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Une étude, dont les résultats intitulés «Off the scale: a new species of fish-scale gecko (Squamata: Gekkonidae: Geckolepis) with exceptionally large scales» ont été publiés dans la revue Peer J, a permis d'identifier une nouvelle espèce d'un gecko malgache, expert dans l'art de glisser hors des griffes de ses prédateurs en abandonnant ses écailles.
Indiquons tout d'abord que Geckolepis, un gecko nocturne endémique de Madagascar et des Comores, est «difficile à attraper et à décrire fidèlement», car «il a la capacité, lorsqu'on tente de le capturer, de se 'dénuder' pour échapper à l'ennemi»: comme les lézards «capables de sacrifier leur queue pour sauver leur peau», Geckolepis sacrifie son manteau minéral en se carapatant tout nu, «pendant que le gourmand prédateur se retrouve avec... des écailles pour tout repas».
Pour sa part, l'étude ici présentée décrit «une nouvelle espèce de la famille, Geckolepis megalepis» dont la différenciation génétique est 'forte', «par rapport à ses cousins strip-teaseurs», avec «environ 10% de divergence». Ce gecko, «déniché dans le massif d'Ankarana, au nord de Madagascar», est «surtout beaucoup plus performant dans l'art de l'effeuillage que ses cousins».
Plus précisément, cet animal «arbore, le long des quelque 70 mm de son corps et des 80 mm de sa queue, 'les plus grandes écailles connues chez les geckos'» qui «peuvent s'en aller avec une exceptionnelle facilité». Ensuite, il est «capable de former de nouvelles écailles en quelques semaines», ce qui est relativement rapide, dans le monde des lézards, «pour renouveler sa garde-robe».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Impact of pre-Columbian “geoglyph” builders on Amazonian forests» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de révéler que la forêt amazonienne a été exploitée et façonnée pendant 2.000 ans par les peuples indigènes, ce qui remet en question le concept d'un écosystème immaculé. C'est «l'analyse du terrain autour de mystérieux 'géoglyphes'» (des tracés sur le sol, découverts ces dernières années par des vues aériennes «rendues possibles par la déforestation à grande échelle»), qui a conduit à cette conclusion.
Afin de comprendre «dans quelle mesure les peuples autochtones avant l'arrivée des Européens en 1492 ont eu un impact sur l'environnement en construisant ces vastes terrassements aux formes géométriques», il a été d'abord cherché à établir «si cette vaste région d'Amazonie était déjà boisée quand les géoglyphes ont été construits».
Ces plus de 450 géoglyphes mystérieux, datant de l'ère précolombienne, «occupent au total 13.000 km2 dans l'ouest du Brésil». Il est alors apparu, «en reconstituant 6.000 ans d'histoire des sols et de la végétation autour de deux géoglyphes», que «les peuples de l'ère précolombienne avaient activement exploité des massifs riches en palmiers pendant des millénaires, dans une forêt dominée par le bambou».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Unravelling raked linear dunes to explain the coexistence of bedforms in complex dunefields» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de révéler et d'expliquer l'existence d'un nouveau type de dunes stationnaires: ces dunes en forme de peignes qui se déploient sur plus de 2400 km² dans le désert du Kumtagh au nord-ouest de la Chine, sont constituées de longues structures linéaires et d’une succession d'indentations se répétant périodiquement sur leur dos d'un seul côté de la crête.
Indiquons tout d'abord que «dans les déserts arides, les dunes sont une précieuse source d'informations sur les régimes des vents qui les ont sculptées». Recueillir ces informations n'est cependant pas un travail facile «car l'imbrication des motifs sédimentaires peut aussi bien résulter de variations climatiques que de la dynamique naturelle des dunes».
Ainsi, pour expliquer le motif des dunes en forme de peigne que l’on peut observer au sein du désert du Kumtagh, «les hypothèses les plus communément admises font toutes intervenir des changements d'orientation des vents susceptibles de segmenter les dunes linéaires». Pour tester ces hypothèses, l'étude ici présentée a mesuré à partir d'observations de terrain et d'images satellitaires, «l’évolution morphologique de ces dunes entre 2006 et 2014».
Il est ainsi apparu «que les dunes linéaires s'allongeaient de plus de 15 mètres par an tandis que les indentations migraient plus lentement sur leur dos, à une vitesse d'environ 5 mètres par an» et il a pu être prouvé «à l’aide des données de deux stations météorologiques installées entre 2007 et 2009 au cœur du champ de dunes», que «ces deux objets étaient associés à deux modes de croissance indépendants, capables de s'exprimer simultanément sous les conditions de vents du désert du Kumtagh».
Plus précisément, «alors qu'une dune linéaire s'allonge en déposant à son extrémité le sédiment qui est transporté le long de la crête, les indentations sont des dunes superposées qui se développent et se propagent de manière oblique sur leur dos» aboutissant à «créer des excroissances sur un seul des flancs de la structure primaire et ainsi donner naissance au motif en peigne».
Un modèle numérique de croissance dunaire, qui confirme ce scenario d’évolution, a permis d'explorer «l'ensemble des régimes de vents susceptibles de faire apparaître des dunes similaires»: ainsi, «il s’avère que les dunes peignes ne peuvent s’observer que sous des régimes de vents très particuliers, constitués d’au moins trois types de vent» («comme c’est la cas dans le désert du Kumtagh»), qui maintiennent «l’obliquité entre la direction d’élongation des dunes linéaires et la direction de migration des motifs secondaires se développant sur leur dos».
En fin de compte, cette étude montre que, «contrairement aux hypothèses couramment admises», ces dunes peignes sont «des dunes stationnaires satisfaisant au régime de vents contemporain» et que, en raison de l’ampleur du champ de dunes, les conditions climatiques sont «probablement restées stables au cours des 5 derniers millénaires dans cette région reculée d'Asie centrale».
De plus, en pensant à «la diversité des champs de dunes sur Terre, mais aussi sur Mars», ce travail, qui prouve qu'il est possible «d’appréhender la complexité inhérente aux champs de dunes» en remontant «aux régimes de vents qui les ont produits», ouvre la perspective de fournir de nouvelles contraintes sur le climat à différentes échelles de temps.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Foreland exhumation controlled by crustal thickening in the Western Alps» ont été publiés dans la revue Geology, révèle les premières données thermochronologiques basses températures permettant de quantifier la séquence d’enfouissement et d’exhumation de sédiments détritiques au front de l’arc alpin dans la région de Digne (Alpes de Haute Provence).
Indiquons tout d'abord que «du fait de la propagation de la déformation compressive alpine, vers le sud-ouest, certaines parties des bassins tertiaires d’avant-pays», ont été «enfouies sous la couverture sédimentaire mésozoïque de la nappe de Digne, dont le front représente le front de déformation le plus externe de l’arc alpin occidental». Il en résulte que la nappe de Digne chevauche «plusieurs bassins tertiaires qui néanmoins affleurent localement à la faveur d’une demi-fenêtre d’érosion d’échelle régionale», preuve d'un soulèvement et d'une exhumation récente de l’avant pays.
En vue «de quantifier cette séquence d’enfouissement et d’exhumation enregistrée par les sédiments détritiques des bassins tertiaires», l'étude ici présentée a été menée par thermochronologie basse température «en couplant traces de fission et (U-Th)/He sur apatite». Un travail d’inversion des données thermochronologiques a alors permis de déterminer «l’histoire thermique de la zone».Il est ainsi apparu «qu’il y a 10 Ma, les sédiments détritiques tertiaires étaient enfouis à une profondeur proche de 3-4 km, en relation avec la mise en place de la nappe de Digne par chevauchement». Puis, «à partir de ~ 6 Ma, les sédiments tertiaires ont enregistré une exhumation rapide (de l’ordre du mm/an), en relation avec l’initiation d’une structure érosive d’échelle régionale contemporaine de la création du relief».
Cette exhumation, qui «s’est produite en même temps que la crise de salinité messinienne (MSC, 5,96-5,33 Ma)», reflète «l’implication du socle cristallin lors de la propagation de la déformation compressive au sein de l’avant-pays». Soulignons que l'érosion associée au MSC était jusqu'ici «connue pour produire des phénomènes d'incision localisés (canyons et gorges) mais pas pour générer de l'érosion à grande échelle comme celle observée dans le cas de la formation de la demi-fenêtre d’érosion».
Pour sa part, le changement climatique lié au MSC «pourrait avoir facilité l’érosion de la nappe de Digne, mais il ne peut être considéré comme le contrôle principal de cette exhumation», car, selon l'étude, «la signature érosive documentée au sein de la nappe de Digne met plutôt en évidence un contrôle des processus tectoniques de la croûte profonde sur le développement du relief de l’avant-pays au front de l’arc alpin».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Cambrian suspension-feeding lobopodians and the early radiation of panarthropods» ont été publiés dans la revue BMC Evolutianory Biology, a permis de décrire pour la première fois un ver fossilisé, dénommé Ovatiovermis cribratus, qui a été découvert dans les schistes de Burgess, «une zone célèbre pour les nombreux fossiles datant du Cambrien (-540 à -490 millions d'années) qu'elle abrite».
Ce ver, dont le fossile est aujourd'hui en dépôt au Musée royal de l'Ontario, «est seulement le troisième spécimen de sa classe, celles des lobopodiens, découvert dans le monde et l'une des plus rares du site». Il est particulièrement intéressant car cette nouvelle espèce «fournit de fantastiques nouveaux aperçus sur le mode de vie des lobopodiens», un groupe d'invertébrés marins «essentiels à notre compréhension des arthropodes modernes».
Pour se nourrir, Ovatiovermis cribratus, pas plus gros qu'un pouce «avec tous ses membres étendus», plantait «ses deux appendices postérieurs munis de griffes recourbées dans le sable ou sur des roches sous l'eau pour se tenir presque à la verticale et se laissait flottait au gré des courants» tandis qu'il utilisait «ses appendices supérieurs plus longs pour filtrer ou amener le plancton vers son orifice buccal, un peu comme certaines anémones de mer».
Cette étude prouve «une nouvelle fois que l'alimentation par suspension était déjà un mode de vie généralisé au cours de la période cambrienne». Son émergence, qui «a été importante pour l'origine des écosystèmes marins modernes», devrait «avoir joué un rôle dans la diversification rapide des premiers animaux».
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