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Par Robert Brugerolles le 7 Mai 2017 à 10:30
Une étude, dont les résultats intitulés «The puzzling case of the radio-loud QSO 3C 186: a gravitational wave recoiling black hole in a young radio source?» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics et disponibles en pdf, rapporte la découverte, grâce au télescope spatial Hubble, d'un trou noir supermassif qui erre seul dans l'espace en dehors de sa galaxie d'origine.
Ce quasar 'flottant' d'un milliard de masses solaires, immatriculé QSO 3C 186, est situé à 8 milliards d'années-lumière de nous, autrement dit, il fait partie de l'Univers «âgé d'environ 6 milliards d'années (contre 13,8 milliards aujourd'hui)». Afin de comprendre comment il s'est retrouvé à flotter de la sorte, l'étude ici présentée a évalué «l'énergie nécessaire pour déloger pareil objet céleste de sa galaxie d'origine».
Il est ainsi apparu que cette énergie «serait équivalente à l'explosion de 100 millions d'étoiles». Comme une telle énergie «ne peut être apportée que par une 'onde gravitationnelle' émise lors du rapprochement de deux astres très massifs avant leur fusion», le scénario qui en découle est que «deux galaxies (dont l'une était l'hôte de 3C 186) se seraient percutées».
Du fait que les deux trous noirs en leur sein ne devaient sans doute avoir «ni la même masse, ni la même vitesse de rotation», les ondes gravitationnelles formées, n'étant pas «strictement symétriques», auraient «propulsé le trou noir résultant de la fusion dans la direction opposée à la collision» l'éloignant progressivement de sa galaxie d'origine.
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Par Robert Brugerolles le 6 Mai 2017 à 19:18
Une étude, dont les résultats intitulés «Mosaic evolution in an asymmetrically feathered troodontid dinosaur with transitional features» ont été publiés dans la revue de Nature Communications, a permis de détailler l'anatomie de Jianianhualong tengi, un dinosaure à plumes âgé d'environ 125 millions d'années, à partir d'un fossile dont le squelette quasi-complet et doté de plumes bien conservées a été retrouvé dans la province du Liaoning au nord-est de la Chine.
Plus précisément, Jianianhualong tengi, qui appartient à la 'faune de Jehol' du Crétacé inférieur (100 à 130 millions d'années) et qui «est assimilé aux troodontidés, une famille de dinosaure située tout proche de celle des oiseaux dans l'arbre évolutif», est un animal relativement grand (environ un mètre) qui avait une longue queue à plumes similaire à celle de l'archéoptéryx. De plus, «des plumes étaient aussi présentes sur ses avant-bras et ses membres postérieurs».
En détaillant l'anatomie de Jianianhualong tengi, il est apparu «qu'il représentait une forme transitoire entre les troodontidés primitifs et leurs descendants plus récents», avec «certaines parties de son corps (hanches et membres antérieurs) similaires à celles des plus anciens spécimens retrouvés et d'autres (crâne et membres postérieurs) semblables à celles des fossiles les plus jeunes».
Surtout, les plumes de la queue de Jianianhualong sont remarquables car elles sont asymétriques, «une caractéristique adoptée par les oiseaux modernes» qui est «un avantage aérodynamique par rapport aux plumes symétriques». Si ce n'est pas suffisant «pour affirmer que Jianianhualong pouvait volait» (certains oiseaux modernes qui ne volent pas «ont également des rémiges équipées de pennes asymétriques»), ce dinosaure qui est «le premier troodontidés découvert avec un tel équipement», peut apporter un petit éclairage sur l'évolution de ces attributs.
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Par Robert Brugerolles le 5 Mai 2017 à 19:57
Une étude, dont les résultats intitulés «In Vivo Excision of HIV-1 Provirus by saCas9 and Multiplex Single-Guide RNAs in Animal Models» ont été publiés dans la revue Molecular Therapy, a permis de supprimer les séquences du VIH dans le génome des cellules infectées.
Notons tout d'abord qu'à l'heure actuelle, «les médicaments contre le VIH empêchent le virus de se répliquer mais il reste un réservoir latent dans l'organisme» et, de ce fait, «si le patient arrête son traitement, la maladie risque de se développer». En effet, comme «le VIH est un rétrovirus qui intègre un ADN (le provirus) dans le génome des cellules hôtes», les médicaments «ne peuvent pas l'enlever du génome des cellules infectées».
En vue «de supprimer ces séquences du VIH», l'étude ici présentée a utilisé «l'édition génomique, une technique de génie génétique qui modifie le génome». Un virus AAV a été employé comme vecteur pour apporter «des ARNs guides associés à la protéine Cas9» afin de «couper le provirus du VIH-1 dans le génome de cellules infectées».
Ce système «a été testée dans trois modèles animaux différents»: tout d'abord, l'efficacité du système a «été démontrée dans des cellules de souris transgéniques dans lesquelles le génome du VIH-1 était intégré», puis «des sujets infectés par le virus EcoHIV (le virus murin équivalent au VIH)» ont été testés et il est apparu que, grâce à leur vecteur AAV, «le génome viral avait disparu dans différents tissus (foie, poumons, cerveau, rate)»; pour finir, «après une seule injection du vecteur en intraveineuse », le génome viral «était absent dans la rate, les poumons, le cœur, le côlon et le cerveau» de souris «'humanisées' avec des cellules immunitaires humaines et infectées avec le VIH-1».
En fin de compte, cette méthode d'édition du génome semble offrir «un traitement prometteur pour le VIH-Sida». La prochaine étape programmée va consister «à reproduire ces résultats chez des primates, avant, éventuellement, d'envisager des essais cliniques chez l'Homme».
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Par Robert Brugerolles le 5 Mai 2017 à 11:49
Une étude, dont les résultats intitulés «Revealing the frictional transition in shear-thickening suspensions» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de démontrer expérimentalement que le comportement rhéo-épaississement de certaines suspensions de particules provient d'une transition qui implique le frottement entre les particules et la présence de forces répulsives à courte portée (d'origine électrostatique ou physico-chimique).
Rappelons tout d'abord que le comportement de rhéo-épaississement est une caractéristique de certaines suspensions de particules, comme des grains d'amidon dans l'eau, liquides au repos, qui «deviennent brusquement solides lorsqu'elles sont soumises à un écoulement rapide ou à un choc». Cette propriété, qui permet par exemple, de donner l'illusion de 'marcher sur l'eau', a conduit à concevoir des vestes légères et souples mais très résistantes en cas de choc.
L'origine de ce phénomène «est longtemps restée incomprise» jusqu'à ce qu'un «modèle théorique très récent (Seto et al PRL 2013, Wyart et Cates PRL 2014)» soit proposé. Pour sa part, l'étude ici présentée s'est appuyée sur ce modèle pour faire sa démonstration expérimentale.
Le principe du modèle théorique est le suivant: alors que qu'à «faible contrainte et en présence de forces répulsives à courte portée, les particules dans une suspension rhéo-épaississante sont maintenues à distance et par conséquent ne se touchent pas», donc «ne frottent pas les unes avec les autres» ce qui fait que la suspension coule facilement, sous l'effet d'un choc ou à forte vitesse le contact solide survient et «les particules qui frottent alors les unes contre les autres produisent un milieu fortement dissipatif» dont la conséquence est de transformer soudainement la suspension en solide.
Afin de mettre en évidence cette transition, «c'est à dire le comportement frottant ou non-frottant des particules», cette étude a analysé «les angles d'avalanche, les propriétés de compaction sous vibration et enfin les effets de dilatation de différentes suspensions de particules».Il est ainsi apparu «que les particules au sein des fluides rhéo-épaississants se comportent effectivement comme des grains non-frottants lorsqu'ils sont soumis à une faible contrainte». De plus, «en diminuant la portée de la force répulsive entre les grains dans une suspension rhéo-épaississante modèle de particules de silice», il a été constaté «que cet état non-frottant disparait et que la suspension recouvre alors un comportement rhéologique standard».
Ainsi, cette étude, qui lie «pour la première fois les propriétés microscopiques de surface, la friction et le comportement rhéologique macroscopiques des suspensions», confirme «que le rhéo-épaississement résulte d'une transition frictionnelle». Cette mise en évidence «devrait permettre de mieux comprendre et donc d'améliorer la formulation des bétons modernes qui incorporent des polymères afin de contrôler leur propriétés d'écoulement».Surtout, cette avancée devrait plus généralement «contribuer à la formulation de suspensions aux propriétés rhéologiques contrôlées, avec des applications médicales ou sportives (attelles ou protections souples autorisant les mouvements lents mais protectrices en cas de choc)».
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Par Robert Brugerolles le 4 Mai 2017 à 19:51
Une étude, dont les résultats intitulés «The Inner 25 au Debris Distribution in the Epsilon Eri System» ont été publiés dans la revue The Astronomical Journal, laisse penser, en se basant sur la distribution de la poussière autour de l'étoile Epsilon Eridani, que ce système planétaire apparaît de plus en plus semblable à notre système solaire.
Rappelons tout d'abord que l'étoile Epsilon Eridani (ε Eri), «située à seulement 10,5 années-lumière», est «la dixième étoile la plus proche du Système solaire, visible dans la constellation australe de l'Éridan». C'est «une naine orange un peu moins grosse et massive que le Soleil (une naine jaune)», encore jeune car son âge est estimé à 800 millions d'années.
Les astronomes ont détecté «une abondance de poussière tout autour d'elle» ainsi qu'une «exoplanète 1,5 fois plus massive que notre Jupiter, en orbite à environ 3,39 unités astronomiques (1 UA représente la distance Terre-Soleil)».
Des similitudes ont été relevées avec notre système planétaire: d'abord la planète géante découverte est «installée à une distance équivalente à celle Jupiter avec notre Soleil» et, ensuite, il a «la présence probable de deux ceintures d'astéroïdes, l'une comparable à celle que nous avons entre Jupiter et Mars, et l'autre à notre ceinture de Kuiper (anneaux de débris situé au-delà de l'orbite de Neptune), peuplée de comètes».
Pour en apprendre plus, l'étude ici présentée a sondé eps Eri «avec le télescope aéroporté Sofia (Stratospheric Observatory for Infrared Astronomy)» dont le diamètre de 2,5 m permet d'obtenir «des détails trois fois plus fins qu'avec le satellite Spitzer (0,85 m) qui l'avait observé quelques années auparavant dans l'infrarouge». Ainsi, les émissions infrarouges les plus fortes dans la nuée de poussières ont pu être discernées «grâce à la caméra Forcast (Faint Object infraRed CAmera for the SOFIA Telescope), sensible aux longueurs d'onde comprises entre 25 et 40 microns (indétectable depuis le sol terrestre)».
De ce fait, l'étude tranche «la question de la répartition de la matière répartie autour de l'étoile»: en effet «entre le modèle proposant l'existence d'un ou deux anneaux de poussière et de gaz et celui figurant un seul disque très vaste», elle considère qu'il ne fait plus guère de doutes «que c'est la première configuration qui est la bonne».
Plus précisément, «la matière chaude se situe près de l'orbite de la planète jovienne», tandis qu'un objet de masse planétaire apparaît nécessaire «pour arrêter la 'feuille' de poussière de la zone extérieure»: d'ailleurs son rôle serait semblable à celui de Neptune dans notre Système solaire».
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