•  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Temperate Earth-sized planets transiting a nearby ultracool dwarf star» ont été publiés dans la revue Nature et sont disponibles en pdf, a permis, grâce au télescope belge TRAPPIST de l’Observatoire de La Silla, de découvrir trois planètes en orbite autour d’une étoile naine très froide située à seulement 40 années lumières de la Terre dans la constellation du Verseau.

     

    Plus précisément, le télescope TRAPPIST, en observant l’étoile 2MASS J23062928-0502285 («maintenant également appelée TRAPPIST-1»), une étoile très froide à peine plus grosse que Jupiter, a fait apparaître que sa luminosité déjà faible «diminuait légèrement à intervalles réguliers, indiquant que plusieurs objets passaient entre cette étoile et la Terre».

     

    Des observations complémentaires «avec de plus grands télescopes, incluant l’instrument HAWK-I sur le VLT de 8 mètres de l’ESO au Chili», ont démontré que les planètes trouvées autour de TRAPPIST – 1 «avaient des tailles très proches de celles de la Terre». Ces planètes sont «à une distance entre 20 et 100 fois plus proche de leur étoile que la Terre l’est du Soleil», car elles ont de courtes périodes orbitales puisque «deux des planètes ont respectivement une période orbitale d’environ 1,5 et 2,4 jours, et concernant la troisième planète, sa période orbitale est beaucoup moins bien déterminée et se situe entre 4,5 et 73 jours».

     

    Soulignons que «bien qu’elles soient en orbite à proximité de leur étoile naine, les deux planètes situées dans le système interne ne reçoivent respectivement que quatre fois et deux fois la quantité de lumière reçues par la Terre car leur étoile est beaucoup plus faible que le Soleil». Malgré tout, elles sont «plus proche de l’étoile que la zone habitable pour ce système, même s’il est possible qu’elles possèdent certaines régions habitables à leur surface». Quant à la «troisième et plus externe planète», son orbite «n’est pas encore bien connue, mais elle reçoit très probablement moins de lumière que la Terre n’en reçoit» et peut-être assez pour qu'elle soit dans la zone habitable.

     

    Notons, en tout cas, que ce sont «les premières planètes jamais découvertes à ce jour autour d’une telle étoile si petite et si peu lumineuse» et que cette piste de recherche pour la chasse aux exoplanètes est très importante car «environ 15% des planètes proches du Soleil sont des étoiles naines extrêmement froides» et «les systèmes autour de ces petites étoiles sont les seuls endroits où nous pouvons détecter la vie sur des exoplanètes de taille semblable à celle de la Terre avec nos technologies actuelles».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Before the Bar: Kinematic Detection of A Spheroidal Metal-Poor Bulge Component» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis d'identifier dans le bulbe * de la Voie lactée des étoiles qui semblent dater de l’époque où notre Galaxie était en train de se former.

     

    Rappelons tout d'abord qu'au centre de notre Galaxie, qui est une galaxie spirale barrée, il y a un bulbe de forme ellipsoïdale, qui «aurait entre 7.000 et 15.000 années-lumière de diamètre et contiendrait environ 5 % de la matière visible contre 90 % dans le disque et 5 % dans le halo». Ce bulbe «contient principalement des vieilles étoiles, qui appartiennent à la population 'deux', c'est-à-dire qu’elles sont un peu enrichies en noyaux lourds, ceux formés par la première génération d’étoiles nées dans le cosmos observable».

     

    Comme «les orbites sont dispersées autour du centre de la Galaxie et ne sont pas aussi régulières que celles dans son disque», depuis un certain temps ces caractéristiques ont conduit à avancer «que la formation du bulbe est très ancienne et que sa structure garde la mémoire des fusions chaotiques de galaxies ayant fait croître la Voie lactée».

     

    Inspirée par cette hypothèse, la recherche ici présentée a «utilisé le spectrographe AAOmega équipant le Télescope anglo-australien (AAT pour Anglo-Australian Telescope) situé à l'observatoire de Siding Spring, en Australie, pour étudier de plus près les étoiles du centre de la Voie lactée». C'est ainsi qu'une «population bien particulière d’étoiles pauvres en éléments lourds, vieilles d’au moins 10 milliards d’années et rassemblées au cœur du bulbe dans une région dont la taille est d’environ 2.000 années-lumière» a été mise en évidence.

     

    Ce sont des étoiles variables de type RR Lyrae ** «utilisées comme chandelles standard pour mesurer les distances dans la Voie lactée». Du fait qu'elles sont «moins massives que les céphéides (qui permettent de déterminer de grandes distances, celles de galaxies proches de la nôtre)», les étoiles de type RR Lyrae sont «plus nombreuses mais moins lumineuses».

     

    Grâce à la mesure des vitesses «de plusieurs centaines de ces astres», il est apparu qu'alors que «les directions des parcours des orbites sont très similaires pour la majorité des étoiles dans la barre et le bulbe de notre galaxie», il en est autrement pour ces RR Lyrae, ce qui suggère donc «qu’elles datent vraiment de l’époque où la Voie lactée était en train de se former» et qu'elles gardent «la mémoire de ce qui s’est passé avant la naissance de la barre de la Galaxie».

     

    Alors qu'il «existe toute une théorie pour expliquer la formation de la barre et des bras spiraux dans le gaz autogravitant d’étoiles du disque dans la Voie lactée», cette étude incite, pour tirer «profit de cette fenêtre ouverte sur le passé lointain de la Voie lactée», à effectuer une analyse «plus complète de cette population d’étoiles, notamment en augmentant la taille de l’échantillon et en déterminant les compositions chimiques précises» afin de «mieux comprendre la formation et l’évolution des galaxies».

     

     

    Liens externes complémentaires (sources Wikipedia)

    * Bulbe galactique

    ** Étoiles variables de type RR Lyrae

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Natural speech reveals the semantic maps that tile human cerebral cortex» ont été publiés dans la revue Nature, a permis, grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle * (IRMf), de mettre en lumière qu'au moins un tiers de notre cortex cérébral est impliqué dans le traitement des mots, alors que jusqu'ici on supposait que le traitement du langage était essentiellement «effectué par quelques zones précises du cerveau, comme l'aire de Broca et de Wernicke».

     

    En pratique, l'activité neuronale de six volontaires de langue maternelle anglaise a été enregistré par l'IRMf alors «qu'ils écoutaient des histoires de 'Moth Radio Hour', une émission de radio américaine durant laquelle des anonymes racontent des anecdotes humoristiques ou tristes». De plus, «le principal auteur de ces recherches, Alex Huth, s'est également prêté à l'exercice qui nécessitait une écoute attentive les yeux fermés pendant plus de deux heures».

     

    Ensuite, grâce à un logiciel informatique, ces données d'imagerie ont «été comparées aux phonèmes (des unités de son qui distinguent un mot d'un autre) prononcés à chaque instant durant les deux heures d'enregistrement». Il est ainsi apparu de façon surprenante des cartes linguistiques semblables pour différents volontaires. Ainsi, «985 concepts ont pu être localisés dans le cerveau»: par exemple, «les mots 'famille', 'maison' et 'mère' reposent dans une petite zone sur le côté droit du cerveau, au-dessus et derrière l'oreille».

     

    Pour leur part, «les termes sociaux et émotionnels s'accumulent dans le lobe pariétal, tandis que les chiffres sont dans le sillon précentral, et les notions visuelles définissant la couleur ou la forme sont repérées près du cortex visuel». Par ailleurs, «les mots ayant plusieurs sens sont apparus dans des endroits différents : le mot 'top'est notamment apparu dans une zone cérébrale où l'on trouvait aussi d'autres mots liés à des vêtements, mais aussi dans celle dédiée aux chiffres et aux mesures». Au total, «pas moins de 50.000 petites zones jouent le rôle 'd'entrepôt' pour tous les mots et notions que l'on entend ou lit».

     

    Cependant, même si de grandes similitudes ont été observées entre plusieurs individus, de petites différences subsistent qu'il faudra examiner plus en détail en menant «cette même expérience sur un échantillon plus large et plus diversifié, entre 50 et 100 personnes». L'objectif sera «de réaliser une sorte 'd'atlas sémantique mondial', destiné aux cliniciens qui auront affaire à des patients rencontrant des difficultés pour s'exprimer oralement : concrètement, ils pourraient suivre l'activité cérébrale d'un patient puis comparer les données obtenues aux cartes sémantiques les plus courantes».

     

    A terme cette cartographie du cerveau pourrait aboutir à «lire dans les pensées de ceux qui ne peuvent plus s'exprimer, tels que certaines victimes d'AVC, des patients souffrant de lésions cérébrales ou encore de la maladie de Charcot (aussi nommée "sclérose latérale amyotrophique)».

     

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    * Imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf)

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «The young centre of the Earth» ont été publiés dans la revue European Journal of Physics et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, s'est permise de rectifier une valeur erronée, inscrite dans les notes de cours de  Richard Feynman *, concernant la différence d'écoulement du temps entre la surface de la Terre et son centre.

     

    Rappelons tout d'abord que «l’une des prédictions les plus spectaculaires de la théorie d’Einstein est que la gravitation modifie l’écoulement du temps». Ce phénomène est, en particulier, pris en compte dans la mise au point du GPS «car les horloges à bord de satellites voient passer le temps différemment, notamment parce qu’elles orbitent loin de la Terre, là où le champ de gravitation plus faible accélère le temps».

     

    Pour la même raison, on peut prédire que le temps «passe moins vite à l’intérieur de la Terre qu’à sa surface». C'est ce qu'avait fait Richard Feynman, prix Nobel de physique, «dans son cours sur la théorie de la gravitation d’Einstein, donné de 1962 à 1963». Cependant, comme les notes de son cours laissent entendre «que le centre de notre planète est plus jeune d’un jour ou deux que sa surface», il était important de vérifier si ce résultat pouvait être retrouvé par le calcul.

     

    C'est ce que l'étude ici présentée a entrepris en appuyant ses calculs sur «le modèle construit par les géophysiciens donnant la variation de la densité de l’intérieur de la Terre (laquelle n’est pas homogène), et donc du champ de gravitation avec la profondeur». Il est alors apparu «que le centre de la Terre est effectivement plus jeune que sa surface mais pas de quelques jours : de deux ans et demi». A titre de comparaison «le phénomène est encore plus spectaculaire dans le cas du Soleil» puisque la différence d’âge est alors de 40000 ans.

     

    Il en découle que «soit Feynman s’était trompé sur un calcul vraiment trivial pour un physicien de son calibre, soit la personne ayant pris les notes de son cours avait fait une erreur». On peut néanmoins s'étonner que «personne n’avait songé à vérifier s’il avait raison», puisque cette valeur erronée a été citée jusqu'ici par «bien des physiciens tout à fait compétents».

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    * Richard Feynman

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Estrogen-mediated downregulation of AIRE influences sexual dimorphism in autoimmune diseases» ont été publiés dans la revue The Journal of Clinical Investigation, a permis de mettre en évidence le rôle central de l'Auto-Immune REgulator * (AIRE), un facteur clé pour la tolérance immune, dans l'inégalité homme-femme face aux maladies auto-immunes.

     

    Les maladies auto-immunes, qui «résultent d'un dysfonctionnement du système immunitaire qui s’attaque aux constituants normaux de l’organisme, également appelés 'auto-antigènes'», affectent «5 % à 8 % de la population et touchent davantage les femmes», représentant, en particulier, «la cinquième cause de décès chez les femmes en âge de procréer».

     

    L'étude ici présentée s'est penchée, en vue d'expliquer cette inégalité, «sur les mécanismes de tolérance thymique c’est-à-dire cet état de non-réponse immunitaire face à un antigène». Il est ainsi apparu que le facteur AIRE qui «contrôle l’expression d’antigènes spécifiques de tissus au niveau des cellules épithéliales du thymus (organe lymphoïde à l’origine des défenses immunitaires chez l’Homme)» est «moins exprimé chez les femmes que chez les hommes».

     

    Concrètement, «une diminution d’expression de AIRE entraine une expression réduite de ces antigènes spécifiques» chez ces cellules épithéliales chargées de transmettre par contact aux cellules potentiellement pathogènes «des signaux conduisant à leur destruction», ce qui se traduit par une moins bonne élimination de ces cellules à risque.

     

    En fait, cette diminution est observée après la puberté, «où le thymus des femmes comme celui des souris femelles exprime moins de AIRE que celui des mâles entrainant une moins bonne tolérance immunitaire et donc davantage de susceptibilité aux maladies auto-immunes» et il est apparu «que l’œstrogène était l’hormone responsable de cet effet puisque le traitement par œstrogène de cellules épithéliales thymiques d’homme et de souris, se traduit par une baisse de l'expression de AIRE dans ces cellules».

     

    Cette étude montre donc «que, chez les femelles, l'œstrogène induit des changements dans l’expression du gène AIRE, augmentant ainsi la sensibilité des femmes aux maladies auto-immunes». De ce fait, les niveaux d'expression de AIRE peuvent «indiquer une prédisposition à une maladie auto-immune et faire du taux d’oestrogène une cible thérapeutique potentielle».

     

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    * Auto-Immune REgulator

     

     


    votre commentaire