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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Plos One, révèle une présence humaine, il y a plus de 10.000 ans, sur les îles de forêt du bassin amazonien de Bolivie, soit beaucoup plus tôt qu'on le pensait jusqu'à présent. 


    En effet, la plupart des sites découverts jusque-là en Amazonie suggèrent «que les Hommes se seraient appropriés les lieux dans les prémices de l’Holocène, soit il y a plus de 8.000 ans». Ces traces archéologiques humaines ont été découvertes, en grande partie, «le long des côtes continentales du nord-est du bassin» (au Brésil, en fait), avec, «toutefois, des sites de chasseurs-cueilleurs «trouvés dans les conditions fraîches et humides du sud de l'Amérique du Sud».

    En ce qui concerne les îles de forêt, «au nombre de plusieurs centaines», qui sont des monticules de sédiments, dont l’origine peut être «attribuée aux termites, à l’érosion ou à l’activité humaine», on croyait «qu’en raison des conditions environnementales défavorables des lieux, les Hommes n’avaient pas investi ces lieux avant l’ère agricole». Or, sur trois de ces monticules, «façonnés de coquillages, dont les premiers auraient été posés voilà 10.400 ans», l'Homme est intervenu.
    En effet, les échantillons de terre prélevés sur ces îles font apparaître «une accumulation dense de coquilles d’escargots d’eau douce, d’os d’animaux et d’amas de charbon de bois», séparées en deux grandes couches par «une mince couche riche en terre cuite»: la première de ces deux grandes couches «est riche en coquilles d’escargots», tandis que la seconde l'est «en matière organique, contenant poteries, outils en os et ossements humains».


    Les datations au carbone 14 indiquent «que les Hommes sont arrivés au tout début de l’Holocène, voire, peut-être, à la fin du Pléistocène» sur ces monticules, qui «ont accumulé coquillages et autres objets durant plus de 6.000 ans», l'abandon de ces sites ayant eu lieu probablement lorsque «le climat a changé et que la forêt est devenue tropicale». Par conséquent, la découverte de ces «plus anciens sites archéologiques du sud-ouest de l'Amazonie» est très précieuse puisqu'elle permet «de reconstituer 10.000 ans d'interactions Homme-environnement dans l'Amazonie bolivienne».

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue The Plant Cell, ont permis de découvrir l'étape clé de la fabrication de composés chimiques aromatiques nommés phlorotannins chez la petite algue brune modèle Ectocarpus siliculosus. De plus, ils dévoilent le mécanisme original d'une enzyme capable de synthétiser des composés phénoliques à finalité commerciale.

     

    Du fait de leur rôle d'antioxydants naturels, les phlorotannins suscitent un grand intérêt pour la prévention et le traitement du cancer, des maladies inflammatoires, cardiovasculaires et neurodégénératives.

     

    A partir du premier génome décrypté d'une algue brune, plusieurs gènes homologues à ceux des plantes terrestres impliqués dans la biosynthèse des composés phénoliques ont été identifiés chez Ectocarpus siliculosus. Parmi ceux-ci, au moins un gène directement impliqué dans la synthèse des phlorotannins chez les algues brunes a été trouvé.

     

    Introduits dans une bactérie, ces gènes ont pu alors «lui faire produire en grande quantité les enzymes à l'origine de ces composés phénoliques». «Une de ces protéines, une polyketide synthase de type III (PKS III)» a permis de comprendre comment elle «assure la formation de ces produits phénoliques»: par exemple, elle est capable «de synthétiser du phloroglucinol (utilisé notamment dans la synthèse d'antispasmodique et d'explosifs) et d'autres composés phénoliques à finalité commerciale».

    Cette recherche, qui devrait faciliter la production des phlorotannins utilisés actuellement comme extraits naturels par les industries pharmaceutiques et cosmétiques, a abouti au dépôt d'un brevet.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science Transnational Medicine, révèle que le manque de la protéine RbAp48 dans l'hippocampe est un facteur important de la perte de mémoire associée au vieillissement.

    Menée «sur des cellules cérébrales humaines provenant de cadavres ainsi que sur des souris», cette recherche fait ressortir «que la détérioration de la mémoire avec l'âge et la maladie d'Alzheimer sont des pathologies distinctes», puisque la première «est réversible en traitant la carence de la protéine en question», tandis que la seconde reste actuellement incurable.

    La perte de la mémoire apparaît aujourd'hui, de plus en plus, comme un phénomène particulier affectant une sous-région de l'hippocampe appelée le gyrus dentelé.

    Tout d'abord, une «analyse génétique de cellules provenant du gyrus dentelé du cerveau de huit personnes décédées à des âges compris entre 33 et 88 ans et dont aucune ne souffrait de maladie cérébrale» a permis de constater que le gène RbAp48, «qui permet de produire la protéine du même nom, a vu son fonctionnement nettement décliner avec l'âge chez tous les sujets».

    Dans un second temps, il est apparu que si l'expression de ce gène était génétiquement bloqué dans le cerveau de jeunes souris en bonne santé, «celles-ci avaient les mêmes problèmes de mémoire que les rongeurs âgés», comme l'ont montré des tests dans des labyrinthes. Cependant, le rétablissement de la fonction de ce gène permet à la mémoire de ces jeunes souris de redevenir normale. De plus, la réactivation du gène RbAp48 pour accroître son expression dans le cerveau de vieilles souris leur fait retrouver les capacités mémorielles de leur jeunesse.

    Ce travail ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour le diagnostic et le traitement des troubles de la mémoire.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, indique que la pauvreté et les difficultés financières entraînent par-elles mêmes une diminution des facultés cognitives: il apparaît, en effet, que «les préoccupations liées à une situation financière difficile 'consomment' les ressources cognitives, limitées, ce qui conduit les individus à faire de mauvais choix par la suite».

    Pour le démontrer, il a été, tout d’abord, «demandé à 101 personnes dans un centre commercial du New Jersey d’envisager des scénarios décrivant des problèmes financiers qu’elles étaient susceptibles de rencontrer» et «de réfléchir au moyen de les résoudre». Ensuite, elles devaient effectuer «des tâches simples sur ordinateur, servant à mesurer leurs capacités cognitives». Il est alors apparu que, «dans l'ensemble, les participants ayant un faible revenu réussissaient moins bien les tâches sur ordinateur lorsque le coût financier du problème envisagé était élevé que lorsqu’il restait modeste», tandis que les participants ayant des revenus élevés obtenaient «les mêmes scores de capacités cognitives dans les deux cas».

    D'autre part, un analyse complémentaire «portant sur 464 cultivateurs de canne à sucre en Inde», a fait voir «que leurs capacités cognitives varient en fonction de leurs rentrées d’argent», puisqu'ils obtiennent «de moins bons résultats aux mesures de capacités cognitives avant la récolte, lorsque, faute de trésorerie, ils ont des difficultés financières, qu’après avoir récolté et vendu la canne à sucre».

    Pour expliquer ces observations, l'existence d'un mécanisme «d’épuisement des ressources cognitives» est mis en avant: «contrôler ses impulsions pour prendre des décisions à plus long terme épuise les ressources mentales, ce qui entraîne une baisse des capacités cognitives et l’adoption de comportements préjudiciables par la suite».

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés sur le site arXiv.org, présente une nouvelle méthode pour mesurer la gravité de surface des étoiles. Cette avancée va permettre d'estimer d'une autre façon la taille de certaines exoplanètes identifiées par le télescope spatial Kepler: en effet, «pour déterminer, par la méthode des transits, la taille d'une exoplanète, il faut connaître celle de l'étoile hôte», qui peut être obtenue façon indirecte par sa gravité de surface.

     

    Jusqu'à présent, il existait trois méthodes pour réaliser estimer la gravité de surface: elles passent respectivement par la photométrie, la spectroscopie et l'astérosismologie. La troisième méthode, basée sur les fréquences des ondes sonores (liées à l’intensité de la gravité) qui font varier la luminosité de surface des étoiles, est la plus précise, mais sa mesure, difficile, est restreinte «aux étoiles particulièrement brillantes et proches».

     

    C'est en analysant les données de Kepler (qui portaient sur plus de 150.000 étoiles), «à la recherche de corrélations entre des variations de luminosité des étoiles et d’autres paramètres, comme le champ magnétique», que la quatrième méthode de détermination de la gravité de surface vient d'être découverte.

     

    Elle est reliée au fait que les cellules convectives détectables à la surface de certaines étoiles sont différentes en fonction de leur gravité de surface. Il en découle «des fluctuations de luminosité bien caractéristiques», qui, «lorsqu’elles durent moins de huit heures», peuvent être employées à estimer la valeur de la gravité de surface.

     

    Cette nouvelle méthode, très simple et rapide à mettre en œuvre, a été comparée aux mesures faites par astérosismologie et donne une incertitude de moins de 25 pour cent. En outre, il est apparu que les fluctuations de luminosité liées aux granules dépendaient aussi de l’évolution des étoiles, ce qui ouvre une nouvelle perspective d'études.

     

     


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