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Une étude, dont les résultats intitulés «Constraining the Orbit of the Supermassive Black Hole Binary 0402+379» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis, grâce au formidable pouvoir de résolution du VLBA (Very Long Baseline Array), un radiotélescope «qui doit sa vue perçante à la technique de synthèse d'ouverture par interférométrie», de confirmer que les deux trous noirs supermassifs de la radiogalaxie elliptique B3 0402+379 sont très probablement en orbite l'un autour de l'autre.
Indiquons ici que le VLBA est un instrument virtuel qui «combine les observations de 10 antennes de 25 mètres chacune, couvrant le territoire américain depuis Sainte-Croix, dans les Îles Vierges (Antilles), jusqu'au Mauna Kea de l'île d'Hawaï, dans l'océan Pacifique».
Cet ensemble, qui «forme l'équivalent d'un radiotélescope dont le diamètre serait de plusieurs milliers de kilomètres», a permis d'observer patiemment depuis plus d'une décennie la radiogalaxie B3 0402+379, «située à environ 750 millions d'années-lumière de la Voie lactée».
En 2006, avait été annoncée la détection, dans cette radiogalaxie elliptique, «d'un trou noir supermassif binaire dont les deux membres battaient le record de la plus courte distance de séparation, avec seulement 24 années-lumière environ».
Pour sa part, l'étude ici présentée a «affiné les analyses des données collectées sur ce couple» confirmant qu'ils sont très probablement en orbite: ce couple a «une période orbitale d'environ 24.000 ans» et «une masse totale de 15 milliards de masses solaires». Cependant, «trois à quatre ans d'observations sont encore nécessaires pour aboutir à des conclusions fermes», car les mouvements sont très lents.
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Une étude, dont les résultats intitulés «High-throughput sequencing reveals circular substrates for an archaeal RNA ligase» ont été publiés dans la revue RNA Biology, a permis, à partir des données de séquençage des ARN d'une archée, d'identifier l'enzyme responsable de la forme des ARN circulaires.
Rappelons tout d'abord que bien que la majorité des molécules d'ARN soient présentes sous forme de brins linéaires, dans les années 1990 un nouveau type de molécule d’ARN, l'ARN circulaire, a été identifié: il «doit son nom à sa forme originale en cercle, c'est-à-dire une structure fermée dépourvue d’extrémités libres contrairement à l’ARN linéaire».
Après «la découverte récente et en abondance de ces molécules dans l’organisme humain», se pose la question de leur production et de leur rôle, car ces molécules doivent bien avoir une fonction «puisque les ARN circulaires ont été conservés au cours de l’évolution dans les trois domaines du vivant que sont les bactéries, les archées et les eucaryotes».
C'est pour comprendre ce rôle que l'étude ici présentée a identifié l’ensemble des ARN circulaires au sein d’une cellule archée appelée Pyrococcus abyssi, «un organisme hyperthermophile isolé aux abords des cheminées hydrothermales des fonds marins».
Le séquençage à haut débit de tous les ARN circulaires de l’archée a été effectué grâce à un équipement nommé Personal Genome Machine (PGM) qui a fourni 400 000 séquences qui ont été, ensuite, triées par un logiciel créé spécialement pour ne conserver que les formes circulaires: 133 ARN circulaires ont été ainsi identifiés, «ce qui correspond à 2 % du génome de la cellule». Ces données ont alors permis de «distinguer l’enzyme impliquée dans l’ensemble des ARN circulaires de l’archée, et donc responsable de cette forme circulaire».
Il en résulte que cette étude ouvre la voie à des applications en biotechnologie et en recherche fondamentale. En effet, l'enzyme identifiée «pourrait être utilisée en tant que nouvel outil de génie génétique lors de la préparation et de la fonctionnalisation de variants de molécules ARN et ADN, et ainsi compléter le panel d’outils disponibles pour la préparation d’échantillons pour la recherche en biologie moléculaire». De plus, «cette enzyme pourrait être utilisée dans la préparation de nano-objets ARN, qui, une fois circularisés, présenteraient une plus grande stabilité dans le temps».
Enfin, un état des lieux «sur la diversité et la fonction des ARN circulaires pourrait être intéressant pour de futures recherches chez l’homme, d’autant plus que l’ARN circulaire a été identifié comme circulant dans le système sanguin, avec des applications potentielles comme biomarqueur pour le diagnostic de certains cancers».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The Pliocene marine megafauna extinction and its impact on functional diversity» ont été publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution, révèle qu'il y a deux à trois millions d'années, un tiers de la mégafaune marine (mammifères, tortues, oiseaux de mer et gros poissons) aurait disparu.
En dehors des cinq grandes périodes d'extinctions massives répertoriées, la vie sur Terre a connu beaucoup d'autres aléas négatifs. L'évènement, identifié par l'étude ici présentée en analysant de façon détaillée le registre fossile de la période en question, en fait partie: en effet, il a été constaté que «bon nombre d'espèces s'étaient éteintes à cette époque, qui marque la fin du Pliocène».
Plus précisément, parmi les espèces, qui ont disparu il y a deux à trois millions d'années, figurent «55% des mammifères marins, 43% des tortues, 35% des oiseaux de mer et 9% des requins», ce qui correspond à «environ un tiers de la mégafaune marine de l'époque».
Si, «les causes de cette extinction ne sont pas encore tout à fait éclaircies», il semble «des fluctuations marquées du niveau des eaux» ont pu altérer les habitats littoraux et entrainer la disparition de plusieurs groupes d'espèces côtières «puis, par effet domino de certaines espèces pélagiques».
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Une étude, dont les résultats intitulés «δ18O-derived incubation temperatures of oviraptorosaur eggs» ont été publiés dans la revue Palaeontology, a permis de montrer, grâce à une méthode inédite d'analyse géochimique d'œufs fossilisés provenant de Chine, que les oviraptorosaures (qui appartiennent au groupe des théropodes) couvaient leurs œufs avec leurs corps, à l'instar des oiseaux d'aujourd'hui, afin de les maintenir à une température comprise entre 35°C et 40°C.
Rappelons tout d'abord que «les stratégies de reproduction des dinosaures, et notamment le mode d'incubation de leurs œufs, soulèvent encore de nombreuses questions scientifiques». Jusqu'à présent, «les interprétations se basaient sur des indices indirects tels que la morphologie de coquilles d'œufs fossilisés ou l'organisation des nids».
Pour sa part, l'étude ici présentée, qui a «mis au point une méthode basée sur l'analyse géochimique d'œufs fossilisés», a «déterminé pour la première fois que la température d'incubation des œufs d'oviraptorosaures était comprise entre 35 et 40°C». Ces «dinosaures bipèdes couverts de plumes et munis d'un bec leur donnant l'apparence de certains oiseaux» pesaient «quelques dizaines de kilos et pouvaient atteindre deux mètres de long».
Pour «déterminer la température à laquelle ces dinosaures incubaient leurs œufs», sept œufs fossilisés provenant du sud de la Chine, «vieux de 70 millions d'années», qui «contenaient encore des embryons», ont été analysés: plus précisément, leurs coquilles ainsi que leurs os ont été examinés pour obtenir leur composition isotopique en oxygène, car «lors de la formation du squelette, l'oxygène des fluides de l'œuf va être transmis aux os avec une abondance isotopique qui dépend de la température de l'œuf».
Ainsi, «les différentes étapes de développement intégrant les compositions isotopiques de l'oxygène» ont été modélisées, ce qui permis de «retrouver la température à laquelle l'œuf s'était formé : entre 35 et 40°C» (en comparaison, «la température d'incubation d'un œuf de crocodile, animal enterrant ses œufs, est d'environ 30°C, alors que celle d'un œuf de poule est de 37,5°C»). Il en ressort que la température d'incubation déterminée pour les œufs d'oviraptorosaures est «cohérente avec le mode de couvaison supposé de ces dinosaures».
Cette étude, qui «confirme la découverte, dans les années 90, d'oviraptorosaures fossilisés étendus sur leur ponte qui suggérait qu'ils couvaient leurs œufs», ouvre «de nouvelles perspectives en paléontologie» puisque «la méthode proposée permettra de connaître quelles étaient les stratégies d'incubation adoptées par les autres dinosaures».Cependant, certains dinosaures «pesant plusieurs dizaines de tonnes», qui «ne pouvaient vraisemblablement pas s'allonger sur leurs œufs pour les couver», utilisaient «peut-être des sources de chaleur externes en recouvrant par exemple leur ponte d'un monticule de végétaux procurant de la chaleur par décomposition». De ce fait, «sous réserve d'avoir accès à ces fossiles aussi rares que précieux», la température d'incubation qui sera estimée «reflétera la stratégie employée».
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Une étude, dont les résultats intitulés «An innovative biologic system for photon-powered myocardium in the ischemic heart» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis de tester sur des rats un traitement contre les maladies cardiaques, qui consiste à injecter dans le cœur des bactéries qui vont 'l'oxygéner' en effectuant la photosynthèse.
Ce traitement résulte de recherches entreprises en vue d'apporter «de l’oxygène au cœur lorsque le flux sanguin y est restreint, comme en cas d'ischémie (diminution du flux sanguin et donc de l'apport en oxygène) causée par une maladie coronarienne (cette dernière tue 7 millions de personnes à travers le monde, selon l'Organisation Mondiale de la Santé)».
De ces recherches, a émergé l'idée que la photosynthèse, «processus par lequel les plantes convertissent l'énergie solaire en énergie chimique», pouvait constituer la solution à condition de trouver «un moyen d’utiliser les cellules végétales et de les mettre à disposition des cellules cardiaques pour produire de l’oxygène provenant du dioxyde de carbone» exhalé par les humains.
Après un premier essai infructueux, mené en broyant des feuilles d'épinards et de choux «pour récupérer les chloroplastes, les petites structures cellulaires chargées de réaliser la photosynthèse, afin de les mélanger à des cellules cardiaques de rat» (il a échoué car «les chloroplastes n'ont pas survécu en dehors de la cellule végétale»), il a été fait appel avec succès aux cyanobactéries.
Plus précisément, des Synechococcus elongatus, «bactéries photosynthétiques des fonds marins», ont été injectées «dans le cœur de rats (anesthésiés) atteints d'ischémie cardiaque». Certains de ces cœurs de rats «ont été exposés à la lumière pendant moins de vingt minutes», tandis que «d'autres ont été gardés dans l'obscurité».
Il est alors apparu qu'en présence de lumière, «les bactéries ont davantage transformé le dioxyde de carbone en oxygène que celles maintenues dans l'obscurité» («le flux d'oxygène était plus élevé, le cœur fonctionnait mieux»). Bien que les bactéries se soient dissipées dans les 24 heures, «la fonction cardiaque (oxygénation, métabolisme) a été améliorée pendant au moins les quatre semaines suivantes».
Cependant, pour pouvoir un jour adapter cette technique chez l'homme, il faudrait «notamment prouver l'innocuité du procédé (au niveau de l'injection et du devenir des bactéries dans l'organisme), et trouver un moyen de délivrer une source lumineuse non invasive au cœur».
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