnelle qu’au moins une fraction des toutes premières galaxies 'mortes' ont dû fortement évoluer, modifiant non seulement leur structure mais les mouvements de leurs étoiles, pour aboutir aux galaxies géantes elliptiques observées actuellement». De plus, il a été constaté que «la formation d’étoiles s’est arrêtée d’abord au centre de la galaxie puis progressivement vers l’extérieur».Si «la raison de cet arrêt de formation d’étoiles n’est pas connue» (il pourrait provenir «d’un noyau actif de galaxie au cœur, dont la source d’énergie est un trou noir supermassif qui inhibe la formation d’étoiles» ou «du chauffage du gaz qui se dirige vers le cœur de la galaxie, l’empêchant de l’atteindre et le transformant en des nuages de gaz moléculaire denses»), cette découverte pourrait conduire à revoir en partie notre vision de l’évolution des galaxies.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Independent and Stochastic Action of DNA Polymerases in the Replisome» ont été publiés dans la revue Cell, a permis, grâce à la visualisation de la réplication de molécules d'ADN de la bactérie E. coli, de faire apparaître que les deux brins semblent fonctionner comme deux entités indépendantes.
Rappelons tout d'abord que «l'ADN qui constitue notre matériel génétique se présente sous la forme d'une double hélice qui comprend deux brins» composés d'une succession de quatre bases: la guanine, l'adénine, la thymine, la cytosine (G, A, T et C). Chaque brin «est complémentaire de l'autre, la base G s'associant à C et A à T».
La réplication, qui «consiste à fabriquer deux molécules d'ADN identiques à la molécule mère», peut commencer «quand une enzyme appelée hélicase (Dna B chez E. coli) déroule la double hélice». Ensuite, «une autre enzyme, une primase, attache une amorce ('primer') à chaque brin», puis «une troisième, un ADN polymérase, se lie à l'amorce et ajoute de nouvelles bases».
Cependant, «la synthèse d'ADN a lieu différemment sur les deux brins», car «chaque brin a une extrémité appelée 5' et une autre 3' et les deux sont disposés de manière opposée». En fait, pour le brin 'leader', «la copie se fait directement en progressant de 5' en 3' sur le nouveau» brin, tandis que pour l'autre, «des petits fragments de 1 à 3 kilobases (kb), appelés fragments d'Okasaki, sont nécessaires pour la copie de l'ADN» pour être ensuite associés entre eux. De la sorte, chaque nouveau brin génétique fabriqué pendant la réplication «est complémentaire de l'original».
Alors que «pendant longtemps on a considéré que les ADN polymérases qui agissent sur le brin leader et sur l'autre se coordonnent pour éviter que l'une des deux avance plus vite que l'autre», car «sinon, de longs fragments d'ADN simple brin pourraient déstabiliser le génome», l'étude ici présentée «révèle que chaque brin semble fabriqué indépendamment».
Pour aboutir à cette conclusion, des molécules d'ADN ont été extraites de la bactérie E. coli et un détergent fluorescent qui se lie à la double hélice mais pas à un brin seul a été appliqué afin de «visualiser la progression d'une double hélice».Il est ainsi apparu «qu'en moyenne la vitesse à laquelle les deux brins se répliquent était la même», mais que, durant ce processus parsemé d'arrêts et de redémarrages, «les deux brins semblaient fonctionner comme deux entités indépendantes avec leur propre planning de synthèse»: ainsi, «par exemple, il pouvait arriver que le brin leader continuait sa synthèse tandis que l'autre était en arrêt» et «parfois l'un d'eux se répliquait dix fois plus vite que sa vitesse habituelle, sans raison apparente».
Cette «manière différente de penser la réplication» pose des questions car c'est «un véritable changement de paradigme», puisque l'absence de coordination observée entre les brins suggère une autonomie complète de ces brins.
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Une étude, dont les résultats intitulés «The palaeogenetics of cat dispersal in the ancient world» ont été publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution, a permis de confirmer que les chats domestiques ne descendent pas du chat sauvage européen (Felis silvestris silvestris) mais du chat sauvage d'Afrique (Felis silvestris lybica).
L'analyse des restes «de 230 chats morts il y a 10.000 ans pour les plus âgés et durant la première moitié du 20e siècle pour les plus jeunes» n'a donné de résultats que pour six chats, l’ADN des autres étant «trop fortement dégradé du fait des mauvaises conditions de conservation». Ces échantillons disponibles ont néanmoins permis de «suivre le parcours de ces petits félins à travers les âges».
Ces analyses montrent que «le chat (Felis catus) n'a pas été domestiqué une, mais deux fois au cours du temps»: une première vague «arrive au moment de la néolithisation de l’Europe, il y a 5000-6000 ans», tandis que la «deuxième vague débute durant le 5e siècle».
Le chat trouve alors «peu à peu sa place dans les civilisations grecques et romaines et au-delà». On retrouve sa présence «dans les ports vikings dont celui de Ralswiek, entre le 7e et le 11e siècle après Jésus-Christ». Embarqués volontiers pendant plusieurs siècles dans les navires «pour chasser les rongeurs qui abîment le matériel et consomment les vivres», les chats finissent par être présents sur tous les continents sauf l'Antarctique.
L'étude ici présentée confirme «que les chats qui partagent nos vies ne descendent pas du chat sauvage européen (Felis silvestris silvestris) mais du chat sauvage d'Afrique (Felis silvestris lybica), un animal que l'on retrouve encore en Afrique du Nord et au sud de l'Asie Mineure». C'est «au Proche-Orient, berceau de l'agriculture, qu'humains et chats ont appris à se connaître», car le chat était «attiré dans les villages par l’afflux de rongeurs que les stocks de grains d’orge et de blé ne manquait pas de provoquer».
Il est cependant «difficile de déterminer avec exactitude quand a débuté la domestication», car ce processus «semble ne pas avoir altéré profondément la morphologie, la physiologie, le comportement et l'écologie des chats par rapport à ce qui a pu être observé par exemple chez les chiens».
Néanmoins, la couleur du pelage est un indice: en effet, «le gène qui code pour les tâches, ou marbrures, n’existe que chez le chat domestique, le pelage du chat sauvage étant, lui, exclusivement tigré». En fait, comme preuve de date irréfutable, on peut également indiquer que «les caractéristiques physiques commencent à être sélectionnées seulement au 19e siècle pour permettre l'émergence de races fantaisistes».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Satellite-based entanglement distribution over 1200 kilometers» ont été publiés dans la revue Science, montre que la Chine cherche à ouvrir la voie à des connexions intercontinentales entre ordinateurs quantiques.
Soulignons tout d'abord que «si l'intrication quantique est a priori un bon moyen pour faire de la cryptographie quantique ou de la téléportation d'informations avec des photons, il faut s'assurer qu'en pratique, elle peut bien servir à établir une sorte d'Internet quantique».
Comme «les photons qui voyagent par exemple dans des fibres optiques peuvent subir des dégradations qui rendent impossible la téléportation ou la cryptographie à longue distance», car il y a toujours du bruit, l'idée qui vient à l'esprit est «de faire des expériences avec des paires de photons intriqués qui seraient émis entre des satellites et des stations au sol»: en effet, si le problème existe dans l'air «on peut s'attendre à ce qu'il soit moins grave «si les photons envoyés voyagent sur une distance importante dans le vide et donc dans l'espace».
L'étude ici présentée a donc cherché à montrer qu'il «est bel et bien possible de transmettre des paires de photons intriqués sur de grandes distances depuis l'espace»: plus précisément, «bien que leurs trajectoires soient plus grandes», elle a fait apparaître que «certains des photons impliqués dans l'expérience Quess (Quantum Experiments at Space Scale; Expériences quantiques à l'échelle spatiale, en français) restaient intriqués quand ils étaient détectés sur Terre dans deux villes chinoises distantes d'environ 1.200 km, Delingha et Lijiang».
L'étude, qui n'était pas consacrée à des expériences de téléportations quantiques, bien que «la téléportation soit au programme de Quess», a essentiellement consisté à créer «des paires de photons intriqués dans l'infrarouge à partir d'une source laser dans l'ultraviolet alimentant un dispositif d'optique non linéaire à bord du satellite Mozi, nommé en honneur d'un célèbre philosophe chinois».
Dans ce cadre, environ 6 millions de photons ont été créés et environ 1.000 détectés sur Terre «ce qui représente un taux de réussite extrêmement supérieur avec des photons intriqués à celui obtenu dans les expériences avec des fibres optiques» (les photons ont été reçus sur la Terre «en utilisant des télescopes de 1,2 à 1,8 m de diamètre» et la mesure de leurs polarisations a établi «la persistance de l'intrication quantique via le fameux test des inégalités de Bell»). Néanmoins, il faut constater que «ce taux reste pour le moment inférieur à celui exigé pour vraiment mettre en œuvre un réseau de communications quantiques».
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