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Une étude, dont les résultats intitulés «Three-dimensional visualization and a deep-learning model reveal complex fungal parasite networks in behaviorally manipulated ants» ont été publiés dans la revue PNAS, fait apparaître que le cerveau des fourmis charpentières de l'espèce Camponotus leonardi parasitées par un champignon Ophiocordyceps unilateralis * reste intact alors que ce champignon se développe dans la tête, le thorax, l'abdomen et même les pattes de ces fourmis, les transformant en de véritables marionnettes grâce au contrôle direct de leurs muscles.
En fin, «au terme du parasitisme, Ophiocordyceps unilateralis met à profit les dernières forces de son hôte pour lui faire fermer ses mandibules sur une feuille et fixer ainsi l'insecte dans un lieu propice jusqu'à sa mort», afin d'aboutir à l'étape clé du cycle de vie du champignon qui correspond à la «formation d'un pédoncule, à l'arrière de la tête de la fourmi, qui va disséminer des spores».
En vue de «comprendre les interactions entre l'hôte et le champignon qui surviennent juste avant ce moment mais à l'échelle cellulaire», l'étude ici présentée a pu se développer grâce à «une machine capable de couper en tranches de 50 nanomètres les tissus d'une fourmi infectée, et d'en prendre une photographie à chaque fois».
Comme «cette technologie permet de produire 2000 coupes en 24 heures», un «algorithme de machine-learning capable d'analyser les images afin de différencier les cellules de l'hôte de celles du parasite» a été employé pour traiter la quantité phénoménale de données récoltées. Au bout du compte, cette combinaison de méthodes a «permis d'obtenir un modèle 3D particulièrement précis permettant de visualiser, à l'échelle cellulaire, la répartition du champignon dans le corps de l'insecte».
Le fait que «le parasite se développe dans tout le corps sauf dans le cerveau», implique «que le contrôle du corps de la fourmi par le champignon se produit en périphérie» sans que le cerveau «n'ait besoin de transmettre des messages aux muscles».
Concrètement, «les cellules d'Ophiocordyceps unilateralis entrent dans les fibres musculaires de l'insecte» et forme «un réseau qui emprisonne les muscles» de sorte que «les insectes manipulés sont des champignons en costume de fourmi»: en contrôlant les muscles de la fourmi, le champignon manipule ses pattes et ses mandibules.
Comme «les chercheurs savent déjà que ce champignon produit des métabolites qui visent les tissus et qu'il est capable de changer l'expression des gènes de l'hôte» et comme il a été aussi «prouvé que le cerveau est malgré tout altéré chimiquement par le parasite même s'il n'est pas envahi de cellules», il est désormais envisagé de nouvelles recherches pour découvrir «précisément le rôle du système nerveux dans le développement du parasite».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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Une étude, dont les résultats intitulés «OGLE-2016-BLG-1190Lb: First Spitzer Bulge Planet Lies Near the Planet/Brown-Dwarf Boundary» sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de découvrir, par effet de microlentille gravitationnelle, une planète 13,4 fois plus massive que Jupiter, la plus grosse planète du Système solaire (dont la masse vaut 317 fois celle de la Terre pour un diamètre dix fois plus grand).
Comme cette exoplanète fait aussi plus de six fois la masse de tous les objets qui orbitent autour du Soleil, cela démontre amplement qu'il «n'y aurait jamais eu assez de matière dans notre Système solaire pour former un tel objet».
Immatriculée OGLE-2016-BLG-1190Lb *, cette exoplanète est située «au cœur de notre Voie lactée, à 20.000 années-lumière environ, dans une zone appelée bulbe galactique», qui a «la forme d'une cacahuète» et qui «concentre 10 milliards d'étoiles, soit un dixième du total de notre galaxie». Elle «orbite autour d'une étoile similaire à notre Soleil (elle fait 90% de sa masse) à deux unités astronomiques environ, soit deux fois la distance Terre-Soleil». Si ce n'est pas «la première planète à être découverte dans le bulbe galactique», soulignons que celles-ci sont plutôt rares.
Notons pour finir que le fait OGLE-2016-BLG-1190Lb ait été observée, grâce à l'effet de microlentille gravitationnelle, «par deux télescopes en orbite ainsi que par des observatoires au sol», améliore «d'un facteur deux ou trois au minimum la précision des données recueillies sur cet objet».
Lien externe complémentaire (source Exoplanetcatalogue)
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Une étude, dont les résultats intitulés «The shock-heated atmosphere of an asymptotic giant branch star resolved by ALMA» sont publiés dans la revue Nature Astronomy, a permis, grâce à ALMA, de détecter une couche de gaz chaud entourant l'étoile W Hydrae *.
Notons tout d'abord que W Hydrae est une étoile géante en fin de vie située dans la constellation de l'Hydre à environ 320 années-lumière de la Terre. Dans sa jeunesse, elle a été «similaire au Soleil et en vieillissant elle a atteint des proportions démesurées» de sorte qu'aujourd'hui, «son diamètre est deux fois plus grand que le diamètre de l'orbite terrestre autour du Soleil». Cela indique que le Soleil, «voué au même sort», deviendra un jour suffisamment gros «pour avaler la Terre», un «sombre avenir» connu des astronomes depuis longtemps».
Pour obtenir la meilleure image possible de W Hydrae qui est «une étoile plutôt froide», il a été fait appel dans le cadre de l'étude ici présentée aux «66 antennes du radio-télescope ALMA installées sur le plateau de Chajnantor à 5.000 mètres d'altitude, dans les Andes Chiliennes» pour observer dans le domaine submillimétrique «à l'unisson et dans leur meilleure résolution» cette étoile géante.
Cette observation a conduit à l'identification d'une «couche de gaz chaud entourant l'étoile, dont la présence est plutôt inattendue». Soulignons ici que «des images aussi précises ont déjà été obtenues» pour des étoiles «bien plus imposantes comme par exemple Antarès A qui a été imagée dernièrement grâce au VLT», mais ici il s'agit d'un nouveau record car W Hydrae est plus petite que celles qui ont été imagées précédemment.
Ajoutons pour finir que de telles observations peuvent non seulement permettre de voir à l'avance comment se produira la mort de notre Système solaire, mais également aider à 'planifier' d'éventuelles interventions humaines «pour prolonger son existence».
Lien externe complémentaire (source Simbad)
* W Hydrae
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Une étude, dont les résultats intitulés «Pushing the limits of photoreception in twilight conditions: The rod-like cone retina of the deep-sea pearlsides» ont été publiés dans la revue Science Advances et sont disponibles en pdf, a permis de révéler que le maurolique de Müller (Maurolicus muelleri *) est particulièrement bien adapté à la vision crépusculaire, car il possède un type de cellule très particulier, qui combine les avantages des cônes et des bâtonnets.
C'est le naturaliste allemand Johann Friedrich Gmelin qui, en 1789, a nommé ce «petit poisson argenté et rayé, long en moyenne de 8 cm, qui vit dans les océans Pacifique et Atlantique, mais aussi dans le bassin méditerranéen (au nord de la Corse)».
Pour sa part, l'étude ici présentée vient de découvrir que cet animal possède un œil très particulier, puisque sa rétine comporte «un type de cellule nouveau et inhabituel» bien adapté à son mode de vie: en effet, le maurolique de Müller «vit en général entre 150 et 250 m de profondeur, mais peut être vu près de la surface et jusqu'à 1500 m de profondeur» et, surtout, il es t plus actif à l'aurore et surtout au crépuscule.
Rappelons ici que «les rétines des vertébrés, y compris l'homme, ont dans leur grande majorité deux types de cellules: les cellules à cônes pour la vision diurne et colorée et les cellules à bâtonnets pour la vision semi-nocturne en noir et blanc». Plus précisément, alors que «le jour, nous utilisons presque uniquement les cônes», dans la semi-obscurité, nous nous servons beaucoup plus des bâtonnets et, durant les phases intermédiaires, d'une «combinaison des deux types de cellules».
Habituellement, les poissons des profondeurs, «qui vivent en dessous de 200m», ne possèdent plus de cellules à cônes, car ils sont «actifs uniquement dans le noir». Ce n'est pas le cas des mauroliques, qui «sont plus actifs à l'aurore et surtout au crépuscule». Ce comportement est corrélé avec le fait qu'ils ont développé «un troisième type de cellules photoréceptrices, qui est une combinaison des qualités des bâtonnets et des cônes dans la même cellule», un avantage qui rend ces petits poissons «particulièrement efficaces au crépuscule ou leur acuité visuelle est à leur maximum».
Lien externe complémentaire (source Inventaire National du Patrimoine Naturel)
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Une étude, dont les résultats intitulés «Energetic eruptions leading to a peculiar hydrogen-rich explosion of a massive star» ont été publiés dans la revue Nature, suggère que iPTF14hls (AT 2016bse, CSS141118:092034+504148), un astre qui n’en finit pas de mourir, pourrait être une étoile très massive de l’ordre de 130 fois la masse du Soleil et très riche en hydrogène.
Indiquons tout d'abord que son nom iPTF14hls rappelle qu'il a été détecté grâce à «un projet de suivi des phénomènes transitoires dédié à l’observation des étoiles variables, supernovae, astéroïdes et comètes» appelé le Palomar Transient Factory ('PTF') en 2014 ('14'). Au départ, «l’astre ressemblait à une supernovae normale», et de ce fait les astronomes qui l'ont étudié depuis l’observatoire Keck s’attendaient à ce que sa luminosité «diminue progressivement pour s’éteindre», mais, en fait, «iPTF14hls a continué à briller pendant deux ans».
Les astronomes de l’observatoire de Las Cumbres ont, en particulier, observé que la luminosité de cet astre diminuait puis augmentait «puis semblait s’évanouir pour repartir de plus belle». C'est alors que la consultation des archives du télescope du mont Palomar, «instrument qui avait beaucoup observé cette région du ciel», a fait apparaître qu'en 1954, «iPTF14hls avait déjà explosé une première fois».
Au bout du compte, cette étoile pourrait avoir pu exploser au moins deux fois en 60 ans et «au plus 5 fois» et ceci laisse donc penser que iPTF14hls pourrait être «une étoile très massive de l’ordre de 130 fois la masse du Soleil et très riche en hydrogène».
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