•  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Forming disk galaxies in wet major mergers. I. Three fiducial examples» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis d'ouvrir une nouvelle perspective en ce qui concerne la formation des disques galactiques en effectuant des simulations spécifiques au moyen d'ordinateurs nationaux de type 'supercalculateurs' pour analyser le résultat de la collision de deux galaxies à disque de masses environ égales et situées à des redshifts intermédiaires - entre z ~1.5 et ~0.5).



    Ces deux galaxies de départ, dont le halo est constitué «tant de matière noire que de gaz chaud», «représentent au mieux des galaxies situées à ces redshifts, étant plus petites et plus riches en gaz que les galaxies qui sont proches de nous». Le scénario de leur fusion comprend trois étapes: d'abord, «lors de la collision, les disques de ces galaxies sont détruits et leurs étoiles, subissant une relaxation violente, forment un bulbe classique, qui sera le centre de la nouvelle galaxie», puis, «la majorité des étoiles se formant vers la fin de la période de collision ou juste après forment un disque épais», enfin, «un nouveau disque, mince et froid, commence à se former principalement par accrétion du gaz initialement dans le halo».

     

    Les simulations effectuées montrent que, dans la nouvelle galaxie qui se forme, «les étoiles les plus vieilles doivent se trouver dans le bulbe classique, suivies par les étoiles du disque épais et enfin par les étoiles du disque mince». Pour leur part, «les étoiles les plus jeunes se trouvent dans les bras spiraux, et au centre dans un second bulbe (non classique), en forme de disque».

     
    Ces simulations ont ainsi permis d'observer «les différentes étapes de l’évolution de la nouvelle galaxie, depuis sa formation lors de la fusion jusqu'au temps présent (z=0)». Leur très haute résolution «a non seulement permis des comparaisons détaillées des propriétés de ces galaxies simulées avec celles des galaxies observées, mais a de plus mis en évidence une parfaite adéquation avec ce que nous pouvons observer dans notre univers local.

     

    Plus précisément, «la distribution de la masse et la distribution des vitesses correspondent bien» et la morphologie des structures du disque est aussi «en très bon accord avec les observations, montrant un disque épais en plus du disque mince, des spirales et des anneaux de la bonne taille et forme, et une barre avec des anses aux deux extrémités, et, vu de profil, un bulbe en forme de boite ou de cacahuète». De plus, «les galaxies spirales ainsi formées peuvent avoir un bulbe classique avec une masse très faible, pouvant même être inférieure à 10% de la matière baryonique totale, ce qui est requis par exemple par les observations de notre Galaxie».

     

    Comme cette étude démontre «que la fusion de deux galaxies spirales peut donner naissance à une nouvelle galaxie spirale», elle suggère «un scénario possible pour la formation des galaxies semblables à la nôtre».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «The anti-hypertensive drug prazosin inhibits glioblastoma growth via the PKCδ-dependent inhibition of the AKT pathway» ont été publiés dans la revue EMBO Molecular Medicine, a permis de faire apparaître que non seulement la prazosine est efficace contre les gliomes, ces tumeurs cérébrales malignes contre lesquelles les traitements actuels sont très peu efficaces, mais qu'elle agit aussi sur une voie de signalisation commune à d'autres types de cancers.

     

    Rappelons tout d'abord que les gliomes «sont les tumeurs malignes les plus fréquentes se développant à partir de cellules du cerveau» et qu'en raison de l'inefficacité des traitements actuels, ces tumeurs sont «la 4e cause de mort par cancer chez l'adulte et la 2e chez l'enfant». Plus précisément, la difficulté à laquelle sont confronté les traitements est qu'un gliome «peut résister et renaître à partir d'un très petit nombre de cellules tumorales, les cellules initiatrices de gliome (GIC)» dont «les caractéristiques et les propriétés ressemblent à celles des cellules souches».



    La stratégie employée dans l'étude ici présentée, pour trouver une solution à ce problème, a été celle du 'repositionnement de médicament' qui consiste «au lieu de tenter de découvrir de nouvelles molécules», à tester «une collection de molécules utilisées depuis tellement longtemps pour d'autres traitements que leur brevet d'exploitation est tombé dans le domaine public», ce qui «permet de développer à moindre coût et sur un temps très court de nouveaux principes actifs».

     

    C'est ainsi que «1200 molécules ont été testées sur des cellules souches neurales humaines normales et sur les cellules initiatrices de gliome issues de différentes tumeurs agressives». Il est alors apparu que «douze d'entre elles présentaient un effet toxique sur les GIC sans avoir d'effet sur les cellules souches neurales normales», la plus efficace étant la prazosine «utilisée depuis de nombreuses années pour traiter l'hypertension». Testée ensuite «sur des souris porteuses de cellules initiatrices de gliome», cette dernière molécule «a permis une nette diminution des tumeurs et une survie des souris prolongée de plus de 50 %».



    La surprise est venue que bien que la prazosine soit «un inhibiteur des récepteurs alpha-adrénergiques (α-AR)», ce type de récepteurs n'a pas été retrouvé sur les cellules initiatrices de gliome. Il en résulte que cette molécule agit «via un mécanisme hors-cible ('off-target'), c'est-à-dire par une autre voie que l'interaction classique». Les analyses ont alors permis d'identifier «une molécule de signalisation intracellulaire, la PKCδ, surexprimée dans les GIC par rapport aux cellules souches neurales normales», qui, en présence de la prazosine, «est clivée uniquement dans les GIC, ce qui conduit à leur mort».



    Si les essais cliniques qui «commenceront dans l'année» sont concluants, la prazosine «pourrait être rapidement utilisée en complément des traitements actuels et améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer du cerveau». Du fait que, d'ores et déjà, d'autres cellules cancéreuses, possédant «une signalisation altérée de la PKCδ, comme celles du cancer colorectal (CCR), du pancréas, du foie», ont été identifiées, cette étude laisse «entrevoir de nouvelles pistes de traitements pour d'autres cancers».

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Oxygen isotopes in the early protoplanetary disk inferred from pyroxene in a classical type B CAI» sont publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters, a permis de montrer, grâce à l’analyse de la composition isotopique de l’oxygène contenu dans des inclusions réfractaires riches en calcium et aluminium de météorites primitives, que, contrairement au modèle en vigueur, le disque protoplanétaire avait initialement la composition isotopique du Soleil et que le réservoir d'oxygène planétaire était probablement localisé en surface du disque plutôt que vers l'extérieur.

     

    Rappelons tout d'abord que l'oxygène, qui «est l'élément le plus abondant dans notre système solaire après l'hydrogène et l'hélium», représente «près de 60% des atomes du manteau et de la croûte terrestre» (il «est même l'élément le plus abondant dans les roches»).

     

    Comme l'oxygène «possède trois isotopes de masse 16 (le plus abondant), 17 et 18», du fait que «la conception classique de la formation du système solaire» considère que «le Soleil et les planètes se sont formés à partir d'un même réservoir de poussière et de gaz», on s'attend «à ce que le Soleil et les matériaux planétaires qui gravitent autour possèdent la même composition isotopique de O».


    Cependant, «il est maintenant bien établi que la Terre et les matériaux planétaires rocheux, d'une part, et le Soleil, d'autre part, possèdent une différence de composition isotopique d'oxygène, qui correspond à un excès d'environ 6% d'oxygène-16 (
    16O) dans le Soleil (ou un déficit dans les planètes)». Si «plusieurs catégories de modèles ont été proposées» pour expliquer cette différence, aucun ne donne pleinement satisfaction.

     

    Dans ce contexte, «le modèle le plus en vogue depuis 10 ans est un fractionnement isotopique de l’oxygène lors de la photo-dissociation du monoxyde de carbone (CO) par le rayonnement UV», qui «conduit à un excès de 16O dans le CO et un déficit dans l'oxygène atomique, lequel est ensuite transmis aux matériaux rocheux via la molécule d'eau».


    Pour ce qui est des «inclusions réfractaires riches en calcium et aluminium (CAI) des météorites primitives», elles «possèdent toute la gamme de composition isotopique d'oxygène entre celle du Soleil et celle de la Terre». Jusqu'ici, «les études précédentes ont toujours conclu à une évolution progressive depuis la composition solaire vers la composition planétaire lors de la formation des CAI (i.e. un appauvrissement en
    16O) et ce bien que la composition isotopique du pyroxène, le dernier minéral cristallisé dans les CAI et qui est riche en 16O, nécessite des explications ad-hoc».

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée, basée «sur le couplage entre la mesure de la composition isotopique de l'oxygène et une étude pétrographique de détail de la cristallisation du pyroxène montre que le pyroxène s'est enrichi en 16O lors de sa cristallisation dans un magma contrairement à toutes les suppositions faites jusqu'à présent», ce qui «implique que le liquide magmatique à partir duquel le pyroxène a cristallisé ait initialement eu une composition isotopique planétaire et qu'il se soit équilibré très rapidement avec un gaz de composition solaire pendant la cristallisation du pyroxène».

     

    Il en découle que les deux réservoirs solaire et planétaire ont «co-existé très tôt dans le système solaire», les CAI ayant «refroidi et fini de cristalliser dans un réservoir solaire plutôt que planétaire». Cette conclusion amène à «rejeter la plupart des modèles d'évolution isotopique basés sur la photodissociation du CO dans lesquels les CAI terminent systématiquement leur formation dans un réservoir planétaire pauvre en 16O».

     

    Si les résultats de ce travail «ne permettent pas de déterminer quel est le mécanisme astrophysique à l'origine de la dichotomie isotopique Terre-Soleil», ils suggèrent tout de même «une zonation isotopique verticale en fonction de l'altitude plutôt qu'horizontale en fonction de la distance à l'étoile dans le disque protoplanétaire jeune», car elle pourrait «expliquer pourquoi certaines CAI sont restées riches en 16O et homogènes alors que d'autres ont acquis la composition planétaire avant de revenir à une composition solaire».

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Disease dynamics and costly punishment can foster socially imposed monogamy» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a abouti à la conclusion que «le développement des infections sexuellement transmissibles (IST/MST) pourrait avoir influencé l'émergence de la monogamie dans nos sociétés».

     

    Pour le montrer, l'évolution des différentes normes familiales a été modélisée «en se basant sur des données démographiques chez les chasseurs-cueilleurs et des données épidémiologiques sur les IST». Il est alors apparu «que les IST se développent différemment selon la taille des groupes humains et selon qu'ils sont polygames ou monogames».

     

    Dans la première configuration, les IST qui se développent «au sein d'un petit groupe (de maximum 30 personnes)» où «la polygamie est la norme sociale dominante» sont caractérisées «par des épidémies de courte durée qui ne deviennent pas endémiques» de sorte que «le taux de fécondité reste fort».

     

    La seconde configuration émerge «quand une société est importante (environ 300 personnes)»: alors «la prévalence des IST devient endémique dans la population et le taux de fécondité baisse» de sorte que la norme monogame émerge et que «le mode de vie polygame est alors stigmatisé, la société allant jusqu'à punir les membres du groupe qui ne s'y conforment pas».

     

    En résumé, cette modélisation met en lumière que, si «la polygamie était la norme dans les petites sociétés de chasseurs-cueilleurs», sous l'influence des IST «au fur et à mesure que les sociétés se sont agrandies avec l'avènement de l'agriculture et la sédentarisation» la monogamie s'est progressivement imposée.

     

    Ainsi, alors que, jusqu'ici, l'émergence de la monogamie était simplement abordée «comme un choix moral ou une norme sociale», cette étude prouve que des facteurs naturels, comme «la propagation des maladies contagieuses», peuvent en réalité «fortement influencer le développement de normes sociales et nos jugements».

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Circumstellar Debris and Pollution at White Dwarf Stars» sont publiés dans la revue New Astronomy Reviews et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de mettre en évidence, grâce au spectre d’une naine blanche inscrit sur une vieille plaque photographique en verre, que, dès 1917, il existait une preuve de l'existence d'exoplanètes, alors que c'est seulement en 1995 que la première exoplanète a été «réellement identifiée, autour de l’étoile 51 Pegasi».

     

    La plaque photographique en question appartient aux collections de l’observatoire Carnegie qui recèlent «près de 250 000 plaques photographiques en verre». Elle représente un spectre de l'étoile de van Maanen (vMa 2), «une naine blanche découverte par l'astronome hollandais américain Adriaan van Maanen en 1917, peu avant que soit prise la photographie» par Walter Adams, directeur de l'observatoire du mont Wilson. Notons que cette étoile, située «à 14,1 années-lumière dans la constellation des Poissons», est «la plus proche naine blanche isolée (beaucoup sont dans des systèmes binaires) du Soleil».

     

    L'importance de ce spectre découle d'une anomalie: «deux lignes d’absorption qui indiquent la présence d’éléments lourds comme du fer, du calcium et du magnésium à la surface ou à la proximité immédiate de l'astre». Comme «habituellement les spectres des naines blanches, qui sont de très vieilles étoiles, sont purs et composés uniquement d’éléments légers», la détection de ces éléments lourds est le signe que l'étoile est entourée d'anneaux de débris planétaires, ce qui signifie que des exoplanètes ont au moins existé dans le passé de vMa 2.

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée va plus loin puisqu'elle démontre qu'il doit y avoir, encore aujourd'hui, des exoplanètes autour de vMa 2, car «les anneaux de débris planétaires ne pourraient être stables sans l’influence gravitationnelle de planètes entières à proximité des naines blanches polluées».

     

     

     


    votre commentaire