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Une étude, dont les résultats intitulés «The Dipole Repeller» sont publiés dans la revue Nature Astronomy, a permis d'établir que le Dipole Repeller, une immense région vide, exerce une force de répulsion sur la Voie lactée qui cause son déplacement à 630 km/s.
Rappelons tout d'abord que pour expliquer «ce mouvement de notre galaxie (et de sa compagne, la galaxie d’Andromède)», connu depuis 40 ans, le première hypothèse avancée historiquement a été de suspecter «un excès de galaxies situées dans la direction générale de notre mouvement», baptisé le Grand Attracteur («une région d'une demi-douzaine d’amas riches en galaxies à une distance de 150 millions d'années-lumière de nous»).
Ensuite, «l'attention a été portée sur une entité plus importante, toujours dans la même ligne de visée et directement derrière le Grand Attracteur : la Concentration d’amas de galaxies de Shapley, située à 600 millions d'années-lumière de nous». Cependant, au fil du temps, «le débat s’est enlisé sur l'importance relative de ces deux attracteurs, ceux-ci ne suffisant pas pour expliquer notre mouvement, d’autant qu’il ne pointe pas exactement dans la direction de Shapley comme cela devrait être le cas».
C'est alors qu'une nouvelle hypothèse a été proposée pour élucider cette énigme: celle «d’une région sous-dense, un 'vide' extragalactique». En vue de confirmer son existence, l'étude ici présentée a entrepris «au lieu de regarder la répartition de la partie immergée de la masse (celle qui est visible : les galaxies), de cartographier en trois dimensions les mouvements de toute la matière (matière visible, dite aussi baryonique, et matière invisible, dite noire ou plus justement : transparente)».
En fait, le mouvement de la Voie lactée est détecté «grâce au rayonnement micro-onde émis il y a plus de 13 milliards d’années» car, comme «cette lumière nous parvient de toutes les directions», en raison de notre déplacement «on l’observe avec un décalage spectral vers le bleu dans la direction de notre mouvement et un décalage spectral vers le rouge dans la direction opposée»: on peut ainsi déduire de cet effet dipolaire que notre vitesse est de 630 km/sec.
L'étude a permis d'identifier, «en analysant les champs de vitesse de milliers de galaxies peuplant notre univers local», le déplacement de 'fleuves de matière', comme ceux qui parcourent Laniakea, «notre superamas de galaxies découvert en 2014 par la même équipe». Ces fleuves sont issus «de la distribution de la masse totale, qui s’éloigne des régions vides et se dirige vers les régions de plus haute densité».
Il est ainsi apparu «qu’à l’emplacement de notre galaxie les forces répulsives et attractives provenant d’entités lointaines sont d'importances comparables» et «que les influences majeures qui sont à l’origine de notre mouvement sont l'attracteur Shapley et une vaste région de vide (c’est-à-dire dépourvue de matière visible et invisible), précédemment non identifiée», qui a été dénommée le Dipole Repeller car elle explique l’origine du dipôle «observé dans le rayonnement du fond diffus cosmologique, un ingrédient essentiel du modèle de standard de la cosmologie».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Ejection of the Massive Hydrogen-rich Envelope Timed with the Collapse of the Stripped SN 2014C» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal, révèle que la supernova SN 2014C, qui s'est d'abord manifestée comme une SN I, a pris, les jours passant, les caractéristiques d'une SN II.
Rappelons tout d'abord que «les observations des courbes de lumière et des spectres des supernovae avaient conduit à distinguer deux grandes classes rigidement séparées, les SN I et les SN II». Le problème avec SN 2014C c'est que les mesures la concernant «indiquent qu'elle s'est métamorphosée au cours du temps, changeant d'aspect tel un caméléon».
Plus précisément, «les SN I, ou plus exactement les SN Ia, sont des explosions ou des collisions de naines blanches riches en carbone et oxygène», alors que «les raies spectrales caractéristiques d'une SN II, à savoir celles de l'hydrogène, y sont presque absentes» et «le mécanisme de l'explosion est aussi différent, engendré par l'effondrement gravitationnel d'une étoile au moins huit fois plus massive que le Soleil». De plus, à la suite d'une SN II, «il reste une étoile à neutrons, voire un trou noir si l'étoile génitrice est assez massive», tandis qu'une SN Ia «ne laisse aucun cadavre stellaire».
Pour ce qui concerne SN 2014C, qui a été découverte en 2014, l'explosion «s'est produite dans une galaxie spirale dont la distance a été évaluée à entre 36 et 46 millions d'années-lumière». Comme en 2015, «les télescopes au sol qui surveillaient dans le visible l'évolution de sa courbe de lumière et qui mesuraient les caractéristiques de SN 2014C ont montré que des raies spectrales de l'hydrogène se manifestaient avec intensité», il a fallu en conclure «que l'onde de choc de l'explosion avait rejoint une enveloppe d'hydrogène éjectée par l'étoile génitrice de la supernova avant sa mort».
Afin d'en savoir plus, l'étude ici présentée a analysé le phénomène en changeant de bande spectrale en ayant recours au nouveau télescope spatial à rayons X de la Nasa, NuSTAR (Nuclear Spectroscopic Telescope Array) et à ses aînés, Chandra et Swift. Il est ainsi apparu «qu'il devait exister environ une masse solaire dans la coquille d'hydrogène» et «qu'en raison de la vitesse de propagation de l'onde de choc et donc de la distance parcourue, la coquille d'hydrogène avait elle-même été éjectée il y a quelques décennies, voire quelques siècles».
Comme «tout ceci est incompréhensible dans le cadre des modèles standards d'explosions de supernovae SN I», une hypothèse serait que ce phénomène soit le résultat «de l'influence gravitationnelle d'une étoile compagne sur l'étoile génitrice d'un SN Ia»: il y a, en effet, «de bonnes raisons de penser qu'une telle supernova peut se produire lorsqu'une naine blanche dépasse la fameuse limite de Chandrasekhar, en accrétant de la matière arrachée à une autre étoile avec laquelle elle constituait un système binaire».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Neck biomechanics indicate that giant Transylvanian azhdarchid pterosaurs were short-necked arch predators» ont été publiés dans la revue Peer J, a permis de montrer que le ptérosaure géant dénommé Hatzegopteryx thambema était doté d’un cou proportionnellement plus court mais plus puissant que celui des autres azhdarchidae.
Rappelons que Hatzegopteryx thambema, «c’est-à-dire 'l’aile monstrueuse de Hatzeg' (aujourd'hui dans l'actuelle Transylvanie roumaine)», a été décrit «par le Français Éric Buffetaut et le Roumain Dan Grigorescu en 2002»: l'animal qui fait partie de la famille des azhdarchidae, avait une envergure «de 10 à 12m de long».
Pour sa part, l'étude ici présentée a conduit à lui attribuer le sobriquet de 'T. rex ailé' «en hommage à ses qualités de superprédateur, comparées à celle des autres membres des azhdarchidae, qui inclut pourtant les plus gros animaux ayant jamais zébré le ciel». Pour aboutir à cette conclusion, «tous les ossements découverts depuis les années 2000, dont une vertèbre cervicale mesurant 24 cm» ont été assemblés et comparés.
Il est ainsi apparu que «les os du cou d'Hatzegopteryx étaient exceptionnellement larges avec des parois de 4 à 6 millimètres d'épaisseur, trois fois plus épaisses que celles des autres azhdarchidae» et que, de plus, ces os «avaient aussi un remplissage spongieux (un peu comme du polystyrène expansé), qui les rendaient très forts, très solides» (soulignons que parmi les azhdarchidae, il y a «le légendaire Quetzalcoatlus northropi, découvert au Texas, connu pour ses 12 m d’envergure, ou encore l' Arambourgiania mis au jour en Jordanie et célèbre pour son long cou).
Pour finir, indiquons qu'il est probable que les Hatzegopteryx «devaient se repaître des dinosaures nains de Hatzeg: au crétacé, cette région de Roumanie était une île, baignée par une mer intérieure aujourd'hui évaporée, et dont la faune a vu sa taille rétrécir (un phénomène évolutif connu sous le nom de 'nanisme insulaire')».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Transient reducing greenhouse warming on early Mars» sont publiés dans la revue Geophysical Research Letters, a permis de montrer que la présence de méthane durant le premier milliard d'années d'existence de Mars pourrait expliquer pourquoi la planète rouge a pu être chaude et humide par intermittence à cette époque.
Soulignons tout d'abord que si les preuves s'accumulent pour confirmer que de l'eau liquide «a coulé sur Mars, «au cours de son premier milliard d'années d'existence» (grâce aux sondes et aux rovers qui explorent la surface de la planète rouge), les planétologues, de leur côté, «éprouvent toujours des difficultés à expliquer comment cela a pu être possible», car au cours de cette période, le Soleil, tout jeune lui aussi, «rayonnait environ 30 % de moins d'énergie qu'aujourd'hui».
Le problème posé est donc d'expliquer pourquoi Mars, alors exclue de la zone habitable, a pu être «chaude et humide, probablement par intermittence». Le seul scénario possible pour provoquer une hausse de la température en surface est l'effet de serre, mais si l'on fait appel au gaz carbonique (CO2, ou dioxyde de carbone), «qui compose aujourd'hui environ 95 % de l'atmosphère résiduelle de Mars», il apparaît que cela n'est pas suffisant.
Afin de résoudre cette énigme, l'étude ici présentée a passé en revue les gaz «qui pouvaient être présents dans l'atmosphère primitive» et a été amené a tenir compte de l'hydrogène «complètement volatilisé depuis des milliards d'années» et du méthane qui «pouvait abonder en cette période lointaine».
L'examen de «ce qui se produit lorsque le méthane, l'hydrogène et le dioxyde de carbone entrent en collision» en incluant leur interaction avec les photons, indique que «de cette combinaison résulte une très forte absorption de rayonnement» qui est «bien plus efficace que ce que l'on avait cru auparavant pour réchauffer la Mars primitive». Cependant pour véritablement «étayer cette hypothèse très crédible», il reste à identifier les processus qui ont produit du méthane à cette période.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Development of the neurons controlling fertility in humans: new insights from 3D imaging and transparent fetal brains» ont été publiés dans la revue Development, révèle que les neurones contrôlant les fonctions de reproduction ne sont pas seulement situés dans l'hypothalamus, mais se trouvent un peu partout dans le cerveau, contrairement à ce que l'on croyait jusqu'ici.
Rappelons tout d'abord que les recherches concernant les neurones contrôlant les fonctions de reproduction, effectuées «depuis plus de vingt ans», avaient établi que ces cellules «se différencient dans la 'placode olfactive' (comprenez l’ébauche de nez qui apparaît au début du développement embryonnaire), puis migrent dans le cerveau jusqu’à l’hypothalamus, pour ne s'activer qu'au moment de la puberté» pour produire «une hormone, la GnRH, qui entraîne la libération d'autres hormones responsables du fonctionnement des organes sexuels».
Il apparaît cependant, grâce à l'étude ici présentée, qu'un point de ce scénario doit être modifié: en effet, la technique de l'immunofluorescence en 3D, en rendant des tissus embryonnaires transparents a permis de visualiser les interactions cellulaires et d'indiquer que les neurones en question se retrouvent non seulement dans l'hypothalamus mais aussi «dans plusieurs aires cérébrales du fœtus», ce qui laisse penser «qu’ils pourraient avoir d’autres rôles».
Ces travaux, qui ont été réalisés «sur des embryons humains âgés de 6 à 12 semaines, issus de dons de parents dans le cadre d’une interruption volontaire de grossesse», ont mis en lumière «les étapes de migration des neurones contrôlant les fonctions de reproduction au cours du premier trimestre de développement».
Il a été ainsi constaté «que seul 20% de ces cellules colonisent l'hypothalamus, alors qu’une population importante occupe d’autres régions cérébrales, comme le cortex, le bulbe olfactif, l’hippocampe ainsi que certaines régions du système limbique». Plus précisément, «alors que les comptages réalisés dans des hypothalamus récupérés post-mortem estimaient le nombre de ces neurones à 2000, cette étude montre qu’il en existe 8 000 de plus, répartis dans les différentes aires cérébrales».
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