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    Une étude, dont les résultats intitulés «Electronic plants» ont été publiés dans la revue Science Advances, a abouti à créer, pour la première fois à l'intérieur d'une plante, des circuits électroniques analogiques et numériques en injectant un polymère conducteur au cœur de roses.

     

    Plus précisément, «les expériences ont été conduites sur des roses dont le bout des tiges a été trempé dans une solution polymère nommée Pedot-S pendant 24 à 48 heures», la substance absorbée par capillarité parvenant «à former des fils conducteurs d’une dizaine de centimètres de long au sein du xylème, c'est-à-dire les conduits qui canalisent la sève brute, montant des racines vers les feuilles».

     

    Il apparaît que «l''écoulement de cette sève, qui contient de l’eau et des nutriments, n'est pas entravé par le conducteur électrique». Les fils, qui «sont mis en contact avec les canaux ioniques qui entourent le xylème via des sondes externes recouvertes de Pedot et plongées dans la tige», créent alors «un transistor électrochimique, convertissant le signal ionique en signal numérique». De plus, ce transistor a été aussi utilisé «pour créer une fonction logique».

     

    L'une de ces expériences a consisté «à modifier la couleur d’une plante» en insérant «directement dans les feuilles une autre variante de Pedot par infiltration sous vide»: ainsi, «le polymère a formé des cellules électrochimiques cloisonnées par les veines» de sorte que ces cellules, «stimulées par une tension électrique», ont «interagi avec les ions de la feuille en se comportant comme des pixels, changeant de couleur dans des reflets de vert et bleu».

     

    Il faut noter que si, dans l'ensemble, «les expériences ont été réalisées sur des plantes coupées», une expérimentation de changement de couleur a, tout de même, été menée avec succès sur une rose enracinée qui «se porterait toujours bien».

     

    Ces travaux pourraient déboucher sur «des applications dans les domaines de l’énergie, de l’environnement et de l’interaction avec les plantes» comme «des piles à combustible basées sur la photosynthèse, des capteurs et des régulateurs pour contrôler la croissance des plantes ou encore des 'antennes vertes'».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «African humid periods triggered the reactivation of a large river system in Western Sahara» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis, grâce à l’imagerie satellitaire radar, de confirmer la présence en Mauritanie, au cours du Quaternaire, d’un important paléo-fleuve, nommé 'Tamanrasett River', dont l’existence avait été suggérée il y a une quinzaine d’année à la suite de travaux de modélisation de la topographie.

     

    Cependant, aucune preuve concrète de sa présence n'avait depuis lors été mise en évidence jusqu'à ce que de récentes analyses «de carottes marines prélevées au large de la Mauritanie à proximité d’un large canyon sous-marin (le canyon Cap-Timiris)» détectent «la présence de sédiments ne pouvant provenir que de la décharge d’un fleuve le long de la marge Ouest-Africaine, décharge qui se serait produite au cours de périodes humides passées».

     

    Pour éclaircir ce mystère, l'étude ici présentée a fait appel au radar PALSAR, «qui a la capacité de pénétrer les premiers mètres de sable, pour cartographier les caractéristiques géologiques sous-jacentes». Ainsi, dans le Sahara, au niveau de la côte mauritanienne, «un large paléo-drainage d’environ 520 km de long» a pu être identifié «qui d’une part se superpose parfaitement à la partie côtière du paléo-fleuve Tamanrasett suggéré précédemment» et qui «d’autre part se situe dans l’alignement du canyon sous-marin Cap-Timiris».

    Ces observations laissent penser «que la réactivation de cet important paléo-fleuve au cours des épisodes humides passées a probablement contribué au transfert de sédiments du continent africain jusqu’à la marge Atlantique tropical Nord-Est». Cette étude contribue donc à apporter de «nouvelles voies de compréhension de l’histoire paléo-hydrologique du Sahara».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The Hα surface brightness–radius relation: a robust statistical distance indicator for planetary nebulae» sont publiés dans le numéro du 11 janvier 2016 de la revue MNRAS (Monthly Notices of the Royal Astronomical Society), a permis de découvrir une façon de mesurer la distance des nébuleuses planétaires, avec un indicateur optique robuste nettement meilleur que tout indicateur statistique précédent.

     

    Rappelons tout d'abord que les nébuleuses planétaires «correspondent au stade final de la vie des étoiles peu massives (moins de huit fois la masse de notre soleil)» lorsqu'elles s’effondrent sur elles-mêmes «en éjectant une coquille de gaz dans l’espace».

     

    A partir de l'observation de «ces objets avec les instruments les plus précis disponibles», l'étude ici présentée a mis en évidence une relation, nommée 'relation surface-luminosité' (SHα-r) entre trois paramètres: l’obscurcissement de l’astre observé depuis la Terre («dû à la quantité de lumière absorbée par le gaz et la poussière qui l’entourent»), sa luminosité et son diamètre apparent dans le ciel.

     

    Il en découle qu'une «fois connue la luminosité intrinsèque de l’astre, il est possible d’en déduire sa distance». Cette relation, qui a été «testée sur plus de 300 nébuleuses planétaires» pour être validée, «permet de déterminer la distance de ces astres cinq fois plus précisément qu’avant et ainsi connaître la répartition de ces cadavres d'étoiles dans notre galaxie». Cette technique a alors été employée pour créer un catalogue de distances statistiques pour plus de 1100 nébuleuses planétaires, le plus grand répertoire à ce jour concernant ce sujet.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The agonistic adrenal: melatonin elicits female aggression via regulation of adrenal androgens» ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, a permis de mettre en évidence qu'en hiver, la mélatonine régule de manière indirecte l'agressivité chez les animaux de la même manière qu'elle régule le sommeil.

     

    Notons tout d'abord qu'en hiver, les animaux doivent, pour assurer leur survie, «faire preuve d'une agressivité accrue», car les ressources «comme la nourriture sont moins présentes dans la nature». Jusqu'ici, on pensait généralement que l'agressivité résultait essentiellement des hormones sexuelles, les mâles étant «plus bagarreurs à cause de la testostérone» et les femelles «plus susceptibles à cause des oestrogènes».

     

    L'étude ici présentée montre qu'il faut réviser cette opinion. Pour le prouver, elle «a étudié 129 hamsters de Russie (Phodopus sungorus) dans des conditions de luminosité variables mimant des jours longs d'été et des jours courts d'hiver». Il est ainsi apparu que «durant les périodes où l'éclairage journalier était le moins long, les hamsters ont produit moins d'hormones sexuelles» alors qu'ils «étaient bel et bien plus agressifs avec leurs congénères qu'en condition estivale».

     

    De ce fait, cette recherche s'est alors focalisée sur la mélatonine, «une hormone particulièrement liée à la luminosité»: couramment appelée 'hormone du sommeil', elle «est sécrétée par la glande pinéale située dans le cerveau, en absence de luminosité» et «permet la régulation du cycle du sommeil en favorisant notamment le sommeil profond».

     

    Il a ainsi été mis en évidence «que la mélatonine favorise la sécrétion d'une autre hormone appelée DHEA qui va, par la suite, se transformer en stéroïdes capables de déclencher des attitudes agressives». La DHEA «n'a aucun lien avec la reproduction», car elle «n'est pas liée aux organes sexuels des hamsters» mais «produite par la glande surrénale située au dessus des reins».

     

    Il ressort donc de cette étude que la mélatonine va «réguler de manière indirecte l'agressivité comme elle régule le sommeil» en induisant «un changement saisonnier dans la gestion des agressions» qui ne sont «plus contrôlées par les organes sexuels qui gèrent cela en période de reproduction, mais par la glande surrénale».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Large dust grains in the wind of VY Canis Majoris» ont été acceptés pour publication dans la revue Astronomy & Astrophysics et sont disponibles sur arxiv.org, a permis, grâce à l'instrument SPHERE qui équipe le VLT de l'ESO, de découvrir la présence insoupçonnée de particules de poussière de taille élevée autour de l'étoile hypergéante rouge VY Canis Majoris témoignant de leur rôle majeur dans son importante perte de masse dans le cadre de la fin de sa vie.

     

    VY Canis Majoris, qui est l'une des étoiles les plus imposantes de la Voie Lactée, puisque «sa masse est comprise entre 30 et 40 masses solaires et sa luminosité équivaut à celle de 300 000 Soleils», entame sa fin de vie par une expansion actuellement équivalente à celle de l'orbite de Jupiter autour du Soleil.

     

    L'étude ici présentée, «en commutant SPHERE sur le mode ZIMPOL», a «non seulement été en mesure de sonder le cœur du nuage de gaz et de poussière qui entoure l'étoile, mais également d'observer la diffusion et la polarisation de la lumière stellaire par la matière environnante»: en particulier, «l'analyse poussée des données de polarisation a révélé la taille relativement élevée des grains de poussière», puisque «leur diamètre, voisin de 0,5 micromètres», est «quelque 50 fois supérieur à celui des particules de poussière qui emplissent l'espace interstellaire».

     

    Rappelons ici qu'au cours de leur phase d'expansion, «les étoiles massives perdent d'importantes quantités de matière» (pour sa part, «chaque année, VY Canis Majoris expulse de sa surface l'équivalent de 30 masses terrestres sous la forme de gaz et de poussière»). Ce nuage de matière, «projeté vers l'extérieur avant que l'étoile n'explose» rejoint «l'espace interstellaire, à l'exception d'une fraction de poussière détruite lors de l'explosion».

     

    Jusqu'ici, ce processus d'expulsion «de la matière de la haute atmosphère stellaire précédant l'explosion de l'étoile géante, demeurait inconnu»; cependant on pouvait soupçonner que la pression de radiation pouvait en être responsable à condition que sa faible intensité s'exerce sur des grains de poussière de surface étendue. Aujourd'hui, cette étude montre que leur taille est effectivement suffisante «pour qu'ils soient propulsés à grande distance de l'étoile» par cette pression de radiation stellaire, «ce qui explique la rapide perte de poids de l'étoile».

     

    Par ailleurs, la taille des grains de poussière indique que le nuage «survivra en grande partie à l'explosion de VY Canis Majoris en supernova». Ce nuage, avec les éléments plus lourds créés lors de la phase explosive, va enrichir le milieu interstellaire environnant et constituer la base de futures générations d'étoiles et de leurs cortèges de planètes.

     

     

     


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